Le boom minier que connait le Burkina Faso permet un développement conséquent de l’économie du pays. S’il est bien encadré par les autorités, ce secteur pourrait tirer le pays de la pauvreté. Pour cela, il faudra mettre l’accent sur les entreprises et les travailleurs burkinabè afin que les ressources restent dans le pays. C’est la raison de l’existence de l’Alliance des fournisseurs burkinabè de biens et services miniers (ABSM). Elle a organisé une conférence de presse le 28 octobre 2021 à Ouagadougou sur le thème : « Développement et promotion du contenu local au Burkina Faso : rôle de l’ABSM ». L’objectif était de communiquer sur les acquis engrangés et présenter les défis auxquels l’ABSM fait face dans le développement et la promotion du contenu local.
Cette conférence de presse visait à présenter les résultats de la lutte de l’association dans la promotion du contenu local dans le secteur minier. En effet, elle a participé aux côtés d’autres acteurs du développement local au plaidoyer pour la prise en compte du contenu local dans le Code minier de 2015. Les articles 101 et 102 de ce Code stipulent que les sociétés minières doivent accorder la préférence aux entreprises burkinabè pour tout contrat de prestation de services ou de fourniture de biens, et la priorité pour les cadres burkinabè compétents pour la conduite d’opérations minières. L’ABSM a été un acteur-clé dans l’élaboration de la stratégie nationale du contenu local dans le secteur minier par le ministère des Mines. Toutes ces actions renforcent le développement et l’expertise des entreprises burkinabè dans ce secteur.
Selon le président de l’ABSM, Yves Zongo, de nos jours, des Burkinabè sont présents dans tous les segments de la mine. Ils maîtrisent la chaîne de la carrière. Monsieur Zongo pense que le transfert de compétences et de technologie apportera au Burkina la possibilité de renforcer le tissu industriel et économique du pays. « Aujourd’hui, l’Etat perçoit 360 milliards de recettes. Il retourne à peu près 48% pour la TVA. Avec le développement du contenu local, ce chiffre sera multiplié par quatre », a-t-il expliqué. Les entreprises nationales emploieraient quatre fois plus que les mines, paieraient quatre fois plus d’impôts et de taxes et contribueraient plus au développement de l’économie du pays. L’ABSM a fourni des informations aux acteurs du secteur minier (ONG, cabinets d’études, fournisseurs miniers…) relatives à l’approvisionnement local. Elle a participé au renforcement des capacités de ces acteurs à travers des formations et des sensibilisations afin qu’ils puissent saisir les opportunités en matière de fourniture de biens/services aux sociétés minières. Elle a permis la mise en relation d’affaires entre les fournisseurs et les sociétés minières et a permis d’appuyer à la création des associations sœurs dans la sous-région (Mali, Sénégal, Niger et Côte d’Ivoire). Elle est à l’origine de la mise en ligne du répertoire des fournisseurs miniers du Burkina (www.mirels.org) pour plus de crédibilité et de visibilité.
Il faut noter qu’en dépit de ces acquis, l’association fait face à des défis. Il s’agit, notamment, de la lenteur dans l’adoption et la mise en œuvre des textes sur le contenu local, de l’absence de financement adéquat pour les fournisseurs miniers et le manque de ressources financières pour une prise en charge conséquente des préoccupations relatives à la promotion du contenu local.
Issouf TAPSOBA (Collaborateur)
Encadré
Perspectives en matière de contenu local au Burkina
L’élaboration du plan stratégique quinquennal de l’ABSM ;
La mobilisation de l’ensemble des opérateurs économiques autour des actions de promotion du contenu local ;
L’accompagnement de la mise en œuvre des textes d’application sur le contenu local en cours d’adoption ;
La participation à la mise en œuvre de la stratégie nationale du contenu local ;
L’organisation de la journée du fournisseur minier et du pot minier.