Amadou Samba, un magnat du monde des affaires parmi les plus riches de Gambie, a nié être un proche collaborateur ou un partenaire commercial de l’ex-président en exil, Yahya Jammeh.Mais des enquêtes ont révélé que la soudaine prospérité de ses affaires, ses investissements et la multiplication de sa richesse étaient liés à sa proximité à M. Jammeh.
M. Samba, Avocat de profession, était un homme d’affaires à temps plein au moment où l’ex-Président Jammeh a pris le pouvoir par un coup d’État en 1994. Il a démissionné depuis lors de son poste d’Avocat d’État au ministère de la Justice et ne pratique plus activement en tant qu’Avocat.
Samba est devenu patron de Gacem, une entreprise d’importation et d’emballage de ciment créée en 1992 et dont il détient 50% des actions. En 1994, le chiffre d’affaires annuel de Gacem était estimé entre 5 et 7 millions de dalasi, soit environ 156 000 USD au taux de change actuel.
De son côté, Jammeh, le chef de l’État militaire, a pris le pouvoir étant pauvre, mais, en resserrant son emprise sur l’économie du pays, il a chapardé et pillé le plus petit pays du territoire d’Afrique continentale. Selon l’OCCRP, au moment où l’ex-Président Jammeh est parti en janvier 2017, à la suite d’une défaite électorale en décembre 2016, il valait des milliards de dollars.
Dès que Yahya Jammeh a pris les rênes du pouvoir en juillet 1994, Samba est devenu son proche confident et le duo qu’ils formaient est devenu l’élément majeur des affaires que la Gambie n’avait jamais connu.
Samba devient soudainement le patron le plus important dans le secteur des entreprises, disposant de suffisamment de fonds qui lui permettent d’acheter des actions dans une banque, Guaranty Trust Bank Gambia; de créer une entreprise de construction, GAMSEN; de créer une entreprise de production d’eau minérale, Gamwater; de mettre en place des stations d’essence, Elton Oil, et une installation de stockage de pétrole à grande échelle, Gam Petroleum. Sans parler de la construction de magnifiques propriétés commerciales et résidentielles, certaines sur le long de la côte de l’Océan atlantique.
Lorsque les relations entre Samba et Jammeh deviennent évidentes, il devint nécessaire de conserver une partie de sa richesse au-delà des côtes de la Gambie. Il a ainsi incorporé Amasa Holdings en tant que société offshore basée dans le fameux paradis fiscal, les îles Vierges britanniques.
Les premiers articles sur la richesse de Samba ont été publiés en avril 2016, dans le cadre des Panama Papers, une enquête mondiale menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
A cette époque, aucun journaliste gambien n’avait accès à l’ensemble des documents reliant Samba à la société Amasa Holdings, dont les détails figuraient parmi ceux qui ont été révélés dans les articles des Panama Papers.
Désormais, grâce à un accès exclusif et en collaboration avec ICIJ, CENOZO et son membre Lamin Jahateh, un journaliste /pigiste gambien, peuvent révéler des détails tirés de centaines de documents divulgués concernant Samba, Amasa Holdings et le monde offshore.
Selon des documents légaux des Panama Papers, Samba a créé Amasa aux Îles Vierges britanniques en tant que société de commerce international le 25 mars 2004. Même si le bénéficiaire effectif de la société ne figurait pas sur la liste, Samba et sa fille, Sira Samba, ont été cités détenant 1 000 et 100 actions, respectivement.
Selon des documents desPanama Papers divulgués, utilisant Amasa, Samba a dû acheter au moins sept propriétés à Londres, au Royaume-Uni, entre 2005 et 2011, pour un coût cumulé supérieur à 10 160 000 £livres sterling, soit plus de 650 milliards de dalasi gambien au taux de change actuel.
D’après les informations divulguées, moins d’un an après l’enregistrement de la société, il a acheté une maison au centre de Londres, près de Regent’s Park, pour 995 000 £ (environ 64 milliards de dalasi au taux actuel) en mai 2005, par l’intermédiaire de Barclays Bank Plc, au Royaume-Uni,
Exactement un an plus tard, en mai 2006, Samba a acheté un autre appartement à Londres, proche du célèbre musée de la cire Madame Tussaud, pour 1 075 000 £ (environ 69 milliards de dalasi) par l’intermédiaire de Barclays Bank Plc.
