A la UnePRESIDENTIELLE 2020

Election présidentielle 2020: les sources de financement des programmes politiques

La campagne électorale pour l’élection du président du Faso le 22 novembre 2020 bat son plein. Comment les 13 prétendants au fauteuil présidentiel comptent-ils mobiliser les ressources pour financer les différentes promesses politiques ? Une lecture croisée des programmes politiques des candidats, par ordre alphabétique, donne ces infirmations.


Tahirou Barry est le candidat du Mouvement 
pour le changement et la renaissance (MCR)

Pour son programme « Pour un Burkina fort et uni », la fiscalité́ sera un instrument privilégié. Partant du constat que la fiscalité́ au Burkina pèse lourdement sur les ménages (TVA, IUTS) et occulte dans une large mesure les grosses fortunes, sa politique fiscale visera à corriger cette tendance aggravée par des redressements fiscaux sans suite. « Notre politique fiscale sera l’instrument clef d’une politique de solidarité́, d’équité et de redistribution de la richesse nationale », note Tahirou Barry. Son objectif est d’accroître les ressources fiscales à travers la taxation des entreprises et les individus les plus fortunés, d’alléger le poids des impôts sur les couches défavorisées et d’assurer la disponibilité́ des données plus fiables sur les bases taxables et leur traitement dans la transparence ainsi que la réduction des risques de corruption. A cet effet, il propose comme actions l’adoption d’un nouveau Code fiscal pour rétablir la justice fiscale, l’augmentation de l’impôt des contribuables les plus nantis à travers l’Impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM), l’Impôt sur le revenu foncier (IRF) , l’institution d’une taxe sur les activités financières permettant d’obtenir des recettes annuelles estimées à 6 milliards FCFA l’an sur la base des 15 institutions bancaires et 4 établissements financiers, la défiscalisation des heures supplémentaires pour récompenser le travail, la mise en place d’un système efficace de recouvrement, la promotion des déclarations et paiements d’impôts et taxes par des procédés électroniques, la formalisation du secteur informel en vue d’imposer à la hauteur de leurs gains les grands opérateurs économiques.

Tahirou Barry mise sur la stimulation fiscale des petites et moyennes entreprises, la réduction du poids des taxes sur les biens de premières nécessités, une interconnexion des systèmes informatiques des différentes régies de recettes (SYDONIA-SINTAX,SYDONIA-SYLVIE) et ceux d’autres partenaires nationaux (CBC ,CCI-BF,CCVA,DGTTM), une interconnexion des systèmes d’information douaniers du Burkina Faso avec ceux des pays voisins, la mise à disposition des régies de recettes des moyens spécifiques conséquents pour accroître leur rendement tels des moyens roulants, du carburant ainsi que du matériel informatique et de bureau, la mise en place du cadastre fiscal en vue d’avoir des données cadastrales fiables.

Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC)

Son programme « Le nouveau départ » propose de limiter la taille de la composition du gouvernement à 25 portefeuilles ministériels, afin de contribuer à la réduction du train de vie de l’Etat.

« Nous comptons entamer une transition fiscale de deuxième génération, afin de réduire la dépendance à l’égard de la fiscalité des ressources naturelles. Pour cela, nous introduirons des réformes pour atteindre un ratio recettes fiscales sur PIB (taux de pression fiscale) en moyenne de 20%, sur la période 2021-2025, contre 17% actuellement », propose le candidat de l’UPC. Il s’engage à maximiser la collecte des recettes principalement par l’élargissement de l’assiette fiscale pour éviter de pressurer les mêmes contribuables tandis que d’autres se soustraient au paiement de l’impôt. Sa politique fiscale constituera aussi l’instrument clef d’une politique de solidarité et de redistribution de la richesse.

Au niveau des recettes de services, il va recenser les prestations de l’Etat faisant l’objet de facturation et impliquer les ministres et les présidents d’institutions dans la collecte des recettes de service.

Au niveau des recettes fiscales, la mise en place d’une plateforme dénommée « FASO.GOV » permettra d’effectuer les paiements uniques sans passer par plusieurs personnes afin de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.

Son programme ambitionne de mettre en place des actions de recouvrement des restes à recouvrer via les négociations des plans de règlement pour les contribuables ayant des difficultés objectives de paiement.

