Le secteur privé burkinabè (personnes physiques ou morales de nationalité burkinabè) contrôle presque la totalité des 99.261 entreprises installées au Burkina Faso, avec plus de 98,3% de l’effectif des entreprises recensées. Les investissements étrangers ne détiennent que 1,2% des entreprises. L’Etat ne contrôle que moins de 1% des entreprises.
Les entreprises sous contrôle du privé burkinabè évoluent plus dans le secteur du commerce (52,9%). Le peu d’entreprises contrôlées par les investissements étrangers sont orientées vers les services et le commerce. Les entreprises sous contrôle étranger sont en majorité des entreprises formelles. Les entreprises sous contrôle de l’Etat, quant à elles, sont notamment l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), etc.
Selon le rapport d’analyse du 7e Recensement industriel et commercial (RIC) qui donne ces informations, dans toutes les branches d’activités, les entreprises sous contrôle du privé burkinabè sont les plus nombreuses, à l’exception de la branche « extraction et activités de soutien à l’extraction ».
En effet, cette branche est constituée en majorité de sociétés minières dont les capitaux sont détenus majoritairement par des investisseurs étrangers. Cela s’explique par l’importance des investissements à réaliser dans le secteur minier pour l’exploration et la production de minerais. A côté de quelques entreprises minières privées burkinabè, les principales entreprises exerçant dans cette branche d’activités sont détenues par les personnes physiques ou morales de nationalité canadienne, turque, etc.
La majeure partie des entreprises dont l’actionnaire principal est « privé burkinabè » sont de statut « personne physique » (92,8%). Quant aux entreprises dont l’actionnaire principal est « public burkinabè », elles sont toutes de statut « personne morale » (100%). Les entreprises contrôlées par les investisseurs étrangers sont réparties entre les statuts « personne physique » (40,5%) et « personne morale » (45,9%).
Sur l’ensemble des entreprises recensées, presque la totalité sont des entreprises individuelles (91,9%), c’est-à-dire qu’elles sont la propriété exclusive d’une personne physique. Les « associations de personnes » viennent en deuxième position et représentent 3,3% des entreprises. Les entreprises plus structurées, notamment les SARL (0,6%) et les SA (0,2%) sont très faiblement représentées.
Le rapport s’est intéressé à l’âge des entreprises, c’est-à-dire le nombre d’années écoulées entre leur création et l’année du dénombrement. La majeure partie des entreprises ont moins de 10 ans (76,1%). Les entreprises ayant un âge compris entre 10 et 20 ans représentent 13,2%, et celles âgées de plus de 20 ans ne représentent que 3% de l’effectif total recensé. Parmi les entreprises les plus jeunes (moins de 10 ans d’existence), plus de la moitié ont leur siège à Ouagadougou et 18,8% sont implantées dans la région des Hauts-Bassins, notamment à Bobo-Dioulasso. Cette structure est similaire pour la plupart des entreprises. Les plus de 30 ans sont majoritairement situées à Ouagadougou (44,6%) et à Bobo-Dioulasso (25,6%).
Au total, 255.908 emplois ont été déclarés par les entreprises recensées. La région du Centre est la région la plus pourvoyeuse d’emplois. Elle représente, en effet, 64,8% du total des employés, soit 165.917 emplois dénombrés. Elle est suivie de la région des Hauts-Bassins, avec 16,0% du total des employés, soit environ 41.000 emplois. Le nombre total d’emplois dénombrés dans les autres régions est inférieur à 20% de l’ensemble. Dans l’ensemble, les femmes représentent 25,4% des effectifs. Cette proportion est plus élevée dans la région du Sud-Ouest et du Centre-Sud où elle atteint respectivement 34,7% et 31%. La proportion des femmes employées est la plus faible dans les régions du Sahel (16,7%) et du Nord (18,8%). Ces entreprises ont déclaré avoir versé aux 255.908 employés, un salaire annuel de 375,5 milliards FCFA. Dans le secteur formel, l’industrie et les services ont plus contribué à la masse salariale avec respectivement 50,0% et 39,9% du total de la masse salariale.
Les employés des entreprises recensées sont essentiellement des Burkinabè. Les non nationaux ne représentent que 3,1%.
La stabilité des emplois dénombrés dans les entreprises est relativement satisfaisante. En effet, plus de 8/10 des emplois sont bénéficiaires de contrats à durée indéterminée (CDI). Moins de 15% des employés bénéficient de contrats à durée déterminée (CDD).
Elie KABORE
Une entreprise sur cinq est détenue par une femme
L’analyse genre dans le contrôle des entreprises indique que les femmes sont moins présentes à la tête des entreprises. En effet, seulement une entreprise sur cinq est détenue par une femme parmi les entreprises individuelles.
Parmi toutes les branches d’activités, c’est la branche «service» qui compte la plus grande proportion d’entreprises individuelles dirigées par des femmes. En effet, plus du tiers des entreprises individuelles dans cette branche sont sous le contrôle des femmes. Dans cette branche d’activités, les promotrices sont essentiellement à la tête d’entreprises de restauration, d’esthétique, etc.
Les femmes sont également présentes dans le commerce et la transformation où elles représentent au moins 10% des chefs d’entreprises.