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Situation de la conjoncture économique internationale et nationale à fin juin 2020

LE CORONAVIRUS (COVID-19) : UNE CONTRACTION PLUS SEVERE DE L’ECONOMIE MONDIALE EN 2020

Au niveau mondial1, les perspectives initialement défavorables sur le déroulement de l’activité économique en 2020 suite à l’apparition de la pandémie du Coronavirus en Chine en décembre 2019 et sa propagation au monde entier, se sont davantage détériorées au cours du deuxième trimestre de l’année.

La récession engendrée par les graves perturbations socioéconomiques de cette crise sanitaire matérialisées par les lourdes pertes en vies humaines, les mesures drastiques du « Confinement  presque  mondial »,  les  diverses  mesures  restrictives  et  la  mise  en quarantaine des villes, l’annulation des vols commerciaux et de la plupart des activités occasionnant des regroupements de personnes, la rupture dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et sur les marchés de produits de base, s’est révélée plus profonde au cours du premier semestre de l’année 2020.

Ainsi, la contraction de la croissance économique mondiale en 2020 devrait être bien plus sévère qu’initialement prévue en avril 2020. Le PIB mondial, après une performance de 2,9%  en  2019,  devrait  en  effet  se  contracter  de  4,9  %  en  2020,  soit  1,9  point  de pourcentage  de   plus  que   ce   qui   était  initialement  attendu  dans  les   projections antérieures2. Cette contraction sans précédent de l’activité économique se ressentirait aussi bien dans les pays avancés que dans le groupe des pays émergents et en développement. En effet, dans les pays avancés, la croissance devrait passer de 1,7% en 2019 à -8,0% en 2020. Pour les pays émergents et en développement, elle s’établirait à -3,0% en 2020, contre 3,7% en 2019.

En perspectives, en 2021, la reprise de la croissance mondiale devrait être plus lente pour atteindre 5,4%, à mesure que l’activité économique se normaliserait, grâce au soutien des pouvoirs publics et sous l’hypothèse d’une atténuation de la pandémie au cours du deuxième semestre de 2020 et d’un relâchement progressif des mesures de confinement.

L’inflation globale baisserait en 2020 aussi bien dans les pays avancés que dans les pays émergents et en développement. Dans les pays avancés, le taux d’inflation s’établirait à 0,5% en 2020, après 1,4% en 2019 et à 4,6% en 2020, contre 5,0% en 2019 dans les pays émergents et en développement. En perspective pour 2021, l’inflation globale devrait respectivement augmenter de 1,0 point et baisser de 0,1 point dans les pays avancés et dans les pays émergents et en développement.

Sur le marché des changes, le cours du dollar US par rapport au FCFA est retombé à 582,9 FCFA en juin 2020, soit une dépréciation de 3,1% par rapport à son niveau de mai où il a été de 601,7 FCFA. Au deuxième trimestre de l’année 2020, le cours moyen du dollar US a été de 596,2 FCFA, correspondant à une appréciation de 0,2% par rapport au trimestre précédent et de 2,1% un an plus tôt. Le niveau élevé du dollar US reste lié au ralentissement de l’activité économique mondiale induit par la pandémie de COVID-19.

Concernant les principales matières premières exportées, le cours mondial de l’once d’or enregistre en juin 2020, une hausse de 1,1% en se situant à 1 735,3 dollars US contre 1.715,7 dollars US un mois plus tôt. L’once d’or s’est élevée en moyenne à 1 710,3 dollars US au second trimestre 2020, soit une hausse de 7,9 % par rapport au trimestre précédent. Quant au cours du coton, il a enregistré une hausse de 3,2% en se situant à 1 494,5 dollars US en juin 2020, contre 1 448,4 dollars US en mai. En moyenne, le cours mondial du coton est de 1 447,9 dollars US, en baisse de 11,9% par rapport au trimestre précédent. Pour ce qui est du pétrole, produit importé, le cours du baril a enregistré une hausse de 28,7% en juin 2020, en se situant à 39,9 dollars US, contre 31,0 dollars US un mois plus tôt. En moyenne trimestrielle, le cours du baril s’élève à 31,4 dollars US, en recul de 37,9% par rapport au premier trimestre. En glissement annuel, le cours est en baisse de 36,9% en juin 2020.

