Bobo-Dioulasso, ville économique du Burkina Faso, dispose de l’un des plus grands aéroports de la sous-région ouest-africaine, avec un tarmac qui fait environ 5 km, contre 3 km pour celui de Ouagadougou. Au regard des potentialités économiques et surtout agricoles, l’aéroport possède un terminal fruitier pour faciliter les exportations vers les pays européens, américains et surtout arabes. Mais à l’arrivée, cet aéroport international, deuxième après celui de Ouagadougou, est « sous-exploité ».
L’une des raisons est que l’aéroport international de Bobo-Dioulasso ne répond pas suffisamment aux normes internationales. Une préoccupation qu’entendait rectifier le pouvoir du Président Roch Marc Christian Kaboré, avant sa chute le 24 janvier 2022. Pour preuve, l’ancien ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent T. Dabilgou, a expliqué le 9 novembre 2021 aux élus nationaux, que deux partenaires internationaux étaient prêts à mettre l’aéroport aux normes.
Il s’agit de la compagnie PW Mourne de la Grande Bretagne et la compagnie Africa global Development des Etats-Unis d’Amérique. La première met sur la table de discussion un montant de 350 millions de dollars américains (203.598.640.000 milliards FCFA) pour investir dans les infrastructures et équipements. La seconde compagnie, elle, propose un investissement de 90 millions d’euros (59.095.185.858 milliards FCFA) dans les infrastructures.
Relancer l’économie de la vile de Bobo-Dioulasso
La société retenue aura pour mission la réalisation d’un terminal, d’une aérogare pèlerin, d’un centre médical d’urgence, de locaux commerciaux et de la fourniture d’installation de marché de gros. Pour que le projet soit une réussite, 4 étapes nécessaires s’imposent : le plan de masse, la manifestation d’intérêt pour l’étude de faisabilité et la conclusion d’une entente directe avec le bureau d’études Alan Stratford and Associates limited.
La finalité est la relance de l’économie de Bobo-Dioulasso en la dotant d’infrastructures économiques viables et par ricochet, faire du grand Ouest un pôle de développement économique du Burkina Faso. Mais en attendant ces différentes réalisations, le gouvernement burkinabè a déjà entamé des travaux de réhabilitation au sein de l’aéroport de Bobo-Dioulasso, à travers la piste d’atterrissage, l’accotement et la bande de piste, la clôture périmétrique et l’aérogare, selon Vincent T. Dabilgou.
Au regard de la continuité de l’Administration, les nouvelles autorités devraient conduire le projet de normalisation de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso à terme. Car, sa normalisation va entrainer un effet de création d’emplois pour les jeunes et les femmes de cette ville.
Mieux, elle va densifier la culture des produits non ligneux, toute chose qui sera financièrement rentable pour les producteurs et productrices. Elle boostera les unités de transformation des produits locaux tels que la mangue, l’anacarde, le karité, en vue de leur exportation vers l’extérieur. o
Ambèternifa Crépin SOMDA
Encadré 1
Aéroport international de Bobo-Dioulasso : la rentabilité ?
«Sur près de 500.000 personnes transportées en 2016, l’aéroport international de Bobo-Dioulasso n’en totalise que 16.815, soit environ 4%. Pire, sur 8.700 tonnes de marchandises transportées, aucune n’a transité par Bobo-Dioulasso, alors que l’aéroport dispose « d’un terminal fruitier ».
Sur 11.824 mouvements d’avis aux termes de décollage et d’atterrissage, Bobo-Dioulasso en totalise 713, soit 6% » (Source Afrique. Le360.ma). Des perspectives d’augmenter le transport voyageurs existent également avec le projet de la compagnie Colombe Airlines de faire de Bobo-Dioulasso son hub.
Encadré 2
La compagnie Mourne Limited propose un prêt remboursable sur 12 à 15 ans
Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB) dans sa publication du 23 juillet 2020, l’aéroport de Bobo-Dioulasso constitue une plateforme importante pour acheminer les produits du pays vers plusieurs destinations. La mise aux normes est un préalable pour permettre à des gros porteurs de venir et de repartir avec les marchandises et permettre un flux des passagers.
Le projet prévoit un redimensionnement des infrastructures de toute nature, notamment, la piste d’atterrissage, les terminales, des centres commerciaux. Déjà, le site de Matourkou, à quelques encablures de Bobo-Dioulasso, a été identifié pour abriter le marché de gros des produits de frais pour la zone UEMOA.
Selon le Directeur général des opérations de la société Mourne Limited, partenaire technique et financier du projet, James Sweeney, la société a déjà établi ce genre de projet au Ghana. Elle est prête à injecter environ 200 milliards FCFA sous forme de prêt remboursable sur 12 à 15 ans à un taux d’intérêt presque de 0%.