Les membres du bureau de l’Assemblée nationale ont été élus le mardi 9 février 2021. Comme la législature précédente, c’est le consensus qui a prévalu à l’élection du bureau de la 8e législature, même s’il a fallu du temps pour accorder les violons.
Le bureau de l’Assemblée nationale, qui tardait à être mis en place, est désormais effectif. Au cours de la séance plénière du mardi 9 février 2021, les députés ont voté à bulletin secret les différents membres qui le composent. Il comprend six vice-présidents, dix secrétaires parlementaires et deux questeurs. Bien avant sa mise en place, il a fallu avant tout prendre connaissance du nouveau règlement intérieur de la 8e législature qui se présente comme une sorte de boussole pour l’ensemble des élus du peuple. Au nombre des neuf innovations apportées dans ce règlement intérieur, quelques-unes ont été déjà prises en compte dans la mise en place du bureau. Parmi celles-ci, l’on peut noter la suppression de l’ordre de préséance des vice-présidents, l’assiduité des députés aux travaux en Commission et en séance plénière et la suppression de l’ordre de préséance des questeurs. Même s’il a été le fruit d’un consensus comme celui de la 7e législature, le présent bureau partage tout de même des différences dans les prérogatives. Les autres innovations du règlement intérieur se rapportent, entre autres, à la réduction du temps de parole des députés lors des séances plénières, le quota genre et la représentation des jeunes dans les organes de l’Assemblée nationale. Ce dernier point répond à un souci de renforcement de la « discrimination positive prise par le Parlement burkinabè depuis la 7e législature en vue de donner l’exemple ». L’on peut soutenir que l’adoption de ce nouveau règlement intérieur de la représentation nationale vise à permettre à l’institution d’être « efficiente et efficace dans l’accomplissement de ses missions ».
Ce qui retient l’attention de prime abord dans ce bureau, c’est la suppression de l’ordre de préséance des vice-présidents et des questeurs. La raison qui a prévalu à cela est liée à la volonté « d’éviter des dysfonctionnements d’ordre protocolaire dans l’intérim et la représentation du président de l’Assemblée nationale ». Avec cette nouvelle configuration, l’on s’attend à ce que chaque vice-président ait une feuille de route bien définie. Comme l’a d’ailleurs souligné l’un des vice-présidents, le député Nestor Bassière, leur non-classement va aider le président de la représentation nationale dans l’exécution de ses tâches.
Disposant désormais des mêmes prérogatives, chaque vice-président agira en fonction de la mission qui lui aura été confiée. Cette disposition participe d’une certaine manière à accorder plus de crédit à la notion de représentativité qui a présidé à la composition du bureau. Qu’il appartienne à la majorité ou à l’opposition, chacun se sentira pleinement investi dans son rôle par-delà les considérations de bord politique. Dans la même logique, l’ordre de préséance des questeurs, qui a été également supprimé, vise à offrir « une plus grande efficacité dans ce travail administratif très prenant ». S’il faut saluer ces innovations, l’on s’attend à ce qu’elles se traduisent dans le travail qui sera abattu au cours de cette 8e législature.
L’élection du bureau de l’Assemblée nationale a été suivie de la mise en place des différentes Commissions générales. Au nombre de huit, elles concernent les affaires générales institutionnelles et les droits humains, l’environnement et le développement durable, les finances et le budget, la jeunesse, l’éducation, l’emploi et la culture, l’action sociale et la santé, la défense et la sécurité, les affaires étrangères et les Burkinabè de l’extérieur, et l’évaluation des politiques et du suivi des recommandations. En observant leur dénomination, les Commissions prennent en compte les secteurs clés de la société burkinabè. Le président de l’Assemblée nationale, à l’issue des travaux, a invité les élus du peuple à s’investir « ardemment » dans les travaux de Commissions. Leur implication dans les travaux de plénière et de commissions est nécessaire pour impacter les politiques publiques. o
Jérôme HAYIMI