 

 

 

 

 

Dans la zone UEMOA, les pays membres seraient durement éprouvés par les effets de la pandémie de COVID-19  qui occasionnent l’effondrement de la croissance économique mondiale et le resserrement des conditions financières mondiales. La pandémie du Coronavirus, qui touche tous les pays membres, impacterait profondément la croissance de l’Union en liaison principalement avec les mesures de confinement, la baisse des cours des matières premières la réduction des activités au sein de l’Union européenne et en Chine, premiers partenaires commerciaux. Initialement projeté à 6,6% en 2020, le taux de croissance de l’Union devrait ainsi tomber à 2,7% sous l’impact de la pandémie du Coronavirus.

UNE ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE DUREMENT MARQUEE PAR LA CRISE SANITAIRE DE LA COVID-19 ET LA PERSISTANCE DU DEFI SECURITAIRE

Au niveau national, le Burkina Faso est durement frappé par la pandémie du Coronavirus en enregistrant ses premiers cas d’infection sur le territoire le 09 mars 2020.

Au 30 juin 2020, la situation sanitaire fait état d’un total de 980 cas confirmés positifs au Coronavirus. Parmi ces cas, 852 guérisons ont été enregistrées contre 53 décès, soit environ 86,9% de taux de guérison et 5,4% de létalité.

Cette pandémie entraîne d’importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires. Le taux de croissance de l’économie, après être ressorti à 5,7% en 2019 contre 6,8% en 2018, chuterait à 2,8% en 2020 sous l’impact des effets du Coronavirus, contre 6,3% en scénario tendanciel, soit une perte de 3,5  points de pourcentage. Le taux d’inflation annuel moyen se situerait en hausse de 3,9% en 2020, après une baisse de 3,2% en 2019.

Dans le secteur des mines, en juin 2020, la production totale d’or industrielle est évaluée à 4,8264 tonnes, contre 4,509 tonnes le mois précédent, soit une hausse de 7,0%. Cette production est en hausse de 3,5% par rapport au même mois de l’année passée. Par rapport au trimestre précèdent, la production d’or a connu une hausse de 5,7% au deuxième trimestre 2020.

A fin juin 2020, la production totale d’or fin est ressortie à 26,654 tonnes, en hausse de 4,0% en glissement annuel.

Au niveau des finances publiques, à fin juin 2020, les recettes propres du budget de l’Etat ont été mobilisées à hauteur de 840,6 milliards FCFA, contre 929,8 milliards FCFA à la même période en 2019, soit une baisse de 9,6%. Quant aux dépenses totales du budget de l’Etat, elles ont été effectuées à hauteur de 1 225,7 milliards FCFA, contre 1 057,6 milliards FCFA à la même période en 2019, soit une hausse de 15,9%.

L’encours de la dette publique est estimé à 4 253,12 milliards FCFA au 31 mars 2020, contre 3 967,53 milliards FCFA au 31 décembre 2019, soit une hausse de 7,2%. Il est constitué de 53,0% de dette extérieure. En glissement annuel, l’encours de la dette publique est en hausse de 22,43%.

Au niveau des échanges extérieurs, les exportations totales du mois de juin 2020 se sont affichées en valeur à 206,6 milliards FCFA, contre 196,5 milliards FCFA un mois plus tôt, correspondant à une hausse de 5,1%. En glissement annuel, les exportations totales sont en hausse de 55,3%. Les principales destinations des exportations en juin 2020 sont d’abord l’Europe, avec environ 85,6% des exportations totales, dont principalement la Suisse (97,1%). L’Afrique constitue la deuxième destination avec 9,5% des exportations, dont la Côte d’Ivoire (27,3%), le Ghana (2,5%) et le Togo (1,6%). Les exportations en destination d’Asie ont représenté 4,5%, dont Singapour (69,0%) et l’Inde (2,6%).

Quant aux importations totales du mois de juin 2020, elles se sont situées en valeur à 190,6 milliards FCFA, contre 169,9 milliards FCFA le mois précédent, soit une hausse de 12,2%. En glissement annuel, les importations totales sont en baisse de 9,9%.

