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Gestion des finances publiques: Pour un meilleur contrôle citoyen

Edith Clémence Yaka, ministre déléguée chargée du Budget. (DR)
Aïssata Sané/Congo, Coordonnatrice PAGPS. (DR)

Une rencontre de trois jours avec des participants venus d’Afrique, d’Europe et du Burkina et des agences de coopération présentes dans le pays. C’est la configuration du Forum national sur la participation et le contrôle citoyen dans le processus de gestion des finances publiques au Burkina Faso qui a eu lieu du 02 au 04 mars 2021 à Ouagadougou.

Pour la Direction générale du budget (DGB) et le Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS), organisateurs de la rencontre, il s’est agi de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques, à travers la promotion de la participation et du contrôle citoyen. « Le gouvernement a la conviction que plus les citoyens sont conscients de leur rôle et responsabilité dans la vie publique et de la possibilité qui leur est offerte d’y participer et d’en exercer un contrôle, mieux ils s’érigeront en de véritables artisans de promotion de la bonne gouvernance administrative, économique et financière », a expliqué la ministre déléguée chargée du Budget, Clémence Edith Yaka, avant l’ouverture des travaux.  Au Burkina Faso, la transparence dans la gestion des finances publiques fait l’objet d’une attention particulière, notamment, avec la loi N°008-2013/AN du 23 avril 2013 portant Code de transparence de la gestion des finances publiques au Burkina Faso. Elle dispose dans son article 2 alinéa 6 que « les citoyens, à la fois contribuables et usagers des services publics, sont clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics. Ils sont mis en capacité d’exercer, dans le débat public, leur droit de regard sur les finances de toutes les administrations publiques ».

Les participants du Forum de Ouagadougou sont venus d’Afrique, d’Europe et du Burkina. (DR)

Dans l’esprit de la loi 08-2013, des organisations de la société civile présentes au Burkina Faso déploient des efforts à travers des formations et des enquêtes d’opinion pour renforcer les compétences des citoyens en matière de gestions budgétaires et susciter la culture citoyenne dans le suivi et le contrôle de l’utilisation des fonds publics ainsi que la promotion de l’obligation des gouvernants de rendre compte.

A ce titre, l’on peut citer le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), le Centre d’études et de recherches appliquées en finances publiques (CERA-FP), le Réseau national anti-corruption (RENLAC), le Centre pour la gouvernance démocratique(CGD), le Laboratoire citoyenneté (Labo citoyenneté), l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB), l’Organisation pour le renforcement des capacités de développement (ORCADE), l’Association des femmes du secteur minier du Burkina (AFEMIB),  l’Action des journalistes sur les mines au Burkina Faso  (AJM) et le  Réseau des Communes minières du Burkina Faso.  Cependant, tous les acteurs conviennent que la participation et le contrôle citoyen de la gestion des finances publiques doivent s’opérer en toute impartialité, sans préjugés, ni parti pris, dans un esprit constructif et respectueux des textes règlementaires. C’est en ce sens que le forum de Ouagadougou a été une tribune privilégiée de revue des pratiques et de dialogues pour améliorer les process.

Pour arriver donc à des résultats probants, trois panels ont été nécessaires lors de ce forum de Ouagadougou. « Transparence des finances publiques et participation citoyenne en matière de politique et de gestion du budget de l’Etat » ; « Budget participatif et bonnes pratiques de recevabilité au niveau local » et « Problématique de la participation citoyenne en matière de contrôle externe ainsi que la prévention et la lutte contre la corruption » ont été les thématiques abordées et ayant permis d’aboutir au fait que la bonne gouvernance implique un esprit de redevabilité, une obligation de rendre compte et la mise à la disposition du citoyen d’une information de qualité.

Le développement de ces thèmes et les échanges qui s’en sont suivis ont permis de partager les expériences et bonnes pratiques de participation citoyenne dans la gestion des finances au Burkina Faso et dans d’autres pays ; d’instaurer des règles de bonne conduite pour la mise en œuvre des activités de participation et de contrôle citoyen tant du côté des institutions et des administrations publiques que de celui des OSC ; d’améliorer et capitaliser la prise en compte de la contribution de la société civile en matière de gestion des finances publiques. Deux ateliers ont permis de rédiger la déclaration finale et d’élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre des conclusions et recommandations en direction des OSC et des décideurs. Il faut rappeler que c’est dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) que l’Union européenne (UE) a signé avec le Burkina Faso, une convention pour financer le « Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS) ». L’objectif global du PAGPS est de contribuer à l’efficacité des politiques publiques et la gestion des moyens de l’État. Le PAGPS comporte deux sous-programmes : un sous-programme « Statistiques » et un sous-programme « Finances publiques ».

L’objectif particulier du sous-programme « Statistiques » est de  « contribuer au renforcement du système statistique national et des prévisions macroéconomiques ».  L’objectif particulier du sous-programme « Finances publiques » est de « contribuer à la promotion d’une gestion saine de finances publiques en soutenant la convergence vers les normes ».o

Martin SAMA

 

Encadré

Le PAGPS en bref

Le coût global du PAGPS est de 10.649.462.895 F CFA pour une période de mise en œuvre opérationnelle de 5 ans. La mise en œuvre se fait à travers des modalités de gestion directe et de gestion indirecte. Les bénéficiaires sont : les structures de planification du MINEFID, les régies de recettes, les structures de la dépense et du contrôle interne, les corps de contrôle externe, les structures du système statistique national, les utilisateurs des données statistiques et les organisations de la société civile. o

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