Le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, Tontama Charles Millogo, a présenté le rapport annuel 2018 de son institution conformément à la loi. C’était le 8 novembre 2019, devant le Premier ministre. Le rapport fait le point des activités du secteur des communications électroniques et des postes ainsi que des actions menées par le régulateur dans le cadre de sa mission. La téléphonie mobile tient une place de choix dans cette activité de régulation. Le marché national est toujours dominé par trois opérateurs : Onatel SA, Orange Burkina Faso SA et Telecel Faso SA.
D’après le rapport 2018, ces trois opérateurs affichent ensemble un chiffre d’affaires global de 325 milliards FCFA et se partageaient un parc d’abonnées fixe et mobile de 19, 415 millions. Orange devance ses deux concurrents en termes de parts de marché et de chiffre d’affaires.
En ce qui concerne la contribution à l’économie nationale, le secteur a versé en 2018, au titre des impôts et taxes, pour environ 80 milliards FCFA. Ce montant a été multiplié par 8 en 8 ans. Preuve du dynamisme du secteur. Dans le lot, le principal contributeur est ONATEL SA, avec près de 50 milliards FCFA en 2018.
Le talon d’Achille de ces trois acteurs reste la création d’emplois directs. Le rapport souligne que « entre 2014 et 2018, le nombre d’emplois directs dans le secteur a baissé d’année en année, passant de 1512 à 1195 ». Toutefois, précise le rapport, cela est dû en partie aux départs à la retraite non remplacés par l’opérateur historique Onatel SA. Les autres raisons sont liées à l’externalisation de certaines fonctions. Cette réduction est compensée par la création d’emplois indirects, nuance le rapport, à travers des activités qui se greffent autour de la téléphonie mobile, notamment les gérants de shop, vente d’appareils et accessoires, réparation d’appareils, etc.
Au-delà des chiffres, l’équipe du Président Millogo veille à la qualité des services délivrés par les opérateurs et au respect par eux des cahiers de charges. En 2018, quatre vérifications, soit une par trimestre portant sur les obligations suivantes des opérateurs globaux, ont été effectuées :
– la qualité de service ;
– l’interconnexion et l’accès ;
– les tarifs ;
– les conditions de prestations des services de communications électroniques, ainsi que les conditions financières et comptables.
Le rapport conclut que « les quatre audits de 2018, à l’instar de ceux des années antérieures, ont révélé le non-respect par chacun des trois opérateurs de certains de leurs engagements en matière de couverture et de qualité de service.
Dans le souci de remédier à ces manquements, un certain nombre de solutions sont mises en œuvre ».
Depuis 2016, une collecte quotidienne des indicateurs de performance du réseau de chaque opérateur est faite, suivie d’un rapport hebdomadaire qui analyse si les observations du régulateur sont transmises aux opérateurs pour corrections. Il en est de même pour les plans d’action pour l’amélioration de la qualité de services élaborés depuis 2017 (une obligation pour les opérateurs) et dont le suivi de la mise en œuvre se fait mensuellement.
FW
Le président de l’ARCEP a dit: « Le fixe n’est pas mort »
La téléphonie fixe que l’on croyait en permet de vitesse se reprend. Les abonnés sont de l’opérateur historique Onatel SA
« Les communications électroniques au Burkina Faso pour l’année 2018, en termes de statistiques, représentent un parc de 19 415 869 d’abonnements. Ce parc est essentiellement mobile avec 19 339 109 abonnements, représentant un taux de pénétration mobile de la population de 96% et une progression d’un million d’abonnements en douze mois. Si le mobile est la locomotive de la téléphonie, il n’en demeure pas moins que la téléphonie fixe relève la tête après avoir piqué du nez en 2015.
En effet, le parc du téléphone fixe est de 76 760 abonnements au 31 décembre 2018, alors qu’il était de 76 000 en 2017 et de 75 075 en 2015. Cette évolution positive est donc la preuve que le fixe n’est pas mort, loin s’en faut. Il y a même espoir qu’il reprenne du poil de la bête ».