Trois mois plus tard, en août 2006, des dossiers montrent qu’il a acheté une autre propriété à la même adresse pour 890 000 £ supplémentaires (environ 57 millions de dalasi).
En janvier 2007, Amasa de Samba a acheté une autre propriété pour 2,95 millions de livres sterling (environ 189 milliards de dalasi).
Amasa a continué d’acquérir des propriétés dans les quartiers luxueux de Londres de septembre 2007 à juillet 2011, notamment trois propriétés d’au moins £ 700 000 (environ 45 milliards de dalasi), £ 950 000 (environ 61 milliards de dalasi) et £ 2,3 millions £(environ 147 milliards de dalasi), respectivement.
Ba LaminDarboe, professeur de finances à l’Université de Gambie, a déclaré qu’il était étonnant de constater à quel point une entreprise gambienne pouvait générer plus de 10 millions de livres sterling en si peu de temps, compte tenu du climat des affaires en Gambie à l’époque.
Les étapes de diligence raisonnable ou de connaissance du client entreprises par Barclays Bank Plc tout en facilitant ces transactions sont floues. Les garanties ou la sécurité offerte par Samba, pour pouvoir prétendre à de tels prêts ne sont pas aussi claires.
Une affaire propre
Samba a confirmé à l’ICIJ et à CENOZO, en mars 2019, qu’il détenait les actions d’Amasa Holdings avec sa fille, affirmant qu’il avait décidé d’incorporer l’entreprise au Royaume-Uni «parce qu’en tant que non-résident, je devrais payer certaines taxes si l’entreprise était à mon nom».
Il a ajouté que via Amasa Holdings, il avait obtenu des prêts auprès de banques pour mener des activités dans le secteur de l’immobilier résidentiel.
«J›ai été financé par la banque», a-t-il déclaré. «J›ai acheté et fait quelques améliorations sur les maisons, puis les ai vendues.»
Un porte-parole de Barclays, que nous avons contacté, a refusé de commenter les affirmations de M. Samba.
L’utilisation de prêts et de facilités bancaires est l’un des moyens les plus courants de blanchiment d’argent dans le secteur immobilier.
Ava Lee, responsable de la campagne anti-corruption du Global Witness, a déclaré que les acheteurs disposant de fonds illicites sollicitaient un prêt ou une hypothèque pour acheter une propriété et ensuite régler les paiements en intégralité au bout de peu de temps.
Elle ajoute que le cas d’Amasa Holdings Ltd est «un modèle assez classique» d’une entreprise louche dans laquelle une société anonyme est créée quelque part (comme les îles Vierges britanniques) pour ouvrir des comptes bancaires et acheter des propriétés tandis que le vrai nom et l’identité du propriétaire restent secrets.
«Non seulement cela aide à ne pas susciter les soupçons auprès de la banque, de l’agent immobilier et des autorités britanniques, mais cache aussi votre identité aux personnes de votre pays d’origine – qui pourraient autrement vous demander comment vous avez réussi à vous acheter une propriété aussi chère», a souligné Mme Lee.
Dans une perspective plus élargie, il a été constaté que la possession de propriétés au Royaume-Uni est incroyablement attrayante pour les politiciens corrompus et les criminels qui s’en servent pour blanchir et investir de l’argent volé. Par ailleurs, lorsque les conditions sont rudes ailleurs, ces propriétés leur offrent un refuge sûr pour eux-mêmes et leurs familles.
Selon Lee, au Royaume-Uni, quelques changements sont apportés pour remédier à ce problème. Par exemple, le gouvernement a introduit un décret sur les richesses inexpliquées qui donnent aux autorités le pouvoir de demander à une personne soupçonnée d’avoir acquis de manière suspecte une propriété afin de prouver qu’elle l’a légitimement achetée.
Il semblerait que l’agence de renseignement financier du gouvernement des îles Vierges britanniques commence des enquêtes sur Amasa, parce que le gouvernement a demandé des informations à l’ancien agent officiel de la société, Mossack Fonseca, selon les Panama Papers.
Pour Bai MatarrDrammeh, homme d’affaires et ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie de Gambie, parfois certaines personnes se tournaient vers l’étranger pour blanchir de l’argent et rapporter l’argent soi-disant propre dans leur pays ou ailleurs comme portefeuille d’investissement.
«Dans d’autres cas, il s’agit de penser que les gens ne doivent pas savoir que vous avez une telle somme d’argent et vous devez le cacher. Par conséquent, vous délocalisez vos comptes où leur sécurité et la non-divulgation sont garanties», a-t-il ajouté.
