Bâtir l’industrialisation du Burkina Faso à partir des filières porteuses que sont : le coton-textile, le bétail-viande et les carrières et matériaux de construction est bien possible. Et le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA) y croit fermement. Pour Harouna Kaboré, ces trois filières bien structurées sont créatrices de valeur ajoutée, créatrices d’emplois et surtout moteur de croissance pour le pays des Hommes intègres.
C’est ainsi que nommé le 31 janvier 2018 à ce poste, ce transfuge du secteur privé a entrepris d’importantes réformes institutionnelles, structurelles ainsi que conjoncturelles pour atteindre cet objectif tel que prévu dans l’axe 3 du PNDES. Au cours d’un déjeuner de presse qui a eu lieu le 7 septembre 2020 à Ouagadougou, le ministre a fait le point de cette politique d’industrialisation. Le ton de cette conviction a été donné dès son installation dans son fauteuil ministériel, avec le lancement d’une opération d’apurement du foncier des zones industrielles ; l’achèvement de l’aménagement des phases 1 et 2 de la nouvelle zone industrielle de Dô à Bobo-Dioulasso ; la délimitation et l’aménagement des sites industriels dans les 13 régions du pays ; l’adoption d’ici fin 2020, d’une loi portant règlementation générale des sites industriels ; la construction, bientôt, de trois unités de transformation de tomates à Yako, Gourcy et Ouahigouya (région du Nord). Ouagadougou et Bobo-Dioulasso seront dotés de 3 abattoirs périphériques et la mise à niveau des abattoirs de ces deux villes.
Au regard d’énormes potentialités de la mangue, le gouvernement envisage le redémarrage de la limonadière de Brafaso et cela, avec l’implication du secteur privé, sans oublier le redémarrage de la Savana. L’Etat burkinabè a aussi décidé de mettre l’accent sur d’autres filières porteuses : sésame, mangue, anacarde, karité, oignon, les noix de cajou en coques, miel et cuir et peaux. C’est ainsi que ces filières seront structurées et dotées d’unités de transformation.
La filière carrière et matériaux n’est pas en reste, avec le boom de la construction, il sera mis en place une unité de production de chaux. Dans le souci de tirer le maximum de profit de la production d’or, il est envisagé une unité de raffinage de l’or et de traitement de charbon fin.
Transformation du coton, de nombreux investisseurs à l’assaut
De l’avis de Harouna Kaboré, il est temps que les Burkinabè, grands producteurs du coton (2e produit d’exportation) puissent transformer leur coton. Toute chose qui passe par la mise en place des unités de transformation. D’où l’inauguration le 30 janvier 2020 à Koudougou, de l’usine d’égrenage de coton biologique. Des investisseurs privés sont également intéressés à la transformation du coton. Parmi eux, il y a le projet Star textile Burkina Faso, dont les processus de mobilisation des sites d’implantation à Bobo-Dioulasso et Koudougou sont bouclés, celui de Ouaga est en cours de finalisation. La réouverture de l’ex-usine Faso Fani à Koudougou, qui tient à cœur le chef de l’Etat, connait quelques difficultés avec le repreneur, elle pourrait être reprise par le gouvernement, à en croire le ministre. Le projet renaissance textile porté par un partenaire Suisse (IMC corporation SA) sera mis en œuvre avec la participation de l’Etat dans le capital. Deux usines d’égrenage de coton, dont une à Tenkodogo dans la zone Faso coton, et l’autre à Ouargaye dans la zone Socoma sont en cours de construction. Ces deux usines pourraient être inaugurées en 2021. Pour relancer le secteur coton, le gouvernement n’a pas hésité à octroyer des subventions durant ces 3 dernières campagnes pour un montant cumulé de plus de 64 milliards francs CFA. Le temps qu’elles franchissent le second pilier pour devenir des industriels, 136 petites et moyennes entreprises (PME) ont été soutenues financièrement pour un montant global de 1.269.757.571 FCFA. Dans le même sillage, la Maison de l’entreprise, à travers une banque locale, va appuyer des PME à hauteur de 27 milliards FCFA.
Près de 600 emplois créés et déclarés à la Caisse en 2019
Tous ces acquis n’ont été rendus possibles que par la volonté du ministère qui a levé les goulots d’étranglement liés à la création d’entreprises. Le ministre Kaboré cite la déconcentration des CEFORE et des CEFAC ainsi que l’opérationnalisation de la plateforme de création d’entreprises en ligne. Cela a eu pour conséquence, une croissance soutenue du nombre de nouvelles entreprises créées qui est passé de 11.661 en 2016 à 13.137 en 2019, soit un différentiel positif de 1.476 nouvelles créations.
Pour attirer les potentiels investisseurs, le gouvernement a adopté, le 30 octobre 2018, un nouveau Code des investissements dont les innovations ont permis de dynamiser l’investissement au cours de ces 3 dernières années. En témoigne la hausse du volume de l’investissement privé qui est passé de 878,2 milliards en 2016 à 1.296.6 milliards en 2019, soit un effet additionnel de 418,4 milliards de francs CFA. La même tendance s’observe au niveau de l’évolution du nombre d’emplois effectivement créés par les entreprises ayant fait l’objet de constatation de démarrage et déclarés à la CNSS qui est passé de 420 en 2016 à 574 en 2019.o
Ambèternifa Crépin SOMDA
Encadré:
La redevabilité de Harouna Kaboré
Cette sortie médiatique de Harouna Kaboré entre dans le cadre de la redevabilité des 3 ans de ses actions en tant que (MCIA). Les volets commerce et artisanat n’ont pas été en reste. Ce nouvel dynamisme a été enclenché sous le sceau de l’axe 3 du PNDES, qui repose sur la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois. o