La Chine envisage d’étendre son assistance à l’étranger contre le paludisme à des régions plus vastes de l’Afrique, au cours des trois prochaines années, après qu’un programme d’essais en Tanzanie a donné des résultats prometteurs, a récemment annoncé un haut responsable du Centre de lutte et de prévention des maladies chinois.
«Nous avons investi un total de 15 millions de yuans (2,12 millions de dollars) dans des recherches préliminaires dans certaines régions de Tanzanie et de Sierra Leone, en vue du lancement de programmes plus vastes d’éradication du paludisme dans ces deux pays», a déclaré Zhou Xiaonong, directeur de l’Institut national des maladies parasitaires du Centre.
Depuis avril 2015, la Chine a commencé à tester un programme à Rufiji, un district d’environ 203.000 habitants dans l’Est de la Tanzanie, dans le but de partager les expériences de la Chine en matière de lutte contre le paludisme et de renforcer les capacités des communautés locales pour lutter contre la maladie transmise par les moustiques, a-t-il ajouté.
«Par exemple, nous avons recruté des Tanzaniens locaux qui avaient reçu une éducation correcte et leur avons fourni une formation suffisante pour qu’ils puissent servir de membres clés ou de bénévoles pour les équipes médicales locales», a-t-il indiqué.
Cette approche a été inspirée par le célèbre corps chinois des « médecins aux pieds nus», qui furent sélectionnés pour des cours intensifs et brefs en formation médicale, avant de travailler pour des cliniques de santé dans les vastes campagnes chinoises dans les années 1960 et 1970, à une époque où les services de santé de base en zone rurale faisaient toujours défaut.
«Nos efforts précédents en Tanzanie ont également mis l’accent sur les études sur les insectes. Ces résultats de recherche se sont révélés propices au soutien des efforts globaux de contrôle des maladies», a ajouté M. Zhou.
Grâce au programme, qui a été administré conjointement par le Centre de lutte et de prévention des maladies chinois, le Département pour le développement international britannique et les autorités tanzaniennes, le taux d’infections par le paludisme dans les régions d’essai a chuté d’au moins 46% à 85%, a-t-il noté. De plus, l’extension de la couverture au cours des trois prochaines années bénéficiera également du soutien de la Fondation Bill & Melinda Gates et de l’Organisation mondiale de la santé.
La Chine s’est fermement engagée à contribuer à la lutte mondiale contre le paludisme après qu’elle a considérablement réduit le nombre de personnes infectées par la maladie contagieuse et accumulé une vaste expérience : dans les années 1970, il y avait plus de 30 millions de nouveaux cas de paludisme en Chine. En 2017, moins de 2.700 cas ont été signalés.
Alors que l’aide médicale étrangère destinée à lutter contre le paludisme continue de s’intensifier, M. Zhou a toutefois appelé à une plus grande prudence face à l’apparition de parasites qui ont développé une résistance aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine, l’un des médicaments anti-paludisme les plus efficaces et les plus largement utilisés dans le monde.
«La pharmacorésistance aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine est apparue pour la première fois en 2012, près de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge et s’est étendue à cinq pays situés le long du Mékong », a-t-il souligné, ajoutant que la Chine avait récemment renforcé la surveillance des cas de paludisme dans ses zones frontalières avec le Myanmar, afin d’empêcher la propagation éventuelle de la résistance aux médicaments depuis l’étranger.
«Près de 80% des médicaments utilisés pour traiter le paludisme en Afrique, où la majorité des cas de paludisme ont été diagnostiqués, sont des produits à base d’artémisinine», a indiqué M. Zhou, soulignant qu›il était crucial pour les pays asiatiques de contenir et de freiner la propagation de la pharmacorésistance.
JB
La Chine est un champion du système multilatéral, selon le chef de l’OMC
Renforcer la collaboration est le meilleur moyen de réduire les incertitudes et de consolider la confiance mondiale dans l’économie, a indiqué Roberto Azevêdo, Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), lors d’une interview accordée récemment à Xinhua, estimant que la Chine est un partisan important de la collaboration multilatérale.
En ce qui concerne des défis auxquels sont confrontés l’économie et le commerce mondiaux, M. Azevêdo a souligné que «l’incertitude» était «le facteur déterminant» qui influe sur les prévisions de croissance commerciale d’organisations telles que l’OMC, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
En octobre, les économistes de l’OMC ont nettement abaissé leurs prévisions de croissance commerciale pour 2019, qui était de 2,6% en avril et passe désormais à 1,2%, en raison de tensions commerciales et d’un ralentissement de l’économie mondiale. L’augmentation prévue pour 2020 a été également revue à 2,7%, contre 3% auparavant.