Il compte rationaliser les incitations fiscales du Code général des impôts, du Code des investissements et de celui des mines en faisant un toilettage des régimes dérogatoires de faible portée ou très peu usités et en supprimant de façon graduelle certaines exonérations fiscales.

L’institution de nouvelles sources de recettes permettra de contribuer à réduire les effets négatifs de la mondialisation tels que : les transactions financières, certaines activités du secteur du numérique, le commerce en ligne, etc. Des moyens de contrôles techniques adéquats aux agents des Impôts seront octroyés pour un meilleur suivi des sociétés minières et téléphoniques.

Le renforcement des opérations de contrôle-sanction de la facture normalisée, la consolidation des déclarations et paiements des impôts à travers les télé-procédures intelligentes, le renforcement de l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers du Burkina avec ceux des pays voisins, l’amélioration des opérations de redressement des valeurs à travers l’interfaçage entre SYLVIE et SYDONIA sont autant de mesures proposées.

Zéphirin Diabré compte créer des brigades spéciales de contrôle des sociétés minières et former les vérificateurs aux normes et aux instruments internationaux en matière de fiscalité minière.

Au niveau des recettes en capital, les droits de mutation de la première acquisition de terrain nu à usage d’habitation seront de 200.000 F CFA pour les parcelles d’une valeur inférieure ou égale à 10 millions F CFA pour les Communes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso et 100.000 F CFA pour les autres Communes. La formalisation du secteur informel à travers des sanctions positives telles que la participation aux marchés publics, l’accès aux financements, etc. figure dans son programme.

Il prévoit des actions de recouvrement des manques à gagner engendrés par le secteur minier au profit de l’Etat par la mise en place de structures ad hoc dédiées exclusivement au recouvrement de ces créances.

Au niveau des collectivités territoriales, il sera mis à la disposition des services chargés de l’assiette, un fichier exhaustif des occupants du domaine public. Une grande campagne de recouvrement de l’Impôt sur les revenus fonciers (IRF) sera menée pour accompagner la mise en place du cadastre fiscal.

Ségui Ambroise Farama est le candidat de l’Organisation des peuples africains- Burkina Faso (OPA-BF)

Dans son manifeste de l’organisation des peuples africains-Burkina Faso en date du 11 février 2018, il note qu’aujourd’hui plus que jamais, la « Révolution » s’impose parce que des imposteurs ont confisqué le pouvoir dont ils se servent pour conduire la société vers son autodestruction, étant donné la décadence continue dans laquelle nous sommes installés. Sans la « Révolution », nous sommes menacés dans notre survie même. Car les défis du XXIe siècle sont sans précédent : la mondialisation ne laissera aucune chance aux pays décadents ou lilliputiens. Le XXIe siècle sera dominé par les grands ensembles bien gouvernés : USA, Union européenne, Chine, Japon, Inde, etc. » L’OPA-BF, Parti de l’avant-garde panafricaniste, propose justement un projet révolutionnaire fondé sur le néo-panafricanisme, avec pour objectif, la création des États-Unis d’Afrique dont le Burkina ne sera que l’un des États fédérés”. Pour lui, les moyens humains, matériels et financiers existent ; tout simplement, ils sont cachés et éparpillés. Il nous suffit de faire l’effort de les découvrir et de les rassembler. “Le premier, et le plus important des moyens, c’est notre conviction que la victoire est à notre portée, même si nous ne réussissons pas tout de suite, même si nous devons essayer plusieurs revers”, selon le manifeste de l’OPA-BF. 

Roch Marc Christian Kaboré, candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP)

Il a pour programme politique « Ensemble et en mouvement avec le peuple, réformer l’Etat, l’administration publique pour garantir la sécurité, la stabilité et renforcer la résilience économique du Burkina Faso ».

Roch Marc Christian Kaboré observe que « Notre fiscalité́ nécessite une meilleure organisation des principales régies (Trésor, Douanes et Impôts) afin d’améliorer leur performance dans la collecte des recettes par la systématisation de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ».

Pour y parvenir, il propose de développer un système fiscal mieux adapté à l’économie nationale, en renforçant la confiance entre le gouvernement et le contribuable, à travers un pacte social solide et une technologie innovante pour intégrer le secteur informel.

