Chronique

Propriété intellectuelle & Innovation en Afrique

Mathieu HIEN, Conseil en propriété industrielle
Mandataire agréé auprès de l’OAPI Directeur du Cabinet AFRIC-PROPI-CONSEILS Etudes, Assistance et Conseils en propriété intellectuelle
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INDICE MONDIAL DE L’INNOVATION 2020 QUI FINANCERA L’INNOVATION: LES PRINCIPALES CONCLUSIONS

L’Indice mondial de l’innovation1, publié depuis plusieurs années par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) [en collaboration avec les Organisations et Ecoles de renommée internationale telles que l’INSTEAD (Institut européen d’administration des affaires), Dassault Systems, Cornell, SC Johnson College of Business ou encore Confederation of Indian Industry], a pour but de fournir des données  pertinentes  sur  l’innovation  et  d’aider  ainsi  les  décideurs  à  évaluer  leurs résultats en matière d’innovation et à prendre des décisions en connaissance de cause dans ce domaine. L’Indice mondial de l’innovation permet ainsi de donner des moyens d’action aux responsables politiques et aux chefs d’entreprise en les aidant à mieux comprendre et à mieux mesurer l’innovation et son processus dans le monde.

Cette année et dans le contexte de la COVID-19, voici les six principales conclusions de

l’Indice mondial de l’innovation 2020.

1.  LA CRISE DUE À LA COVID-19 AURA DES INCIDENCES SUR L’INNOVATION LES RESPONSABLES DOIVENT AGIR DÈS LA TRANSITION ENTRE LE CONFINEMENT ET LA RELANCE

La pandémie de la maladie à Coronavirus (COVID-19) a mis à l’arrêt l’économie mondiale,

Comme jamais auparavant. Au moment de conclure l’édition 2020 de l’Indice mondial de l’innovation, les mesures de restriction commencent seulement à être assouplies, et les craintes d’une éventuelle “deuxième vague” restent très présentes.

Cette crise a frappé le monde de l’innovation alors que celle-ci était florissante. En 2018, les dépenses en recherche- développement (R-D) ont augmenté de 5,2%, soit nettement plus  rapidement  que  le  PIB  mondial,  après  avoir  fortement  rebondi  après  la  crise financière de 2008-2009. Le capital-risque2 et le recours à la propriété intellectuelle atteignait des sommets. On constate depuis quelques années, une forte volonté politique

d’encourager l’innovation, y compris dans les pays en développement; cette tendance relativement nouvelle et prometteuse va dans le sens d’une démocratisation de l’innovation,  qui  ne  serait  plus  concentrée  dans  un  petit  nombre  de  pays  et  de technopôles.

Étant entendu que la croissance économique mondiale va s’effondrer en 2020, la question qui se pose est la suivante : la R-D, le capital-risque, la propriété intellectuelle et la volonté politique d’encourager l’innovation vont-ils suivre le même chemin ? (Annexe 1)

L’innovation étant aujourd’hui au cœur de la stratégie des entreprises et des stratégies nationales de croissance économique, on peut espérer  qu’elle ne ralentira pas autant qu’annoncée.

La pandémie n’a fondamentalement rien changé en ce qui concerne le potentiel des technologies révolutionnaires et de l’innovation. Il est évident que les grandes entreprises et les principaux bailleurs de fonds pour la R-D seraient mal avisés d’abandonner la recherche-développement, la propriété intellectuelle et l’innovation dans leur quête de compétitivité future. Dans le secteur des technologies de l’information, par exemple, bon nombre des entreprises parmi celles qui investissent le plus dans la R-D disposent d’énormes  réserves  de  liquidités,  et  la  tendance  à  la  numérisation  va  renforcer l’innovation. Le secteur pharmaceutique et biotechnologique, autre grand investisseur en R-D, devrait connaître une intensification de la recherche-développement du fait du regain d’intérêt pour celle-ci dans le domaine de la santé. D’autres secteurs clés, dont celui des transports, devront s’adapter plus rapidement compte tenu du regain d’intérêt pour la quête d’une “énergie propre”. La crise engendrée par la COVID-19 pourrait, en outre, favoriser l’innovation dans de nombreux secteurs traditionnels tels que le tourisme, l’éducation et le commerce de détail. Elle pourrait aussi susciter des innovations dans l’organisation du travail au  niveau des entreprises et des personnes,  ainsi que  dans

l’organisation (et la réorganisation) de la production aux niveaux local et mondial.