Néanmoins, Samba avait déjà commencé à se lancer dans le développement immobilier commercial avant même d’investir en dehors de la Gambie.
Entre les années 1995 et 2004, il a construit de magnifiques propriétés commerciales en Gambie. Ceux-ci incluent le siège des Nations Unies à Cape Point, Bakau; la Standard Chartered House sur l’avenue Kairaba et le siège de la Guaranty Trust Bank également sur l’avenue Kairaba.
Un expert immobilier qui ne souhaitait pas être nommé (craignant d’éventuelles représailles de la part de Samba) a estimé que ces trois propriétés n’auraient pas pu être construites pour moins de 8 millions de dollars (392 000 000 dalasi).
La saga pétrolière
Au même moment que Samba achetait des propriétés au Royaume-Uni et construisait de magnifiques édifices en Gambie, il était également impliqué dans certains contrats avec l’ancien Président Jammeh.
L’aide au pétrole brut fournie au gouvernement gambien par le gouvernement nigérian de l’époque était une initiative clé. À deux reprises, le Nigeria a fourni à la Gambie une aide sous forme de pétrole brut: d’abord, en 1996, sous le mandat du défunt dictateur, le Général SanniAbacha, ami de Jammeh, puis sous OlusegunObasanjo en 2002.
En 1996, le Général Abacha a fourni à la Gambie une quantité de pétrole brut d’une valeur de plusieurs millions de dollars, à un prix avantageux, afin de rabaisser le prix du pétrole dans le pays et de permettre au gouvernement de maintenir les rouages de l’économie.
De nouveau, en novembre 2002, le Président Obasanjo a également approuvé une aide similaire de 180 000 tonnes métriques (plus de 200 millions de litres) de produits pétroliers raffinés et bruts au gouvernement gambien.
Dans les deux cas, le pétrole aurait été détourné et vendu à l’étranger sans jamais parvenir à sa destination initiale, la Gambie.
Les revenus des deux transactions ont été conservés sur un compte bancaire secret en Suisse, selon les journaux locaux à l’époque.
Samuel Sarr, de nationalité sénégalaise, ayant des origines gambiennes,principal négociateur lors de l’accord de 2002, a confirmé l’existence du compte bancaire à l’étranger mais n’a pas pu en révéler le titulaire.
Plus de 550 millions de dollars (plus de 27 milliards de dalasi) ont été tirés de la vente du pétrole en 2002, selon les médias. Ce montant représente plus que l’ensemble du Budget national de la Gambie en 2019.
Ces sommes n’ont jamais été inscrites dans le Budget national, où tous les revenus et toutes les dépenses de l’État devraient être reflétés, ni dans aucune transaction officielle.
L’Agence de gestion des ressources terrestres au Nigeria, qui avait été nommée initialement par le gouvernement gambien pour les négociations de cet accord, déclare que le pétrole brut de 2002 avait été levé par ceux qui représentaient la Gambie. Allusion faite spécifiquement à Amadou Samba.
Lorsqu’il a été contacté pour ses commentaires en mars 2019, Samba a nié toute implication.
«Ce ne sont que des mensonges. Je n’ai jamais été au Nigeria pour lever du pétrole brut», a-t-il déclaré avant d’ajouter: «Je les mets au défi de le prouver».
Cependant, il a été établi que le négociateur en chef du soutien au pétrole brut de 2002, M. Samuel Sarr, était en affaires avec Samba. Ensemble, avec un cousin de Samba, ils ont emmené Elton OilCompany en Gambie peu après la saga du pétrole brut.
Les spéculateurs connaissant le programme de soutien au pétrole brut étaient nombreux à penser que celui-ci pourrait être à la base des vastes et subites richesses de Jammeh et de Samba.
Quand le scandale a éclaté, le politicien, Omar Jallow, l’a décrit comme «l’une des pratiques les plus capricieusement corrompues et scandaleuses que la Gambie ait jamais connues».
Les contrats de construction
Amadou Samba et Yahya Jammeh ont commencé leur parrainage dès le premier jour deJammehà la têtede la Gambie.
Six mois à peine après l’arrivée à la Présidence de Jammeh, Samba a créé une société de construction, GAMSEN, en janvier 1995. La même année (en septembre), le dirigeant militaire lui a confié un projet de 10 millions de dollars pour la construction du nouveau terminal de l’aéroport international de Banjul.