Par ailleurs, les différents Fonds nationaux connaitront des réformes pour être plus efficaces. Pour ce faire, il s’engage à favoriser l’opérationnalisation du Fonds national de la finance inclusive (FONAFI) afin d’accroître substantiellement les financements des projets des jeunes et des femmes, la transformation du Fonds burkinabè̀ de développement économique et social en un fonds d’investissement à caractère stratégique, l’opérationnalisation de la Caisse des dépôts et consignations, la création et l’opérationnalisation de la Banque postale afin d’accroître l’offre de financement des PME/PMI, la promotion des systèmes de financement inclusifs.


Yéli Monique Kam, candidate du Mouvement 
pour la renaissance du Burkina (MRB).

« Ma vision pour la renaissance nationale : les 7 pactes de la renaissance du Burkina Faso. Provoquez le changement » est son programme politique.

Pour un environnement économique attractif et compétitif, elle s’engage à relire les paniers des exonérations et les accords internationaux qui pourraient constituer des entraves à la consommation de biens et services locaux ou des entraves au développement économique du pays.

À cette fin, elle prendra un ensemble de mesures telles la simplification de la fiscalité en vue de la rendre plus lisible, la mise en place effectivement du système préconisé par l’OHADA, notamment, l’introduction du Système minimal de trésorerie pour les très petites entreprises, etc. Elle s’engage à l’élargissement de l’assiette fiscale assortie d’une bonne administration de l’impôt, à travers une nécessaire réforme fiscale et douanière.

Son objectif sur le plan des recettes budgétaires à partir de 2022 est d’augmenter les recettes fiscales de 2.233 milliards FCFA en 2020 à 2.466 milliards FCFA dès 2021, soit 10% d’augmentation pour les recettes. Elle compte aussi réduire les dépenses de fonctionnement et le train de vie de l’Etat de 35% en un mandat. Yéli Monique Kam s’engage à mettre en place une fiscalité ́incitative pour l’investissement en passant d’une fiscalité́ confiscatoire à une fiscalité́ incitative pour l’investissement, c’est-à-dire, une réduction progressive du taux d’imposition des sociétés de 27,5% à 25 % sur 5 ans, la mise en place des mécanismes fiscaux d’incitation des entreprises à l’investissement (abattements fiscaux pour création de nouveaux emplois, abattements fiscaux pour création de nouvelles filiales, …), la possibilité́ pour les entreprises de déduire sur une durée réduite le prix d’acquisition de certains actifs amortissables au lieu de les amortir sur leur durée de vie.

La candidate du MRB propose une fiscalité́ allégée pour les revenus de capitaux mobiliers et la fortune immobilière (soit un taux d’imposition unique de 15 % mais un taux réduit à 10 % lorsque le bénéficiaire s’engage à réinvestir 40 % de ses revenus de capitaux mobiliers dans une activité́ économique au niveau national).

L’augmentation de l’assiette de l’impôt, l’augmentation du SMIG à 55.000 FCFA, l’exonération d’impôt sur le revenu pour les résidents fiscaux qui perçoivent un salaire inférieur ou égal à 55.000 FCFA sont d’autres engagements. Elle propose un assujettissement équitable et universel de tous les travailleurs et indépendants à la grande taxe de solidarité́ sociale, afin de financer le budget de la sécurité́ sociale et garantir une couverture maladie universelle minimum à chaque citoyen.

La mise en place d’un mécanisme d’abattement fiscal pour les opérations de transmission du patrimoine entre personnes physiques vivant au sein d’un groupe familial figure en bonne place dans son programme. Enfin, elle s’engage à l’aménagement d’une fiscalité́ d’« attraction internationale pour les Burkinabè̀ qui souhaitent rapatrier des dividendes, intérêts et autres redevances de sources étrangères sur le territoire national et l’exonération totale des dividendes reçus par les sociétés burkinabè̀ de leurs filiales étrangères, à condition pour elles de réinvestir, sur 24 mois, 30 % de ces dividendes dans la création de nouveaux emplois au Burkina Faso.

Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)

Son programme « Un nouveau pacte pour l’édification d’un Burkina de paix et de prospérité » compte relever plusieurs défis, dont celui de la mobilisation des ressources financières. Il s’agira de créer les conditions pour accroître la mobilisation des ressources intérieures. Comme actions prioritaires, il s’engage à élaborer des mécanismes souples d’imposition du secteur afin de familiariser les acteurs à la culture de l’impôt.

