Le Burkina Faso enregistre à ce jour, 16 mines industrielles en production, dont 15 mines d’or et une de zinc. Preuve du potentiel minier existant, malheureusement, toutes ces sociétés minières sont détenues à 90% par des investisseurs étrangers et 10% par l’Etat. De l’avis du vice-président exploration du Groupe Pheonix, « Precious metals », le Burkinabè Moussa Gabriel Dao, cette donne peut s’inverser en permettant à des Burkinabè de se lancer dans l’exploitation minière.
Conscient que cela requiert d’importantes sommes d’argent, le Groupe Phoenix a décidé d’appuyer financièrement et techniquement une société de droit burkinabè intervenant dans l’exploration des métaux précieux qu’est Faso mine et services (FMS). Pour aller vite et bien, une signature de convention a été effectuée le vendredi 18 septembre 2020 à Ouagadougou, entre FMS et le Groupe Phoenix, compagnie minière basée à Dubaï. Le contrat est basé sur un partenariat gagnant/gagnant étalé sur deux phases. La première porte sur l’exploration où FMS et Groupe Phoenix vont travailler de commun accord jusqu’à l’obtention d’un dépôt qui soit économiquement viable.
La seconde phase portera sur la création d’une société minière d’exploitation. A en croire le cogérant de FMS, Abdoul Dramane Sanogo, de par le passé, toutes les recherches géologiques se faisaient sur fonds propres. Dans le souci de passer à une phase de recherche plus poussée et élargie, FMS a besoin de plus de moyens financiers et techniques. D’où une approche stratégique avec le Groupe Phoenix qui en dispose.
La signature de convention porte sur 6 permis de recherches géologiques à potentiel conséquent. Abdoul Dramane Sanogo révèle qu’un des 6 permis de recherches est très avancé en termes d’exploration. Il affirme que les 6 permis de recherches sont localisés sur des roches potentiellement aurifères, notamment, celles de la région des Cascades.
Moussa Gabriel Dao, un Burkinabè dans le Groupe Phoenix
Selon Moussa Gabriel Dao, deux raisons majeures ont été déterminantes dans cette union entre FMS et le Groupe Phoenix. La première est le potentiel géologique énorme disponible dans la zone. La deuxième est le fait que la région des Cascades est assez stable sur le plan sécuritaire. Les deux parties, à travers cette signature, voient l’avenir avec optimisme, celui de passer un jour de l’exploration minière à l’exploitation minière. Un souhait auquel y croit fortement Moussa Gabriel Dao. Pour lui, des Burkinabè peuvent créer et gérer des sociétés minières, du reste, il dit encourager l’exploitation endogène. La seule voie, selon lui, que les retombées minières restent dans le pays minier.
Les chances du Burkina Faso est qu’il dispose d’un potentiel minier, de ressources humaines qualifiées, il reste les moyens financiers. Sur ce point, le vice-président du Groupe Phoenix demande la contribution endogène. Les deux partenaires sont restés muets sur le montant financier qui sera injecté dans la convention. Mais, Moussa Gabriel Dao a mentionné que c’était « beaucoup d’argent ».
Toujours à propos d’argent, il a souligné que pour aller de l’exploration à l’exploitation, le minimum à injecter était estimé à des dizaines de milliards de dollars. Le Groupe dispose de cette capacité financière grâce à ses sociétés minières en Afrique : Guinée, RDC, obtention très avancée des permis en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Toute chose qui lui fait dire que le Groupe a les rênes financièrement solides. o
RD
Encadré
80% de l’exploration minière au Burkina Faso est faite par des Burkinabè
Plus de 80% de l’exploration minière au Burkina Faso est faite par des Burkinabè. Et parmi ces Burkinabè, figure FMS créé en 1992 qui intervient dans l’exploration des métaux précieux. FMS a à son actif, l’exploration de la mine d’or de Boungou, région de l’Est, reprise aujourd’hui par Endeavour Mining. Le Burkinabè Moussa Gabriel Dao a fait partie des équipes de recherches d’exploration des mines de Bomboré, Karma et de Houndé. Il faut noter que cette convention est une première du Groupe Phoenix au Burkina Faso. D’après Moussa Gabriel Dao, l’ambition, à terme, est de collaborer avec d’autres Burkinabè qui œuvrent dans l’exploration minière ou prospectent dans l’exploitation mais qui sont limités financièrement. o