Les lampions se sont éteints sur la 4e rencontre Etat/secteur privé tenue à Bobo-Dioulasso du 1er au 2 octobre 2021. Ces 48h d’échanges ont été placées sous le thème de « la ZLECAF : défis et opportunités pour la transformation structurelle de l’économie burkinabè ». A l’issue des travaux, qui ont vu la participation de 600 personnes, 126 recommandations liées à la fiscalité, au financement, au renforcement des capacités, à l’accès à la commande publique et à la réouverture des frontières ont été formulées. Celles-ci vont être soumises au comité de pilote et de suivi que préside le Premier ministre, en vue de leur mise en œuvre.
Quelles recommandations ont fait l’objet d’échanges nourris, vu l’urgence que leur mise en œuvre représente pour les acteurs
Il s’agit, notamment, de l’ouverture des frontières terrestres, fermées pour raison de Covid-19. La ZLECAF devrait permettre de booster les échanges intracommunautaire et africains, et l’ouverture des frontières terrestres devrait y aider, estiment certains acteurs du privé, lors des échanges. Sur le sujet, le gouvernement est on ne peut plus clair. : « Les concertations sont en cours au niveau de la sous-région. Toutefois, la question de la vaccination des populations est une condition sine qua non pour la réouverture des frontières ». La position du gouvernement tient à l’adjectif « sine qua non ». Les populations et surtout certains acteurs du commerce transfrontalier devront donc prendre leur mal en patience. Car le gouvernement n’ouvrira pas les frontières avant d’avoir atteint une cible de vaccination en fin d’année 2021, et pour ce faire, il invite le secteur privé à l’accompagner dans ses efforts pour lutter contre la propagation de la pandémie et « à exhorter les acteurs du secteur privé à prendre des initiatives afin de permettre au pays d’atteindre la cible de 10% de personnes vaccinées au 31 décembre 2021 ».
L’appel du gouvernement a, semble-t-il, eu un écho favorable au niveau des autorités consulaires. Le président Mahamadi Sawadogo, lors de la clôture du CODESP, a annoncé quelques actions que la Chambre s’engage à mener dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAF et de la lutte contre la Covid-19. Il s’agit d’une étude nationale d’impact de la mise en œuvre de l’accord de libre-échange, d’une campagne d’information des membres consulaires sur les résultats, et surtout la mise en place de point Covid-19 dans les Chambres consulaires régionales, en partenariat avec le ministère de la Santé, afin que les acteurs du secteur privé puissent se faire dépister et se faire vacciner. Par ailleurs, une recommandation a été faite dans le sens de ramener le montant du test Covid-19 à 10.000 FCFA.
Autre préoccupation récurrente des rencontres entre l’Etat et le secteur privé : la question de la TVA. Le secteur privé souhaite que le paiement de celle-ci se fasse lors de l’encaissement des créances dues par l’Etat, afin de ne pas mettre leur trésorerie en difficulté. La réponse que le gouvernement a de cette préoccupation est que la manœuvre est possible : « les dispositions légales permettent aux entreprises qui ont un contrat avec l’Etat et celles soumises à l’IBNC de pouvoir payer la TVA à l’encaissement ».
La réduction des couts de facteurs, notamment, la réduction du coût du KWh, reste un défi national pour améliorer la compétitivité des produits locaux sur un marché ouvert à la concurrence des autres pays africains. Le gouvernement a fait une annonce sur une nouvelle grille tarifaire qui serait à l’étude et dont les conclusions sont attendues en 2022. En attendant, le développement du mix énergétique permettra d’améliorer l’accessibilité au plus grand nombre.
JB
Encadré
Les recommandations en lien avec le thème
1. L’application effective des textes organisant le commerce de gros, de demi-gros et de détail ;
2. La mise en place d’un fonds de garantie dédié au financement des PME affectées par la Covid-19 ;
3. La facilitation de l’écoulement des produits agricoles, à travers des mesures appropriées ;
4. L’élimination des barrières tarifaires déguisées pratiquées par certains Etats ;
5. L’application rigoureuse des règles d’origine par les Etats ;
6. La réduction du coût des facteurs de production ;
7. Le développement d’infrastructures routières pour désenclaver les zones de production afin de faciliter le commerce transfrontalier ;
8. L’allègement des conditions d’obtention des visas d’entrée au Burkina Faso ;
9. Le renforcement de la lutte contre la concurrence déloyale, la fraude et les tracasseries routières ;
10.La fixation des frais de test de Covid-19 à 10 000 FCFA pour les voyageurs ;
11.La mise en place d’une centrale d’achat d’emballages et à terme, une unité de production d’emballage conforme aux normes internationales ;
12.La mise en place d’unités de conservation et de transformation des fruits et légumes dans les régions à fort potentiel ;
13.La déconcentration des structures en charge de la normalisation et de la certification et l’accompagnement à la certification des produits ;
14.Le renforcement du dispositif institutionnel et règlementaire pour une application effective des dispositions prévues par l’Accord de la ZLECAF ;
15.Le renforcement de la compétitivité des PME à travers l’appui à la mise en place et à la structuration des grappes d’entreprises ;
16.La prise de dispositions pour rendre effective la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace communautaire et en assurer un contrôle permanent ;
17.La prise en compte de la question de la sécurité privée dans la mise en œuvre de la ZLECAF ;
18.Le renforcement des capacités des acteurs de l’économie informelle pour leur permettre de faire face à l’entrée en vigueur de la ZLECAF.
2. Réouverture des frontières :
L’ouverture des frontières
Les contrôles routiers
La TVA.