Il est aujourd’hui essentiel de libérer ce potentiel, ce qui nécessite  le  soutien des pouvoirs publics, la mise en place de modalités de collaboration et l’investissement continu du secteur privé dans l’innovation.

Que font les responsables politiques pour atténuer les effets négatifs que la crise, engendrée par la COVID-19, pourrait avoir sur l’innovation?

Les pouvoirs publics à la tête des plus grandes économies du monde mettent en place des plans d’aide d’urgence pour amortir l’impact du confinement et faire face à la récession qui se profile. Ces mesures visent à prévenir les dommages économiques à court et moyen terme, ce qui est judicieux.

Dans l’immédiat, l’accent est mis sur l’aide aux entreprises, par exemple, sous la forme de garanties aux emprunts.

Mais ces mesures d’urgence ne visent pas expressément à financer l’innovation et les jeunes entreprises qui rencontrent des difficultés pour en bénéficier.

En outre, les pouvoirs publics n’ont pas encore fait de l’innovation et de la R-D une priorité dans les plans de relance actuels. Seul le secteur de la santé fait exception, les pays ayant investi des sommes record dans la recherche d’un vaccin contre le Coronavirus. Bien  sûr,  les  pouvoirs  publics  sont  avant  tout  responsables  du  bien-être  de  leur population, et il est donc compréhensible, et louable, qu’ils mettent l’accent sur la santé.

Toutefois, une fois la pandémie maîtrisée, il sera essentiel de soutenir l’innovation de façon plus large et anticyclique : lorsque les dépenses des entreprises dans l’innovation diminuent, les pouvoirs publics doivent s’efforcer de contrecarrer cet effet en stimulant eux-mêmes l’innovation par leurs dépenses, même si la dette publique s’alourdit.

En parallèle, il convient de surveiller les effets de la pandémie sur la science et les systèmes d’innovation. Certains sont positifs : le niveau inattendu de collaboration internationale dans le domaine scientifique et l’allègement des formalités administratives pour les scientifiques, par exemple. D’autres, en revanche, sont alarmants : l’arrêt de grands projets de recherche et la possible réduction (inégale) des dépenses de R-D dans certains domaines, par exemple.

2.  LE FINANCEMENT DE L’INNOVATION RECULE PENDANT CETTE CRISE, MAIS IL Y A AUSSI DES RAISONS D’ESPÉRER

Le thème de l’Indice mondial de l’innovation 2020, “Qui financera l’innovation?”, pose une question clé : quelles seront les incidences de la crise sur les jeunes entreprises, le capital-risque et les autres sources de financement de l’innovation?

La bonne nouvelle est que, contrairement à ce qui s’était produit en 2009, le système financier  reste  solide  pour  l’instant.  La  mauvaise  nouvelle  est  que  les  flux  de financement des entreprises innovantes se tarissent (annexe 2). Les investissements à long terme sont en net recul en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Peu d’introductions en bourse sont en vue, et les jeunes entreprises qui survivent pourraient devenir moins attrayantes – et moins rentables – pour les investisseurs en capital- risque, dans la mesure où des stratégies de sortie de crise telles que les introductions en bourse apparaissent compromises en 2020.

