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Télécommunications: l’autre victime du terrorisme

Les pylônes sont devenus des cibles pour les terroristes. (DR)

L’agence d’information du Burkina rapporte : « Le mercredi 16 février 2022, des hommes armés non identifiés ont incendié la Mairie et la Préfecture de Yondé, Commune située à 14 km de Ouargaye.
Selon des témoins, ces hommes qui sont arrivés nombreux au marché de Yondé ont d’abord fait des prêches avant de s’attaquer aux bâtiments abritant l’Administration, notamment, la Préfecture et la Mairie.
Après avoir brûlé ces bâtiments, ils ont aussi saccagé une antenne de téléphonie mobile dans ladite Commune. ».
Ceci est le mode opératoire des terroristes à chaque incursion dans une localité. Après leur forfait, ils endommagent les infrastructures de télécommunications et disparaissent dans la nature. Ainsi, depuis quelques semaines, la ville de Djibo est coupée du monde, le dernier réseau sur les trois qui arrosaient la ville est en passe de perdre son signal. Ce n’est pas la seule localité aphone. Le phénomène devient inquiétant. Les dernières constatations auxquelles L’économiste du Faso a eu accès auprès de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) font état de près de 150 sites radioélectriques détruits depuis 2019. Plus inquiétant, ce début d’année (janvier et février) bat tous les records de destructions : « Le nombre de sites vandalisés pour les seuls mois de janvier et début février dépasse le cumul des 3 dernières années », constate le régulateur. En effet, Orange a vu son nombre de sites vandalisés multiplié par 3 et Onatel par deux.
On observe également que les terroristes sont passés à un niveau supérieur de vandalisme. «  Les sites vandalisés les années précédentes étaient mitraillés ou des câbles coupés, ce qui permettait un rétablissement rapide. Mais depuis 2022, de plus en plus de sites sont carrément incendiés ou dynamités, ce qui nécessite des réinstallations complètes ». Cela signifie que la remise en l’état de ces infrastructures dans certaines localités prendra plus de temps et de moyens.
Toutes les régions sont concernées par ces actes de vandalisme qui ne sont pas gratuits. Les zones les plus touchées sont le Sahel, l’Est et la Boucle du Mouhoun. L’ARCEP précise qu’à l’exception de la région des Cascades, la plupart des régions font face à ce phénomène.
Les réseaux de téléphonie, s’ils sont un allié dans la diffusion de la propagande djihadiste, restent cependant un moyen pour les populations d’alerter les FDS en cas de mouvements suspects ou d’attaques.
Pour les services de sécurité, cela reste un moyen de traquer l’information pour les auteurs de ces actes, d’où cette politique de la terre brûlée de la part des assaillants.
Les conséquences de ces actes de dégradation à grande échelle vont se faire ressentir à plusieurs niveaux. Le taux de couverture nationale ainsi que le taux de couverture des populations va se dégrader. Au niveau des usagers, c’est l’isolement des localités et des populations concernées avec l’impossibilité de communiquer (voix, Internet) et de faire des transferts d’argent sur mobile.
Pour les trois opérateurs de téléphonie, ce sont des pertes d’investissements. Il faudra trouver de l’argent pour rendre ces sites fonctionnels quand la situation le permettra. Dans le même temps, cette situation va tirer leurs chiffres d’affaires vers la baisse.o
FW

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