Dans le domaine de la mobilisation des ressources financières, il rejette l’endettement sauvage et improductif qui compromet et hypothèque inutilement les capacités des futures générations. La mobilisation des ressources sera prioritairement assise sur les capacités productrices de l’économie nationale. Une grande campagne de recouvrement des dus de l’État en souffrance, notamment, les chèques sans provisions détenus par les services de régies publiques sera lancée dans les 4 premiers mois de son mandat.

La lutte contre la fraude et l’évasion fiscales sera renforcée et intensifiée par la mise en place des outils digitalisés. La mise en œuvre de ces mesures permettra de dégager, selon lui, 1.000 milliards FCFA environ.

Dans le but d’accroître significativement les recettes fiscales de l’État, des actions fortes seront déployées en vue de moderniser les procédures fiscales par une plus grande et judicieuse exploitation des TIC, le renforcement des capacités opérationnelles des services participant directement ou indirectement au recouvrement des ressources publiques.

En outre, la mobilisation des ressources s’orientera également vers l’exploitation rationnelle des modes de financement alternatifs. Il s’agit, entre autres, des mécanismes innovants et incitatifs de mobilisation des transferts de fonds de la diaspora. Dans mon modèle de mobilisation des ressources pour soutenir le développement économique du Burkina Faso, le recours aux marchés financiers régionaux et internationaux se fera dans le strict principe qui assure la soutenabilité de la dette publique.

Ablassé Ouédraogo, candidat de Le Faso Autrement

Son programme de campagne  autour de 3 B: « Ensemble, les Burkinabè Bâtissent le Burkina Faso », il s’engage à promouvoir des entreprises créatrices d’emplois en partenariat avec des investisseurs nationaux et étrangers dans le cadre d’un partenariat bien compris « public/privé », appui aux jeunes porteurs de projets créateurs d’emplois pour d’autres jeunes, promotion des emplois ruraux, à travers l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’artisanat et le tourisme ainsi que le recasement des marchands ambulants. Le secteur informel bénéficiera d’une attention particulière.

Il s’engage en outre pour l’autonomisation des femmes. Pour ce faire, la capacité managériale des femmes commerçantes sera renforcée, ainsi que l’entreprenariat agricole chez les femmes rurales, la facilitation de l’accès des femmes, des populations pauvres et des populations vulnérables aux sources de financements, notamment par le renforcement du système du microcrédit et du système financier national.

Ablassé Ouédraogo a pris 5 engagements dont la mise en place d’infrastructures sociales et économiques, et la digitalisation pour accompagner le développement des secteurs de production et accélérer la transformation structurelle de l’économie. « Pour mettre en œuvre cette stratégie, nous envisageons la réduction du train de vie de l’Etat, la modernisation de l’Administration publique Nos choix intègrent aussi la baisse des prix des denrées de première nécessité


Gilbert Noël De Bonne Espérance Ouédraogo (ADF-RDA), candidat de l’Alliance pour la démocratie et la fédération – Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA)

Dans son programme présidentiel « Pour l’unité, pour la patrie, pour la nation de la nouvelle espérance », il énumère des actions pour un Burkina Faso meilleur. Il s’engage à fixer le budget de l’Etat, pour la première année, à 3.000 milliards FCFA.

Au niveau de la fiscalité́, il propose de la repenser en vue d’en faire un instrument de développement en plus de sa vocation traditionnelle de pourvoyeuse de recettes budgétaires, c’est-à̀-dire, une fiscalité́ en harmonie avec les politiques de développement économique et social. L’assiette fiscale sera ainsi plus profonde du fait de l’augmentation substantielle des revenus des entreprises et des ménages et plus large par une augmentation des contribuables. Pour y arriver, il prendra certaines mesures, dont l’optimisation de la mobilisation des différentes régies financières de sorte qu’elles atteignent au moins 25% du PIB, soit plus de 2.200 milliards FCFA de recettes propres.

La réforme du système fiscal pour maintenir les entreprises de toute nature à appliquer un taux unique de 25% est proposée. Il compte accroître la contribution des activités « informelles », mobiliser des recettes de fiscalité́ foncière plus importantes, fusionner les administrations fiscales dans un seul organisme, réduire les pertes fiscales découlant des exonérations de tout genre, rationaliser les contrôles et simplifier les procédures administratives d’examen des dossiers grâce à l’interconnexion.