Il est intéressant de constater que la crise n’a fait qu’accentuer un recul des opérations de capital-risque déjà amorcé avant la pandémie. Délaissant les jeunes entreprises innovantes, de petite taille et aux profils variés, les investisseurs en capital-risque ont commencé à se concentrer sur les “méga- opérations”, et à financer un petit nombre de grandes entreprises plutôt que d’injecter des capitaux dans un plus grand nombre de jeunes entreprises. Ces investissements, et la recherche de “licornes”, n’ont pas donné les résultats escomptés. Qu’adviendra-t-il du financement de l’innovation à court et à long terme? La réponse est que le capital-risque mettra probablement plus de temps à se rétablir que les dépenses de R-D. Ce tarissement du financement de l’innovation n’aura pas les mêmes effets partout : les entreprises qui ont besoin de capitaux de démarrage, les jeunes entreprises à forte intensité en R-D qui mènent des recherches à long terme dans des domaines tels que les sciences de la vie et les entreprises établies en dehors des grands pôles de capital-risque seront touchées plus durement. En effet, les investissements en capital-risque se concentrent actuellement sur un petit nombre de technopôles dans le monde, et seuls quelques-uns d’entre eux se trouvent dans les pays émergents, notamment, en Chine et en Inde (pour plus d’informations sur le déséquilibre géographique et sectoriel du capital-risque, voir la figure C et la section thématique).

Mais il y a également de l’espoir. Les grands pôles tels que Singapour, Israël, la Chine, Hong Kong (Chine), le Luxembourg, les États-Unis d’Amérique, l’Inde et le Royaume-Uni continueront d’attirer le capital-risque. Ils ont des chances de rebondir rapidement, notamment, en raison de la soif de rendement des capitaux dans le monde entier. Les opérations de capital-risque en Chine, qui avaient diminué de moitié au début de l’année, enregistrent  déjà  une  forte  reprise.  On  notera  que  le  capital-risque  et  l’innovation semblent avoir été réorientés vers la santé, l’éducation en ligne, les méga données, le commerce électronique et la robotique.

3.  LE PAYSAGE MONDIAL DE L’INNOVATION EST EN TRAIN DE CHANGER; LA  CHINE,  LE  VIET  NAM,  L’INDE  ET  LES  PHILIPPINES  POURSUIVENT LEUR PROGRESSION

La géographie de l’innovation continue d’évoluer cette année, comme le montrent les classements de l’Indice. Au fil des années, les pays qui ont le plus progressé dans le classement sont la Chine, le Viet Nam, l’Inde et les Philippines, qui figurent tous parmi les 50 pays les plus innovants.

La Suisse, la Suède et les États-Unis d’Amérique sont en tête du classement de l’innovation (annexe 3); ils sont suivis par le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Cette année, pour la première fois, un deuxième pays asiatique, la République de Corée, se classe parmi les 10 pays les plus innovants, après Singapour.

Les pays les mieux classés selon l’Indice mondial de l’innovation sont encore presque exclusivement des pays à revenu élevé (annexe 4). La seule exception est la Chine; elle occupe la 14e place pour la deuxième fois consécutive et reste le seul pays à revenu intermédiaire parmi les 30 pays les plus innovants, selon l’Indice. Le deuxième pays à revenu intermédiaire le plus innovant est la Malaisie (33e place). L’Inde (48e) et les Philippines (50e) figurent pour la première fois parmi les 50 pays les plus innovants. L’Inde a franchi un nouveau cap : elle est désormais le 3e pays le plus innovant parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Les Philippines n’ont jamais été aussi bien classées; en 2014, elles occupaient encore la 100e place. Le Viet Nam se classe 42e pour la deuxième année consécutive; il était 71e en 2014. L’Indonésie (85e au classement général) rejoint le groupe des 10 pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure les plus innovants.

Le pays à faible revenu le plus innovant est la République-Unie de Tanzanie (88e au classement général) (annexe 3).

4.  DES  PERFORMANCES  EXCEPTIONNELLES  EN  MATIÈRE  D’INNOVATION DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

En dehors des premières places du classement établi selon l’Indice mondial de l’innovation, on trouve quelques autres manifestations de l’innovation, dont certaines des plus fortes également dans les pays en développement.

Premièrement, l’Indice montre quels pays occupent systématiquement les premières places au niveau mondial pour certains aspects de l’innovation, tels que le capital- risque, la recherche-développement, la création d’entreprises ou la production de haute technologie. Hong Kong (Chine) et les États-Unis d’Amérique sont en tête de ce classement; Israël, le Luxembourg et la Chine occupent ensemble la troisième place; Chypre est quatrième et Singapour, le Danemark, le Japon et la Suisse occupent ensemble la cinquième place. Pour certains indicateurs d’innovation, ce ne sont pas des pays à revenu élevé qui occupent la première place. En Asie du Sud-Est, par exemple, la  Thaïlande  occupe  la  première  place  mondiale  s’agissant  des  dépenses  des entreprises en R-D, et la Malaisie est première au monde en ce qui concerne les exportations  nettes  de  haute  technologie.  En  Afrique  subsaharienne,  le  Botswana occupe la première place mondiale pour les dépenses d’éducation et le Mozambique est en tête pour les investissements. En Amérique latine, le Mexique est le plus grand exportateur de produits créatifs au monde.

