«Zone de libre-échange continentale africaine : nouvelles opportunités et nouveaux défis pour les pays de l’UEMOA», ce thème d’actualité a fait l’éclairage d’un débat public le jeudi 21 janvier 2021 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
La problématique a été posée par le Centre d’études et de recherche sur l’intégration économique en Afrique (CERIEA) du professeur agrégé en économie et conseiller spécial du Premier ministre, Mahamadou Diarra.
Des différentes communications, il ressort que la concrétisation de la ZLECAF est une opportunité pour les 8 pays membres de l’espace UEMOA.
En d’autres termes, ils ont plus à gagner qu’à perdre. Et pour cause, la ZLECAF devrait créer un marché continental unique et intégré de plus de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut supérieur à 2 500 milliards de dollars américains, soit quasiment un niveau équivalent au PIB du continent en 2018.
UEMOA : augmentation des exportations en vue
Le Pr Mahamadou Diarra et ses co-animateurs en veulent pour preuve que les 8 Etats de l’UEMOA possèdent des ressources minières (diamant, colbat, or, zinc, uranium, manganèse…) ; des ressources minérales, des forêts denses, un capital humain, etc. Mieux, l’UEMOA est un vaste marché communautaire de 130 millions d’habitants. Ils regorgent aussi d’énormes potentialités de production agricole. En effet, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont parmi les grands pays producteurs de cacao.
La Côte d’Ivoire est le plus grand producteur et exportateur mondial de cacao (30% de la production mondiale), l›un des trois plus grands producteurs et exportateurs de noix de cajou et un important exportateur d›huile de palme, de café.
C’est dire que l’espace UEMOA a des avantages comparatifs à offrir dans la ZLECAF. Ils ne partent pas les mains bredouilles. Selon les conférenciers, avec l’entrée de la ZLECAF depuis le 1er janvier 2021, les pays ayant adhéré seront amenés à libérer jusqu’à 90% de leur marché intérieur économique. Avec la ZLECAF, les pays verront une augmentation de leur exportation, assisteront à des importations moins chères, à une croissance économique et surtout à la création d’entreprises décentes.
Toutes ces perspectives sont économiquement intéressantes, surtout qu’à terme, la ZLECAF va permettre de réduire la pauvreté avec au moins 30 millions de personnes.
Relever le défi de l’intégration de production
Mais, il y a la réalité en face, fait savoir le Pr Mahamadou Diarra. Le premier problème qui semble être congénital est que l’Afrique et partant, les pays de l’UEMOA, ne transforment pas suffisamment leurs produits primaires. Conséquence, pas beaucoup de produits finis à échanger. Deuxièmement, le marché africain est trop fragmenté. A cela s’ajoute l’instabilité sociopolitique, le manque de financement pour le développement des industries lourdes, les ressources naturelles pas assez exploitées, l’insécurité et surtout le manque d’infrastructures adéquates pour poser les bases d’une industrie naissante. Il y a aussi une grande faiblesse du commerce interafricain. A titre illustratif, en 2016, l’Afrique était à 15,4%, pendant ce temps, l’Union européenne était à 61,7%. Fiable intégration commerciale et faible intégration de production en sont aussi des handicaps sérieux. o
Ambèternifa Crépin SOMDA