Le comité de politique monétaire de la BCEAO a tenu, en mi-juin 2019, sa 2e réunion trimestrielle au titre de l’année 2019. Au menu de la rencontre: les principales évolutions qui ont marqué l’économie internationale et régionale ainsi que les facteurs de risques pouvant peser sur les perspectives à moyen terme, d’inflation et de croissance de l’Union. Le point de ces évolutions a été consigné sur le site de la BCEAO sous le nom de rapport sur la politique monétaire dans l’UEMOA.
Dans le rapport du mois de juin 2019, il ressort dans le chapitre «Evolution des conditions monétaires et financières» que le franc CFA a enregistré des évolutions contrastées par rapport aux principales monnaies de la sous-région au cours du premier trimestre de l’année. Selon les données officielles de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest, la valeur du Franc CFA s’est renforcée face au Cedi ghanéen, au Dollar libérien et au Leone de Sierra Leone.
Par contre, la monnaie s’est affaiblie face au Dalasi gambien et au Naira nigérian.
Selon le tableau de l’évolution du taux de change, l’AMAO estime qu’au cours du 1er trimestre 2019, le FCFA s’est renforcé de 4,1% face au Cedi ghanéen. Sur le marché de la devise, pour 1.000 F CFA, l’on a droit à 8,7 cedi ghanéen, contre 8,4 cedi au 4e trimestre 2018, soit 1FCFA pour 0,0087cedi.
Selon l’AMAO, l’évolution annuelle du taux de change entre le FCFA et le Cedi est ressortie à 5,1%. C’est la plus forte évolution du taux de change constatée pour la monnaie face aux autres monnaies ouest-africaines, la monnaie ghanéenne étant la plus forte de la zone.
Autre évolution positive, la valeur du FCFA a augmenté de 1,7% par rapport au Dollar libérien. Ainsi, pour la période du rapport de politique monétaire, l’on comptait 1.000 FCFA contre 278,5 dollars libériens, soit 1FCFA pour 0,27 dollar libérien.
Une autre poussée de la monnaie de l’Union, cette fois-ci face au Leone (+1,4%), la monnaie de la Sierra Leone. Il faut compter 1.000 F CFA pour 14.779,1 Leone, soit 1 FCFA pour 14,77.
Les données officielles de l’AMAO montrent que le FCFA s’est affaibli face à deux monnaies dans la sous-région que sont le Dalasi gambien et le Naira nigerian.
Pour la monnaie gambienne, 85,4 dalasi s’échangeaient pour 1.000 F CFA, contre 86,5 dalasi au 4e trimestre 2018. Ainsi, le FCFA a perdu -1,3% en termes de valeur face à la monnaie de la Gambie. La variation annuelle entre le FCFA et le Dalasi est de 2%.
Par rapport au Naira, c’est 0,4% de moins qu’enregistre le FCFA. Ainsi, pour le début de l’année 2019, il fallait 530,5 nairas pour 1.000 F CFA, contre 532,9 nairas au 4 e trimestre 2018. Le Franc CFA est la monnaie utilisée dans les 7 pays suivants: Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Togo, Guinée-Bissau. Le Code du franc CFA est XOF.
Les conversions les plus populaires du FCFA sont XOF/euro; XOF/dollar; XOF/dollar canadien; XOF/franc suisse.
Notons que selon le rapport de la BCEAO, sur le marché des changes, l’Euro s’est replié vis-à vis des principales devises en raison des craintes d’un ralentissement de la croissance en Zone euro, des inquiétudes politiques, notamment avec la montée des eurosceptiques en Italie. Ainsi, l’Euro a baissé par rapport au Yen japonais (-2,9%), à la Livre Sterling britannique (-1,7%), au Dollar américain (-0,5%) et au Franc suisse (-0,3%).
NK
Du F CFA à l’Eco
Elle devrait s’appeler Eco. La future monnaie est prévue pour entrer en vigueur en 2020 dans 15 Etats d’Afrique de l’Ouest. De ces pays, 8 vont abandonner le franc CFA et les sept autres leur monnaie nationale.
Objectif affiché par l’ensemble des dirigeants présents lors du sommet de la CEDEAO: «doter la région d’une union monétaire en vue d’accélérer la construction d’un espace de prospérité et de solidarité». Aussi, les chefs d’État des 15 pays de la CEDEAO ont rappelé leur volonté de poursuivre les réformes afin de garantir «le respect des principaux critères de convergence nécessaire à la mise en place d’une union monétaire viable et crédible». Le communiqué final de la rencontre au sommet des chefs d’Etat, adopté le 29 juin à Abuja, «réaffirme l’approche graduée (pour l’adoption) de la monnaie unique en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence» en matière d’inflation et de déficit budgétaire notamment.