Deuxièmement, l’Indice 2020 montre dans quelle mesure le système d’innovation des pays étudiés est équilibré. Douze pays obtiennent des résultats exceptionnels dans tous les volets de l’Indice mondial de l’innovation, ce qui est rare. Même parmi les 35 pays les plus innovants, beaucoup ont de moins bons résultats dans certains secteurs.

Par exemple, l’Australie, la Norvège et les Émirats arabes unis sont moins bien classés en ce qui concerne les produits du savoir et de la technologie, tandis qu’Israël et la Chine sont moins bien classés en ce qui concerne l’infrastructure.

L’inverse est également vrai : plusieurs pays qui n’occupent pas les premières places comptent parmi ceux qui obtiennent les meilleurs résultats pour certains aspects de l’innovation. Par exemple, l’Inde est bien mieux classée au regard des produits du savoir et de la technologie et du perfectionnement des marchés qu’elle ne l’est au regard des autres critères de l’Indice.

Troisièmement, le “diagramme à bulles” de l’Indice mondial de l’innovation reste le moyen le plus parlant pour mettre en évidence les résultats en matière d’innovation qui dépassent ce que l’on pourrait attendre des pays compte tenu de leur niveau de développement. L’Afrique brille à cet égard. Sur les 25 pays recensés comme obtenant des résultats meilleurs que ce que leur niveau de développement permet d’attendre, huit se trouvent en Afrique subsaharienne. L’Inde, le Kenya, Moldova et le Viet Nam figurent   parmi   les   “bons   élèves”   en   matière   d’innovation   depuis   10   années consécutives, un record).

5.  LES ÉCARTS ENTRE LES RÉGIONS PERSISTENT, MAIS CERTAINS PAYS RECÈLENT UN FORT POTENTIEL D’INNOVATION

Malgré un certain “rattrapage”, il existe des écarts entre les régions en ce qui concerne les résultats nationaux en matière d’innovation : l’Amérique du Nord et l’Europe sont en tête; elles sont suivies par l’Asie du Sud-Est, l’Asie de l’Est et l’Océanie et, de plus loin, par l’Afrique du Nord et l’Asie occidentale, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie centrale et du Sud et l’Afrique subsaharienne, respectivement.

La région Amérique latine et Caraïbes présente toujours des déséquilibres importants. Elle  se  caractérise  par  de  faibles  investissements  dans  la  R-D  et  l’innovation, l’utilisation naissante des systèmes de propriété intellectuelle et un décalage entre le secteur public et le secteur privé s’agissant de la priorité donnée à la R-D et à l’innovation.

La région dispose de peu d’intrants en matière d’innovation et a en outre du mal à les

convertir efficacement en résultats.

Seuls le Chili, l’Uruguay et le Brésil produisent un nombre élevé d’articles scientifiques et techniques, et seul le Brésil se trouve en haut du classement en matière de brevets par origine.

L’Afrique –incluant l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord–compte parmi les continents où les résultats en matière d’innovation sont les plus hétérogènes (annexe 6). Certains pays africains se classent, certes, parmi les 75 pays les plus innovants (l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Maroc, par exemple), mais d’autres sont beaucoup moins bien classés.

Les systèmes d’innovation en Afrique se caractérisent généralement par un faible niveau d’activité scientifique et technologique, une forte dépendance à l’égard des subventions publiques ou des donateurs étrangers comme source de R-D, des liens limités entre le monde scientifique et l’industrie, la faible capacité d’absorption des entreprises, le recours limité à la propriété intellectuelle et un environnement difficile pour les entreprises.

