Anatrans. Vous connaissez ? Ils sont peu de Burkinabè qui connaissent cette usine qui produit de l’anacarde à Bobo-Dioulasso.
Située juste à la sortie de la ville économique, route de Bama, Anatrans propose du cajou africain, entièrement made in BF. Un produit de luxe destiné aux marchés internationaux.
Dans la semaine du 28 juin, une équipe de L’Economiste du Faso a pu la visiter. Ce qui sort du lot dans cette usine, c’est la forte représentation des femmes dans toutes les sections de la chaîne de production. Nous avons posé la question au Directeur général, Harm Voortman. Selon lui, ce n’est pas de la discrimination envers les hommes, il s’agit juste d’un concours de circonstance. Un projet avait été mené dans le cadre de l’autonomisation des femmes dans la production d’anacarde.
Quand l’usine a ouvert ses portes, elles étaient les plus nombreuses à postuler.
Une fois les noix de cajou convoyées à l’intérieur des hangars disposés à cet effet, leurs petites mains s’activent. Il faut les placer dans la machine de tri. Il faut séparer les grosses noix des plus petites ; celles qui peuvent être décortiquées par la machine et les plus grosses, qui doivent être ouvertes à la main.
C’est la première étape. Ensuite, vient l’étape de décorticage. Après avoir été ouverte, l’anacarde subit plusieurs séries de tri et de traitement avant d’être conditionnée en cartons de 22,5Kg, prêts à être embarqués, direction l’aéroport.
Pour le moment, les machines ne tournent pas à plein régime, mais Anatrans s’est assurée d’avoir de la matière première pour produire de l’anacarde toute l’année. La disponibilité des noix de cajou est actuellement le grand défi de cette société. Comment faire en sorte d’avoir un bon produit, disponible, à bon prix toute l’année ?
Le prix de la noix est volatile sur le marché. Entre le moment où nous l’achetons et le moment où nous décidons d’en produire de l’anacarde, le prix peut subir des variations importantes. C’est toujours un casse-tête pour retomber sur nos prévisions d’investissement, affirme le DG Voortman.
NK
Encadré
Les chiffres-clés du secteur
Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a entrepris des actions de promotion de la transformation et de la commercialisation des produits des filières dites porteuses. Parmi ces filières, l’anacarde figure en bonne place avec la mise en place d’un cadre règlementaire et institutionnel.
Ces réformes ont également conduit à la mise en place, en 2019, du Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) qui devient le creuset de tous les acteurs de cette filière dont l’exploitation est concentrée dans quatre régions : les Cascades, les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest qui concentrent 99% de la production d’anacarde du pays. Les superficies exploitables sont estimées à 250.000 ha pour une production moyenne annuelle de 100.000 tonnes.
En plus des informations ci-dessus mentionnées sur l’apport socioéconomique de la filière, l’on peut noter une production moyenne annuelle de 100.000 tonnes de noix brutes de cajou avec un rendement moyen de 300 à 400 kg/ha. La carte industrielle compte une vingtaine d’unités de transformation d’une capacité de 15.000 tonnes. Les produits de la filière sont exportés vers plus d’une trentaine de pays.
Les principaux pays d’exportation (entre 3 et 30% des exportations) sont (par ordre décroissant) Singapour (30,18%), le Ghana (19,66%), l’Inde (9,09%), le Vanuatu (7,46%), les Pays- Bas (5,48%), le Togo (4,19%), la Côte d’Ivoire (3,91%), le Japon (3,64%), le Bénin (3,59%) et le Vietnam (3,23%)
Selon le rapport diagnostic de la Stratégie nationale de développement de la filière anacarde, en termes de création d’emplois, ce sont 4.000 producteurs professionnels individuels regroupés en plus de 200 groupements de producteurs. La production mobilise près de 45.076 ménages.o