Les zones de provenance sont d’abord l’Europe, avec 32,6% des importations totales, dont la France (24,5%), l’Allemagne (18,7%) et les Pays-Bas (4,0%). Vient ensuite l’Asie avec 32,5%, dont la Chine (45,0%), la Russie (15,8%) et l’Inde (8,4%). Les importations en provenance d’Afrique ont représenté 26,8%, dont la Côte d’Ivoire (31,7%), le Togo (17,1%) et le Ghana (12,6%).  Les importations en provenance d’Afrique ont représenté 25,1%, dont la Côte d’Ivoire (23,7%), le Ghana (20,6%) et le Togo (14,5%).

Concernant la masse monétaire, elle s’est inscrite en hausse de 298,1 milliards FCFA (+7,3%), s’affichant à 4 354,5 milliards de FCFA à fin mai 2020 contre 4 056,4 milliards FCFA à fin décembre 2019. Cette augmentation est attribuable aux dépôts transférables (+205,2 milliards FCFA, soit +11,2%), la circulation fiduciaire (+34,8 milliards de FCFA, soit +5,3%) ainsi qu’aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire (+58,0 milliards FCFA, soit +3,7%).

En somme, l’analyse de la conjoncture économique au mois de juin 2020 montre des perspectives défavorables au plan national et international qui marqueraient toute l’année, au regard des importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires qu’engendre la crise sanitaire du Coronavirus. Ces effets se ressentiraient au plan intérieur par le ralentissement de l’activité économique dans les secteurs tertiaire et primaire.

Le taux d’inflation en baisse en 2019 se situerait en hausse en 2020 en lien avec la rupture des  chaînes d’approvisionnement internationales en  produits intermédiaires et  sur  le marché des produits de base. o

En somme, l’analyse de la conjoncture économique au mois de juin 2020 montre des perspectives défavorables au plan national et international qui marqueraient toute l’année au regard des importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires qu’engendre la crise sanitaire du coronavirus. Ces effets se ressentiraient au plan intérieur par le ralentissement de l’activité économique dans les secteurs tertiaire et primaire.

Le taux d’inflation en baisse en 2019 se situerait en hausse en 2020 en lien avec la rupture des  chaines d’approvisionnement internationales en  produits intermédiaires et  sur  le marché des produits de base.

Au regard de cette conjoncture défavorable, l’Etat devrait :

1.  Poursuivre les efforts de maîtrise de la propagation de la pandémie. Il faudra mettre l’accent sur la sensibilisation de la population au respect des gestes barrières, conduire des opérations périodiques de désinfection de lieux stratégiques tels les marchés et yaars, les services publics et privés, etc. De plus, il s’agira de fournir les kits de test de la COVID-19 aux structures de santé publiques et privées.

2.  Poursuivre la mise en œuvre des actions vigoureuses en vue d’accroitre les recettes propres pour un meilleur équilibre des finances publiques ;

3. Renforcer le dispositif de contrôle des prix des produits de grande consommation ;

4.  Poursuivre les actions de lutte contre le terrorisme, de sécurisation des biens

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement

(MINEFID)

Direction Générale de l’Economie et de la Planification (DGEP) Direction de la Prévision et des Analyses Macroéconomiques (DPAM)

 

Encadré

Au regard de cette conjoncture défavorable, l’Etat devrait :

1. Poursuivre les efforts de maîtrise de la propagation de la pandémie. Il faudra mettre l’accent sur la sensibilisation de la population au respect des gestes barrières, conduire des opérations périodiques de désinfection de lieux stratégiques tels les marchés et yaars, les services publics et privés, etc. De plus, il s’agira de fournir les kits de test de la COVID-19 aux structures de santé publiques et privées.

2.  Poursuivre la mise en œuvre des actions vigoureuses en vue d’accroître les recettes propres pour un meilleur équilibre des finances publiques ;

3. Renforcer le dispositif de contrôle des prix des produits de grande consommation ;

4.  Poursuivre les actions de lutte contre le terrorisme, de sécurisation des biens.o

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