Les 28 et 29 septembre 2020, Bobo-Dioulasso accueille la traditionnelle rencontre gouvernement/secteur privé. Pour s’accorder sur les différents points de vue, il s’est tenu le 14 septembre 2020 à la Primature, la première session ordinaire du comité de pilotage du Cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat/secteur privé (CODESP. Cette séance de travail a permis d’adopter plusieurs documents, à savoir l’examen du compte rendu de la 2e session 2019 du Comité de pilotage du CODESP, du rapport général de la rencontre nationale Etat/secteur privé et de l’état de mise en œuvre au 31 mai 2020 de la matrice des recommandations. Cette rencontre a aussi abordé la problématique de la formation, de l’entrepreneuriat féminin, de la fiscalité, de la lutte contre la fraude, de la lutte contre la contrebande, de la défiscalisation d’un certain nombre de produits. Tous les intervenants ont souligné le fait que le secteur économique burkinabè ait été fortement ébranlé par l’apparition de la Covid-19. Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a évoqué le ralentissement, voire l’arrêt des activités dans certains cas, avec pour corollaire, une baisse significative des chiffres d’affaires et des pertes d’emplois. Au regard de son apport inestimable dans l’économie, le locataire de la Primature a rappelé que son gouvernement travaillait à l’opérationnalisation diligente d’un plan de relance économique post-COVID et que les rencontres 2020 du CODESP devraient servir de tremplin pour la formulation de recommandations y relatives. Cette diligence est en rapport avec les mesures annoncées par le président du Faso, lors de son adresse le 2 avril 2020. Lassiné Diawara, représentant le secteur privé, a abondé dans le même sens en martelant l’impact négatif de la COVID-19 sur leurs différentes affaires. Il a aussi souligné le fait que cette pandémie ait entamé la bonne mise en œuvre des recommandations de 2019 de la rencontre gouvernement/secteur privé. Toutefois, il a salué la marque d’attention du gouvernement à leur cri du cœur sur leurs difficultés. « Nous avons pu mesurer que le gouvernement était à l’écoute et avait accéléré l’opérationnalisation des fonds à mettre en place, notamment, les 100 milliards F CFA pour accompagner les entreprises touchées par cette pandémie », a-t-il mentionné. Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, est revenu sur l’accompagnement de l’Etat dans la relance de l’économie, à travers le Fonds économique qui est en cours de mise en œuvre, en association avec les structures d’appui au secteur privé. Pour lui, l’Etat va continuer à œuvrer ensemble pour que le secteur privé puisse jouer son rôle dans le développement de notre économie, dans la croissance et la création d’emplois.
ACS
Encadré
Amélioration du climat des affaires: que faire ?
Le climat des affaires au Burkina Faso n’est pas reluisant. De nombreux obstacles entravent l’évolution d’un secteur économique compétitif et dynamique. Cette situation a été exacerbée avec la crise sécuritaire et sanitaire (Covid-19). Que faire pour redynamiser le secteur privé, pourvoyeur d’emplois et créateur de richesse à l’économie nationale ? Des sillons ont été tracés par la Maison de l’entreprise et la Direction générale de la promotion de l’emploi (DGPE), à travers le rapport provisoire « Etude diagnostique du climat des affaires assortie d’un plan stratégique ». La vision du gouvernement, selon le rapport, est qu’« à l’horizon 2025, le secteur privé burkinabé opère dans un climat des affaires radicalement amélioré à partir de réformes audacieuses et innovantes et à travers un dispositif institutionnel renforcé et légitimé ». Toute chose qui passe par :
– Une meilleure légitimation du pouvoir institutionnel des organes de décision du dispositif de mise en œuvre et de suivi des réformes d’amélioration du climat des affaires ;
– Le renforcement des capacités humaines et matérielles des entités parties prenantes de l’amélioration du climat des affaires ;
– Une meilleure synergie et une implication plus forte de tous les acteurs concernés, notamment, lorsqu’il s’agit de réformes législatives ;
– La nécessité d’une implication plus importante dans les organes de décision d’acteurs institutionnels pouvant impacter significativement le climat des affaires, en particulier, les ministères en charge de la défense et de sécurité ;
– La nécessité d’une mise à jour régulière des textes règlementaires pour prendre en compte les réformes en cours ;
– La levée des obstacles liés à la dématérialisation des processus à l’obtention des documents ;
– La redynamisation et la tenue régulière des cadres de concertation au sein des sous-comités techniques ;
– Une meilleure couverture territoriale des entités parties prenantes de l’amélioration du climat ;
– La redéfinition du modèle économique de financement de la mise en œuvre des réformes ;
– La mise en œuvre audacieuse et innovante des réformes de deuxième génération ;
– Une meilleure synergie, le décloisonnement et l’harmonisation des règles d’élaboration et de gestion des licences d’affaires ;
– L’opérationnalisation des entités prévues par les textes ;
– Un meilleur suivi de la mise en œuvre des réformes ;
– L’amélioration de la communication sur les réformes ;
– La rationalisation et la hiérarchisation des structures dites « portes d’entrée » en matière d’affaires ;
– La prise en compte des contraintes conjoncturelles majeures qui pèsent fortement sur le climat des affaires, notamment, la crise sécuritaire et sanitaire.o