La structuration du secteur informel passe par la structuration à travers les collectivités territoriales décentralisées, afin de mieux protéger les acteurs, réguler les activités, contribuer à leur financement pour en faire des leviers économiques.

Le coût de la mise en œuvre du programme du candidat de l’ADF-RDA sur les 05 ans est estimé à 17.600 milliards F CFA, avec un accent particulier sur les investissements. D’un montant de 9.680 milliards FCFA, le budget des investissements représente 55% du budget total. 7.040 milliards  FCFA reviennent aux dépenses courantes (40% du budget total) et 880 milliards  FCFA pour le service de la dette, représentant 5% du budget total.

Kadré Désiré Ouédraogo, candidat de « Agir ensemble »

Dans son programme « Le grand Faso », il compte développer une doctrine fondée sur la fiscalité stimulante suivant les potentialités de chaque région et en rapport avec la main d’œuvre abondante, moins chère au service des transformations industrielles.

Il s’engage à mettre en place une fiscalité environnementale adaptée, renforcée et applicable aux sociétés minières. « Nous encouragerons et adopterons une fiscalité stimulante au service de l’augmentation du revenu national par incitation fiscale aux délocalisations de siège administratif de grands groupes européens ou nord-américains dans l’industrie minière, en raison d’une fiscalité compréhensive », selon le candidat de Agir ensemble.

Pour le secteur informel, il compte leur accorder des avantages fiscaux et non fiscaux (abattements fiscaux, accès aux marchés, etc., adopter un régime intermédiaire en plus des régimes du Réel normal d’imposition (RNI) et du Réel simplifié d’imposition (RSI) et amener certains acteurs qui se disent informels à tenir la comptabilité et déposer des états financiers suivant le Système minimal de trésorerie (SMT).

Kadré Désiré Ouédraogo s’engage à taxer faiblement les petites et moyennes entreprises et  exonérer sur 5 ans, les organisations de la société́ civile à but non lucratif.

Il sera mis en place un mécanisme d’exonération de taxes simplifié et transparent en faveur des dons reçus de l’extérieur du territoire national d’autres organisations du genre dont les pays d’origine, par leurs services compétents, auront certifié leur caractère humanitaire et non lucratif.

Afin de réduire l’évasion fiscale des grands groupes transnationaux, il va s’assurer que chaque groupe d’opérateurs économiques paie sa juste contribution au Trésor public pour les charges régaliennes de l’Etat. La régulation et le contrôle des obligations fiscales des multinationales sont donc importants et permettront de contrer l’évasion fiscale et la lutte contre les oligarchies transnationales et suivant, la réduction des inégalités.

L’administration fiscale proposera aux citoyens engagés à protéger l’écologie, améliorer le cadre de vie, protéger la faune et la flore, un Pacte fiscal pour l’environnement avec des déductions d’impôts à la clef.

Son gouvernement va mobiliser des ressources en interne pour le financement de l’économie verte inclusive (fiscalité́ verte, contribution publique volontaire, dotation extatique dédiée, etc.). Des recettes externes seront mobilisées pour le financement de l’économie verte inclusive (fonds internationaux, obligations vertes, marché de carbone, les aides internationales, etc.)


Kiemdoro Do Pascal Sessouma, candidat de Vision Burkina

Son programme « VISION BURKINA » s’articulera autour de 7 engagements.  

La fixation du montant de la pension alimentaire pour enfants sera régie par un barème, selon la catégorie professionnelle et le revenu de chaque parent. Le salaire seul ne sera plus le critère pour fixer la pension alimentaire pour les enfants mais le revenu, qui englobe également les primes, les indemnités et les autres avantages. Il appartient à l’Etat de veiller au partage équitable des ressources pour tous ses citoyens.

Sous la gouvernance de Vision Burkina, il n’y aura plus d’acquisition de véhicules V8 par l’Etat. Les véhicules de fonction ne seront plus distribués systématiquement à tous les directeurs.

Vision Burkina va supprimer l’ASCE-LC, pour mettre en place l’Agence de répression de la corruption (ARC), avec sous ses ordres une Commission permanente de vérification et de contrôle des biens publics et privés.