Mais il s’agit là de généralisations régionales. À l’intérieur des régions, certains pays se démarquent par leur fort potentiel d’innovation.

Par exemple, les pays leaders en innovation en Afrique dépensent généralement plus pour l’éducation (Botswana, Tunisie) et la R-D (Afrique du Sud, Kenya, Égypte), présentent des caractéristiques solides pour les marchés financiers, concernant par exemple les opérations de capital-risque (Afrique du Sud), l’ouverture à l’adoption des technologies  et  aux  flux  de  connaissances  entrants,  une  base  de  recherche  qui s’améliore   (Tunisie,   Algérie,   Maroc),   une   utilisation   active   des   technologies   de l’information et de la communication (TIC) et la création de modèles organisationnels (Kenya), ainsi qu’une plus grande utilisation des systèmes de propriété intellectuelle (Tunisie et Maroc). En outre, l’innovation est plus répandue en Afrique que ce que les données existantes sur l’innovation pourraient laisser penser.

6.  L’INNOVATION EST CONCENTRÉE AU NIVEAU DE PÔLES SCIENTIFIQUES ET  TECHNOLOGIQUES  DANS  UN  PETIT  NOMBRE  DE  PAYS  À  REVENU ÉLEVÉ, PLUS LA CHINE ESSENTIELLEMENT

On constate également des déséquilibres quant au classement des pôles scientifiques et technologiques dans le monde (Section spéciale : classement des pôles).

Les 100 premiers pôles sont situés dans 26 pays, dont 6 – le Brésil, la Chine, l’Inde, la République islamique d’Iran, la Turquie et la Fédération de Russie – sont des pays à revenu moyen. Ce sont toujours les États-Unis d’Amérique qui recèlent le plus grand nombre de pôles (25); ils sont suivis par la Chine (17), l’Allemagne (10) et le Japon (5).

En 2020, Tokyo-Yokohama reste le pôle le plus performant; viennent ensuite Shenzhen- Hong Kong-Guangzhou, Séoul, Beijing et San Jose-San Francisco (annexe 7).

Pour la première fois, l’Indice mondial de l’innovation présente les 100 premiers pôles classés selon l’intensité de leur activité scientifique et technologique, qui correspond au rapport entre, d’une part, le nombre de brevets et de publications scientifiques et, d’autre part, le nombre d’habitants. Sous cet angle nouveau, de nombreux pôles en Europe et aux États-Unis d’Amérique présentent une activité scientifique et technologique plus intense que leurs homologues asiatiques. Les pôles à plus forte intensité d’activité scientifique et technologique sont Cambridge et Oxford, au Royaume-Uni. Ils sont suivis par Eindhoven (Pays- Bas) et San Jose-San Francisco (États-Unis d’Amérique).

 

Bas de page

1 « Indice mondial de l’Innovation. Qui financera l’innovation, 2020 ».  L’Indice mondial de l’innovation contient des indicateurs détaillés sur les résultats en matière d’innovation de 130 pays. Ces 80 indicateurs adoptent une vision large de l’innovation et couvrent notamment l’environnement politique, l’éducation, l’infrastructure et le perfectionnement des entreprises. Cet article, qui présente un grand intérêt pour ceux qui s’intéressent à l’innovation dans le monde, a été publié par l’OMPI et se trouve sur le site web de cette Organisation spécialisée des Nations unies dédiée à la propriété intellectuelle.

2 Le capital-risque est un investissement informel (sans passer par les circuits formels du crédit tels que les banques) pour soutenir économiquement et/ou stratégiquement des sociétés (notamment des start ups) non encore cotées en bourse. Appelé encore venture capital ou VC, il se réalise sous forme de prise de participation par un ou des investisseurs, généralement minoritaire, au capital de la société. L’objectif de l’investisseur (ou des investisseurs) est de participer financièrement au développement d’entreprises innovantes à fort potentiel de croissance et de réaliser une plus-value substantielle lors de la cession de ses titres. Le capital-risque permet aux jeunes entreprises innovantes, d’augmenter leurs fonds propres. Le créateur d’entreprise obtient ainsi des fonds, sans demande de garantie, à un stade de développement où il est souvent difficile d’obtenir des prêts bancaires.

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