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Ravigsida Dorcas TIendrEbEogo (DG du FAARF) : « Booster l’économie du Burkina Faso à travers la gent féminine….. »

La dirictrice générale, Dr R. Dorcas TiendrEbEogo. (DR)

Pouvez-vous nous citer les conditions pour bénéficier d’un appui au FAARF ? Comment les appréciez-vous par rapport aux conditions des autres structures de financement ?

Le FAARF intervient dans le domaine du crédit aux femmes du Burkina Faso, surtout celles rurales pour toutes leurs activités génératrices. Nous octroyons des crédits à court terme aux femmes battantes, actives dans tous les secteurs : primaire, secondaire ou tertiaire et n’étant ni salariées du public, ni du privé. Nous ne réclamons aucune garantie matérielle ou financière. C’est un instrument étatique qui sert à booster l’économie en facilitant l’accès des crédits aux femmes.

Notre rôle c’est de pousser celles qui sont moins nanties vers le haut, vers un développement pérenne. Il faut noter que nous commençons par des petits montants avant d’évoluer aux gros montants afin de faire bâtir aux bénéficiaires un « historique de crédits » solide. Les montants augmentent par pallier après un bon remboursement.

Nos avantages résident dans la spécificité de notre mission qui est focalisée sur les femmes. C’est le seul Fonds dédié uniquement à la femme, d’où notre attachement au ministère en charge de la femme. La proximité de nos gestionnaires de crédits avec nos bénéficiaires permet l’inclusion de toutes les couches sociales.

Le grand avantage réside dans l’absence de garantie demandée à la femme. En effet, les garanties demandées par les institutions sont très importantes mais constituent souvent un obstacle à l’obtention de prêts, surtout pour les femmes en milieu rural.

L’un des points faibles des Fonds nationaux reste le remboursement par les bénéficiaires ? Qu’en est-il  au FAARF ?

Sur ce point, le FAARF se doit de féliciter les femmes bénéficiaires, parce qu’elles remboursent bien sans grands encombres. Nous avons en moyenne un taux de remboursement de 95%. Nous sensibilisons nos femmes à ce qu’elles sachent que nous faisons du revolving, d’où l’importance de rembourser pour pouvoir permettre à d’autres d’obtenir le crédit. Les femmes sont aussi conscientes que sans remboursement elles ne peuvent pas avoir un montant plus élevé. Il est important de continuer la sensibilisation au niveau des hommes, les époux, afin qu’ils permettent aux femmes d’investir dans le domaine productif désiré pour pouvoir rembourser aisément.

Quelles ont été les mesures prises depuis le rattachement au ministère de la Femme pour améliorer les prestations du FAARF ?

Nous avons beaucoup de défis que nous avons commencé à relever au FAARF depuis le rattachement du FAARF au ministère de la Femme. L’informatisation de notre système; et dans ce sens, nous avons testé le mobile banking à l’échelle restreinte à travers la signature avec Orange Burkina. De nos jours, grâce à un autre partenariat avec Wizall money, nous avons pu concrétiser le mobile banking en notre sein au grand bonheur des femmes bénéficiaires. A l’interne, nous avons créé des applications qui améliorent un tant soit peu les procédures. La grande innovation réside dans l’augmentation des montants accordés qui ont été validés par notre Conseil d’administration et nos ministères de tutelle. Ceci a été fait dans l’optique de répondre aux besoins réels de la gent féminine qui a souvent sollicité cette augmentation. Il faut noter que le ministère en charge de la femme, dirigé par madame Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, nous accompagne dans la recherche de financement pour répondre à la demande croissante de notre cible.

« Booster l’économie du Burkina Faso à travers la gent féminine est l’aspiration du FAARF ».

Du 1er janvier 2020 au 1er décembre 2020, nous sommes à quatorze milliards cent quatre-vingt-cinq millions quatre cent quatre-vingt-treize mille cinq cent (14.185.493.500) francs CFA de fonds octroyés à 115.408 femmes burkinabè pour leurs activités, avec un montant recouvré de douze milliards sept cent trente-trois millions (12.733.000.000) de francs CFA.

On remarque que le FAARF est l’un des plus vieux Fonds de la place, son impact est-il visible aujourd’hui en termes de lutte contre la pauvreté et de promotion économique de la femme ?

Le FAARF a commandité une étude d’impact des crédits FAARF dans la société et sur l’épanouissement économique des femmes. Ces résultats sont très positifs et satisfaisants, au regard de notre objectif qui est de contribuer à rendre la femme plus autonome financièrement.

Un livre de témoignage a été élaboré par le FAARF et regroupe des témoignages de femmes qui par le crédit FAARF, ont vu une évolution plus que positive sur le plan économique, social et familial. Notre leitmotiv, c’est d’octroyer des crédits qui transformeront des vies, des familles, des sociétés.

Votre mot de fin à l’endroit des femmes…Les perspectives sont divisées à court terme et moyen terme. L’informatisation de nos procédures pour accélérer les traitements de dossiers est un projet qui nous tient à cœur et il faut noter que la banque mondiale nous accompagne dans ce sens. L’opérationnalisation de nos antennes régionales et le recrutement de plus de personnel pour faire face à la demande croissante et la charge de travail des employés…

Nous prévoyons aussi la création de Fonds de garantie auprès d’une société financière afin d’être un tremplin vers les systèmes bancaires. Nos bénéficiaires ayant atteint un maximum chez nous seront encouragées à migrer vers les banques et ceci, dans l’optique de la croissance de leurs activités. Il faut noter que le FAARF n’a pas pour but d’octroyer de très gros montants (>10 000 000fcfa) mais d’être un tremplin pour la femme burkinabè vers une autonomisation financière bien affermie.o

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