Tout bâtiment, tout véhicule, tout objet de valeur devra faire l’objet d’une vérification sur les sources de son acquisition.

Un citoyen qui aura dénoncé un cas de détournement, sur la base de preuves ou des indices de preuves, pourra recevoir 25% du montant en jeu, après recouvrement.

Tout bien meuble ou immeuble sur lequel pèseraient des soupçons de détournements et qui n’aurait pas été justifié sera purement et simplement saisi, avec poursuites judiciaires.


Abdoulaye Soma, candidat du Mouvement Soleil d’Avenir

Le programme présidentiel « Révolutionner le Faso : jusqu’au bout du rêve » ambitionne de mettre en place un gouvernement de 13 ministres. « Un ministre coûte trop cher au pays, surtout que les salaires et avantages ne sont pas stabilisés et augmentent au gré des exagérations des relations entre les ministres et le président », selon lui. Il va mettre en place le Fonds monétaire burkinabè, avec une forte dotation initiale d’au moins 100 milliards FCFA. Il s’agit d’un fonds de souveraineté pour l’autofinancement du budget annuel. Ce fonds, géré́ par un directeur dont l’expertise est avérée et l’expérience démontrée dans ce domaine, sera adossé à une société́ judiciaire chargée de faire fructifier et gérer le fonds.

Le mécanisme consiste à faire placer les fonds sur les marchés financiers et boursiers, afin de les faire fructifier pendant un an et reverser chaque fois les bénéfices des transactions au profit du Fonds.

Au moment d’établir le budget national chaque année, on fait le point des bénéfices consolidés du Fonds et le budget national est déterminé et distribué sur cette base. Ainsi, dans le budget national, les dépenses de routine de l’Etat seront financées sur fonds propres. L’Etat vit selon ses moyens et non au-dessus de ses moyens. Il y a une réduction de l’endettement et de la dépendance budgétaire à l’égard de l’extérieur. Mais les relations financières avec les partenaires internationaux sont maintenues mais circonscrites aux gros investissements productifs pour notre Nation.

Docteur Claude Aimé Tassembedo, candidat indépendant

Dans son programme présidentiel, il compte créer 20 ministères, dont celui de l’Economie sociale, de la Planification et des Finances pour créer et mettre en œuvre une économie sociale basée sur l’équité. Il s’engage à réécrire la comptabilité́ nationale, mobiliser les ressources financières internes et externes pour soutenir les activités de développement, créer des pôles économiques efficaces en tenant compte de la richesse locale et des opportunités que le milieu offre, mettre en place une nouvelle stratégie de clause de contrats avec les sociétés multinationales et étrangères, réécrire la politique fiscale pour accompagner stratégiquement l’investissement et la création d’emplois, encourager l’entrepreneuriat des jeunes par l’octroi de financements, remboursables de 30% de l’aide reçue, et mettre en place un comité indépendant de suivi -évaluation de ces projets.

Yacouba Isaac Zida, candidat du Mouvement patriotique pour le salut (MPS)

Dans son programme présidentiel  « 150 engagements pour bâtir un Burkina meilleur », il s’engage à renforcer la qualité de la gouvernance dans le domaine de l’économie et de la gestion, en luttant contre la corruption et les rentes dans le champ étatique et réduire le train de vie de l’État.

Il s’engage à actionner les leviers pour le développement de l’agriculture en facilitant l’accès au financement et à un coût abordable, améliorant le cadre fiscal à ce type d’entreprises et de trouver un mécanisme de baisse des taxes sur certains matériels.

Pour relever les défis de la modernisation du secteur informel, il propose la facilitation de l’accès au financement et à un coût du financement abordable et un cadre fiscal adapté pour de telles entreprises. Pour le dernier point, il s’agit plus concrètement de réduire les impôts sur le revenu calculé sur la base des dépenses de « Recherche-Développement » et de « Recherche-Action » engagées par les entreprises privées, soutenir et encourager, par un allègement fiscal, les efforts de recherche et développement (R&D) faits par des entreprises, quels que soient leur secteur d’activité́, leur taille et leur organisation.

Yacouba_Isaac Zida compte franchir le seuil des 2% de ratio de dépenses en R&D/PIB dès 2021, pour relancer la recherche scientifique et technologique pour un plus grand impact des résultats de la recherche sur le développement du Burkina Faso. o

Synthèse de Elie KABORE

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