Par la suite, l’entreprise s’est vue attribuer de plus en plus de projets de construction publics, notamment l’Arc 22, un monument commémoratif à l’entrée de Banjul, construit à hauteur de 1,15 million USD (plus de 57 millions de dalasi au taux actuel) en 1996.
GAMSEN s’est également vue attribuer les contrats de construction de l’hôpital général de Serekunda (le deuxième plus grand hôpital de Gambie), du complexe de la Cour suprême à Banjul, du marché de Serekunda (le plus grand marché de Gambie) et de l’hôpital général régional de Bwiam.
Les experts économiques ont déclaré que l’attribution de projets de travaux publics lucratifs à des proches amis et à des parents était l’un des moyens les plus faciles permettant aux politiciens et leurs familles de s’enrichir.
Quasiment,aucun de ces contrats n’a suivi le processus d’appel d’offres public.
Selon Samba, pendant la transition militaire (1994-1996), il était courant que les entreprises obtiennent des contrats sans appel d’offres et que son entreprise ne fût pas la seule bénéficiaire.«Tant de contrats ont été passés par le gouvernement de transition. Aucun d’entre eux n’a été exigé aux appels d’offres», a-t-il déclaré à l’ICIJ et à CENOZO.
Selon Samba, le fait qu’on lui attribue les contrats sans appels d’offres n’a aucun rapport avec ses relations avec l’ancien Président Jammeh, affirmant «qu’en Gambie, les gens accumulent toutes sortes d’impressions».
La chaîne des entreprises
De 1995 à 2008, pendant environ 13 ans, Samba a créé ou acheté des actions d’au moins neuf sociétés différentes pour ses activités de construction et de location d’immeubles commerciaux.
En 2003, il s’est associé à un autre proche associé de l’ancien Président Jammeh, MuhammedBazzi, un Belgo-libanais, pour créer le groupe Euro African.
À peine un an après la création de la société, le gouvernement de Jammeh lui a octroyé un contrat d’exclusivité en tant qu’importateur unique de carburant en Gambie de 2004 à 2015.Une révélation faite par des documents présentés à la Commission d’enquête initiée par le gouvernement du Président Adama Barrow pour enquêter sur les opérations financières de l’ex-Président Jammeh, de sa famille et de ses proches collaborateurs de juillet 1994 à janvier 2017, année de son départ du pays.
Alors que l’accord pétrolier avec le Nigeria était en cours, Guaranty Trust Bank Plc au Nigeria a demandé et obtenu l’autorisation des autorités gambiennes d’opérer dans le pays et Samba est devenu, selon la liste des actionnaires de la société, le seul actionnaire majoritaire gambien de la filiale, détenant 12,6% des actions. Les autres -particuliers et/ou institutions gambiens et non gambiens- en possèdent 9,5%.
Toutefois, selon un investisseur gambien qui a requis l’anonymat, les 12,6% d’actions inscrites au nom de Samba appartiennent en réalité à Jammeh. Samba lui-même possédait environ 8 des 9,5% d’autres actions non cotées.
“J’ai appris cela des investisseurs nigérians eux-mêmes, car lorsqu’ils sont venus ici pour la première fois, ils voulaient que mon entreprise devienne actionnaire de la banque. Mais ils m’ont dit plus tard, avant de pouvoir décider du pourcentage qu’ils allaient me consacrer, qu’ils devaient d’abord rencontrer le président [Yahya Jammeh]”, a déclaré l’investisseur anonyme.
«Après avoir rencontré Jammeh, ils m’ont dit que le président avait acheté 12% des actions, mais que cela était inscrit au nom d’Amadou».
Samba est finalement devenu le président de Conseil de GTBankGambia. Et plusieurs comptes du Président Jammeh, y compris son compte de salaire en tant que président, et les comptes de State House (palais présidentiel) étaient domiciliés à la GTBank.
En juin 2001, la même année où Samba achetait des actions de GTBank, il a constitué la société Elton Oil avec son cousin Edi Mass Jobe. Elton est une entreprise spécialisée dans ladistribution de l’essence, du gasoil, des lubrifiants, etc.