«L’incertitude pèse sur l’économie, car les investisseurs n’investissent pas dans des projets, ni dans des entreprises, ce qui porte préjudice à la croissance économique, ce genre d’incertitude doit être atténué», a-t-il déclaré, ajoutant «qu’il n’y a pas beaucoup de marges de manœuvre» pour la plupart des pays d’utiliser les outils traditionnels des politiques fiscales et monétaires afin de stimuler l’économie.
«Les conflits commerciaux exacerbent les incertitudes, ce qui pousse certaines entreprises à retarder les investissements indispensables à l’amélioration de la productivité qui sont pourtant essentiels à l’amélioration du niveau de vie», a constaté M. Azevêdo.
«Je pense qu’il ne reste plus qu’à faire en sorte que les tensions commerciales diminuent et que les incertitudes soient réduites et (…) le meilleur moyen de le faire consiste à renforcer la collaboration», a-t-il fait remarquer.
Il a souligné la nécessité de donner aux investisseurs ainsi qu’aux acteurs économiques du monde entier, «l’idée que nous évoluons vers un environnement plus prévisible et plus stable pour les activités des entreprises».
«Plus nous pouvons faire pour aider à réduire les tensions commerciales, plus nous pouvons faire pour diminuer les incertitudes dans le monde, mieux ce sera pour l’économie mondiale et pour tout le monde», a-t-il ajouté.
Les actions unilatérales ne peuvent pas constituer «la fin du jeu» des tensions commerciales, car les solutions et les accords en sont les objectifs ultimes, a estimé M. Azevêdo.
«Plus nous prendrons de temps pour y parvenir, plus les économies mondiales en souffriront», a-t-il averti. «Il n’y a pas de gagnant dans un tel scénario».
Le chef de l’OMC a souligné que la Chine avait «beaucoup» fait pour défendre le système multilatéral, allant jusqu’à dire qu’elle «l’a fortement soutenu (et) coopère de manière constante avec nous».
Lors du 11e Sommet des BRICS au Brésil, la semaine dernière, le président chinois, Xi Jinping, avait souligné que la mondialisation économique se heurtait à des revers qui reflètent, dans une certaine mesure, les failles de l’actuel système de gouvernance mondiale.
M. Xi a souligné la nécessité de faire progresser une réforme du système de gouvernance économique mondiale. «Nous devons nous opposer fermement au protectionnisme, défendre le système commercial multilatéral axé sur l’OMC et renforcer la voix et l’influence des marchés émergents ainsi que des pays en développement dans les affaires internationales», a-t-il déclaré.
M. Azevêdo a salué l’ouverture de la Chine comme une «décision positive» et son adhésion à l’OMC en 2001 comme un «évènement historique», car l’ouverture de l’économie chinoise en termes de réduction des tarifs douaniers et de réforme des législations ainsi que des politiques a conduit à «une Chine plus ouverte et plus intégrée», ce qui «profite à l’économie chinoise (et) au peuple chinois dans son ensemble». «Ce qui importe, c’est que (…) nous continuions à nous ouvrir et à réformer de manière à faciliter davantage l’intégration», a-t-il déclaré. «Faciliter l’environnement d’investissement en Chine pour les entreprises étrangères, établir des liens plus étroits avec les autres, importer davantage, exporter davantage, toutes ces connectivités sont fondamentales si nous considérons le processus de développement durable à long terme».
A propos du rôle de la Chine au sein de l’OMC, M. Azevêdo a déclaré que la Chine, deuxième économie et première puissance commerciale du monde, participait à «tous les efforts dans les conversations qui pourraient changer la manière dont nous procédons à l›OMC».
Il a précisé que la Chine participait à la conversation qui vise à changer ou à mettre à jour «la manière dont fonctionnent les organes ordinaires de l’OMC, avec plus de transparence et plus de notifications».
Au sujet de certaines initiatives de l’OMC concernant le commerce électronique, la facilitation des investissements, ainsi que les petites et moyennes entreprises, entre autres, il a déclaré que la Chine était également un acteur «actif» et «important» en la matière.
Source : Xinhua