Dans le projet de budget 2020, les dépenses de personnel s’établissent à 878 milliards FCFA, contre 835,9 milliards FCFA en 2019. Il se dégage une hausse de 42,10 milliards FCFA en valeur absolue et de 5,04% en valeur relative.
En rappel, les dépenses de personnel étaient de 630,73 milliards FCFA en 2018. Son évolution est estimée à 39,20% entre 2018 et 2020. C’est d’ailleurs la rubrique qui a connu la plus grande évolution dans les dépenses courantes durant la période.
Sur des prévisions de dépenses totales de 2.502,42 milliards FCFA, les dépenses de personnel représentent 35,09% des dépenses et 53,56% des dépenses courantes. Elles absorbent en 2020, 46,51% des 2.217,28 milliards FCFA de recettes propres et 53,18% des 1.651,08 milliards FCFA de recettes fiscales. Pourtant, la norme communautaire UEMOA précise que la masse salariale ne devrait pas dépasser 35% des recettes fiscales. Le Burkina Faso est loin de respecter cette norme en 2020.
En 2019 déjà, avec une enveloppe de 835,900 milliards FCFA, les dépenses de personnel représentaient plus d’un tiers des dépenses totales, soit précisément 37,77% contre 25,86% en 2018. Elles représentaient 55,32% des recettes fiscales en 2019.
Le ratio masse salariale sur recettes fiscales n’a donc pas évolué entre 2019 et 2020. Mais comment le gouvernement compte-t-il respecter ce critère afin d’économiser des recettes pour financer les investissements ?
Dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel 2020-2022, d’où le budget 2020 trouve sa source, il est indiqué que le ratio masse salariale sur recettes fiscales « serait en amélioration continue sur la période 2020-2022, passant de 51,6% en 2020, à 48,7% en 2021 pour se situer à 45,8% en 2022 ».
Le même document précise qu’au regard de la proportion de plus en plus importante, voire inquiétante des dépenses salariales rapportées aux dépenses totales et aux ressources propres, le gouvernement a pris certaines mesures visant à contenir ces dépenses. Il s’agit tout d’abord, de freiner le rythme des entrées dans la Fonction publique en ne remplaçant pas systématiquement chaque sortie. Cette mesure est déjà en vigueur, puisque le nombre de personnes recrutées dans le cadre des concours directs de la Fonction publique connait une baisse depuis ces 02 dernières années. En 2019, ce sont 5.892 postes à pourvoir contre 6.668 en 2018 et 11.096 en 2017.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette mesure, le gouvernement compte asseoir une politique de recrutement axée sur les possibilités financières à travers la définition d’une enveloppe globale chaque année pour les recrutements sur concours directs de la Fonction publique.
La deuxième mesure prise par le gouvernement pour contenir la hausse incontrôlée de la masse salariale est le redéploiement du personnel des zones de forte concentration vers celles en manque. A ce niveau, le ministère de l’Eduction nationale a pris les devants. Un vaste mouvement de redéploiement du personnel est en cours, ce qui évite de nouveaux recrutements.
Enfin, il a été décidé d’opérer les nouveaux recrutements uniquement au niveau des secteurs prioritaires, après accord du Conseil des ministres.
Elie KABORE