Le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Abdoulaye Diop, installé dans ses fonctions le 10 mai 2021, s’est doté d’un nouvel instrument de planification et de pilotage des interventions phares de la Commission de l’UEMOA, dénommé « le cadre d’actions prioritaires pour la période 2021-2025 (CAP 2025). Cette boussole a été présentée, le 25 novembre 2021 à Ouagadougou, aux partenaires techniques et financiers (PTF). Abdoulaye Diop a mentionné que la nouvelle feuille de route de l’UEMOA avait été accueillie favorablement par les PTF. Il a aussi signifié que ceux-ci disaient être prêts à soutenir l’UEMOA dans la mise en œuvre de CAP 2025.
Le président de la Commission, Abdoulaye Diop, a souligné que « CAP 2025 » avait pour ambition de donner une plus grande visibilité aux interventions de l’UEMOA, à travers la réalisation « d’actions phares » susceptibles de donner un nouvel élan au processus d’intégration en cours. Il dit être convaincu que la mise en œuvre du « CAP 2025 » aura des retombées positives sur la relance des économies fortement éprouvées par la crise sanitaire tout en contribuant à la promotion de la paix et de la stabilité des pays de l’Union. A terme, dit-il, « CAP 2025 » devra permettre la consolidation du marché commun dans la perspective de l’opérationnalisation de la ZLECAF, l’amélioration de la liberté de circulation, le développement des infrastructures économiques et sociales, la durabilité environnementale et le changement climatique et l’employabilité des jeunes.
Financement du « CAP 2025 » ?
Pour espérer atteindre ses résultats, il faut bien financer le « CAP 2025 ». Sur cette question, Abdoulaye Diop a indiqué qu’il serait en grande partie financé par les ressources propres de l’UEMOA. Pour ce qui est des ressources extérieures, la solidarité de la communauté internationale vis-à-vis des priorités de l’Union est attendue. Il a rassuré les PTF que la Commission de l’Union veillerait à la bonne exécution des programmes et projets qu’ils viendraient à financer. A l’issue des échanges, l’UEMOA a pris l’engagement de poursuivre cet élan de partenariat avec les PTF. Du reste, un cadre formel existe entre l’UEMOA et les PTF depuis 2014.
Croissance : une projection de 6,1% en 2021
Sur la santé financière de l’UEMOA, le président de la Commission a souligné que sur le plan macroéconomique, le taux de croissance économique de l’Union était projeté à 6,1% en 2021, contre 1,8% en 2020, sous l’hypothèse d’une reprise économique mondiale et d’une maîtrise de la pandémie de Covid-19. Pour le patron de la Commission, tous les secteurs d’activités devraient contribuer à cette accélération. Il annonce que l’évolution au niveau des prix à la consommation dans l’Union en 2021 se caractériserait par un taux d’inflation annuel moyen de 3,4%, contre 2,1% en 2020.
Au niveau des finances publiques, la situation se traduirait en 2021 par un déficit budgétaire global qui représenterait 5,6% du PIB comme en 2020. Pour Abdoulaye Diop, le maintien du déficit à son niveau de 2020 s’expliquerait par une mobilisation des recettes dans une même proportion que la hausse des dépenses.
RD
Encadré
UEMOA : un taux d’endettement élevé
Le taux d’endettement de l’Union ressortirait à 52,9% en 2021, contre 50,1% en 2020, en raison de la forte progression du service de la dette du fait de l’augmentation de la dette intérieure.
Bibienne Soulama de l’Autorité du Liptako Gourma (ALG)
« CAP 2025 est un programme ambitieux, notre souhait est qu’il y ait une synergie d’action pour son aboutissement. Sur les défis, nous souhaitons que l’UEMOA puisse s’associer avec les institutions régionales qui travaillent déjà dans ces domaines. Nous, au niveau de l’ALG, nous sommes préoccupés par la situation sécuritaire qui affecte les 3 Etats membres de l’organisme. Et nous repartons satisfaits de savoir que cette question est une priorité de l’UEMOA ».
Jean-Jacques Quairiat, Ambassadeur du royaume de Belgique
« Cette rencontre nous a permis de prendre connaissance de la nouvelle dynamique de l’UEMOA. Je salue la nouvelle vision qui sera adossée sur des objectifs stratégiques qui nous permettront d’apprécier la valeur ajoutée de l’UEMOA. Nous avons posé des questions d’éclaircissement sur la Covid-19, l’ouverture des frontières et le développement économique de la région. Les questions transfrontalières, l’intégration régionale intéresse la Belgique ».