Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a présidé le 16 juillet 2020 à la Primature, la cérémonie de signature d’un Accord-cadre entre l’Etat et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina Faso. Cette convention entrait dans le cadre de la mise en place du Fonds de financement pour soutenir l’économie de notre pays, frappée par la pandémie de Covid-19. La création d’un fonds de 100 milliards FCFA était une des mesures importantes du gouvernement pour soutenir la résilience des entreprises secouées par les conséquences de la Covid- 19.
Les interventions du FRE COVID-19 se feront essentiellement à partir de trois guichets, à savoir les Grandes entreprises (GE) ; les Petites et moyennes entreprises/Industries (PME/PMI) et les Très petites entreprises (TPE). Concernant les deux premières, un Accord-cadre fixe les principaux termes et conditions d’un partenariat entre les parties et permet d’assurer une certaine pérennité au dispositif de financement. Ce dispositif implique l’Association professionnelle des banques qui gère les fonds, la Chambre de commerce et d’industrie et le Minefid via un comité.
Presqu’un an après la signature de cet Accord-cadre, quel est l’état des lieux des financements, les secteurs bénéficiaires et les montants en jeu ? Il faut rappeler que le mécanisme a connu un retard à l’allumage dû à certaines difficultés de mise en œuvre. C’est ainsi que l’Accord-cadre a fait l’objet de révision à travers un avenant signé le 04 mars 2021, qui a porté sur les modifications-prorogation de la maturité des besoins de financement court terme de 6 mois à 18 mois :
– prise en compte du Besoin en fonds de roulement (BFR) parmi les charges de financement éligibles ;
– prorogation de 3 ans à 5 ans de la maturité des crédits d’investissement ;
– prise en compte des clients dont la crise de la COVID-19 a exacerbé les difficultés.
En 2020, il n’y a donc pas eu de décaissements. Les premiers déblocages ont commencé en mars 2021, selon le président de l’APBEF-BF, Diakarya Ouattara.
Le bilan en fin mai de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers fait ressortir une somme totale de 10, 6 milliards accordés aux entreprises au titre de financements d’investissements ou de besoins de trésorerie au bénéficie de 16 entreprises. Dans ce lot, les Grandes entreprises empochent plus de 90% de financements au détriment de PME/PMI. Un indicateur important à observer : la part dédiée aux investissements est de 8,095 milliards, soit près de 80% des montants alloués.
A la date du 31 mai 2021, 25 dossiers étaient en cours d’examen au niveau du système bancaire. Et le montant sollicité pour l’ensemble de ces dossiers est estimé à 9 milliards FCFA.
12 secteurs d’activités concernés
La première fournée des financements FRE-Covid-19 a touché 12 secteurs d’activités. Mais les secteurs qui ont mobilisé le plus de financements sont le secteur de fabrication et commercialisation de seringues et de gants chirurgicaux avec 4 903 milliards et celui de l’hébergement-hôtellerie-restauration avec 1 707.Soit plus de 50 % du financement alloué. Suivent loin derrière le commerce général avec un milliard et l‘agriculture avec 900 millions FCFA.
Dans la programmation du gouvernement, 70 milliards FCFA devaient revenir aux guichets Grandes entreprises et PME/PMI sur les années 2020 et 2021. Pour la première année de mise en œuvre, 45 milliards étaient prévus. Si on tient compte des dossiers en cours actuellement, l’ensemble des financements pour la première année ne dépassera pas les 20 milliards.o
FW