La société a ouvert sa première station-service en avril 2002. Lorsque Elton Oil a commencé ses activités, Samba a également créé Gam Water avec 99% des actions de la société produisant et embouteillant de l’eau minérale naturelle purifiée. Samba a récemment vendu la société. Samba et Bazzi ont à nouveau créé Global Electrical Group, une société privée produisant et vendant de l’électricité à la Société nationale de l’eau et de l’électricité (NAWEC). Créée en 2006, la société est détenue à 99% par Bazzi et à 1% par Samba.
En 2008, Samba et Bazzi, conjointement avec d’autres institutions gouvernementales, ont créé Gam Petroleum, une installation de stockage de pétrole servant les sociétés nationales et internationales. Samba détient 10% des actions de Gam Petroleum.
Un audit financier de la société effectué par le cabinet d’audit KPF a révélé qu’entre 2010 et 2015, elle ne réalisait aucun bénéfice. Pourtant, en février 2015, Samba a cédé au gouvernement de Jammeh, ses actions de cette société déficitaire pour 3,5 millions d’euros (plus de 195 millions de dalasi).
La société a maintenant été transformée en une société publique, Gambia National Petroleum Corporation.
En 2008, l’année de la création de Gam Petroleum, Samba et Bazzi ont créé Gamveg, une société productrice d’huiles de cuisson de légumes. Chacun d’entre eux détient 50% des actions.
Fait intéressant, lorsque Bazzi et Samba fondaient Gam Petroleum et Gamveg, Samba avait apparemment encore assez d’argent pour continuer à acheter des biens immobiliers au Royaume-Uni via Amasa Holdings.
Répondant aux perceptions selon lesquelles son ascension rapide dans le monde des affaires était liée au manteau d’un président corrompu, Samba a déclaré que, depuis 35 ans, il était dans les affaires : «Je n’ai jamais été impliqué dans rien de louche». Puisd’attribuerces accusations à la jalousie.
Postes au sein des Conseils d’administration
Samba a également été président du Conseil d’administration de la Société de financement de la sécurité sociale et du logement (SSHFC), un régime de retraite contributif obligatoire pour tous les employés du pays, des secteurs public et privé. La société d’État avec plus de liquidité sur le plan financier.
Un fonctionnaire de service public a déclaré que les membres du Conseil d’administration et les présidents des sociétés publiques étaient littéralement nommés par Jammeh et qu’il n’était pas rare qu’il place des personnes avec lesquelles il peut «travailler» dans ces lieux.
Selon les documents présentés à la Commission d’enquête, alors qu’il présidait le Conseil d’administration de la SSHFC, la société a consenti un prêt cumulatif de 183 millions de dollars (plus de 9 milliards de dalasi) à la Société nationale de l’eau et de l’électricité (NAWEC) afin d’acheter des groupes électrogènes par l’intermédiaire du Global Trading Group, une société créée par l’ami de Samba, Bazzi. En 2010, la SSHFC a octroyé à la NAWEC, plusieurs prêts d’un montant supérieur à 300 millions de dollars (plus de 14 milliards de dalasi), principalement pour l’achat de pièces de rechange pour carburants et groupes, principalement via Euro African Group et Global Trading Group. De même, en juin 2011, la SSHFC, sous la présidence de Samba, a consenti un prêt de 18,9 millions de dollars (plus de 939 millions de dalasi) à la NAWEC pour la fourniture de carburant brut à Gam Petroleum, société détenue en partie par Samba.
Samba a été officiellement défini comme proche collaborateur de Jammeh par la Commission d’enquête qui a remis son rapport au Président Adama Barrow le 29 mars 2019. Conformément à la loi, le président doit donner suite aux recommandations du rapport dans un délai de six mois.
Samba avait comparu devant la Commission à plusieurs reprises.Il a dit qu’il avait été appelé à la Commission parce que les gens pensaient qu’il était un proche collaborateur de Jammeh, «ce qui n’est pas vrai».
Se présentant comme une victime, il a ajouté: «Jammeh m’a agressé à plusieurs reprises». «Il était en concurrence avec moi dans le secteur du ciment, dans le secteur de l’eau.»Affirmant qu’il n’avait pas toujours le choix. “S’il m’appelle [Jammeh] pour une réunion, j’y vais. Si je ne le fais pas, je pourrais être en prison. «
Des questions ont été envoyées à Samba, pour lui permettre de commenter ses relations présumées étroites avec l›ancien Président Jammeh et les avantages qu’il en retirait.
Son Avocat a répondu en refusant au motif que ces questions étaient en cours d’exécution, la Commission d’enquête étant alors en cours.
Lamin Jahateh
(avec CENOZO)