Il y a une information pertinente dans le communiqué sur la 3e session de l’année du conseil supérieur de la magistrature des 27 et 29 juin 2019. Elle aurait même pu passer inaperçue, n’eût été la teneur émotionnelle et la soif de justice qui étreint les victimes de ces deux dossiers. Juste quelques lignes dans l’avant dernier paragraphe, on lit ceci: «Pour ce qui est des évènements de Yirgou, ayant entrainé la mort de plusieurs personnes et de ceux de Nafona, ayant occasionné la mort de deux officiers de police judiciaire dans le cadre de l’exécution d’instructions judiciaires, le conseil a été, incidemment, informé des difficultés rencontrées par les procureurs compétents pour faire aboutir les interpellations par eux ordonnées ». Nos magistrats supérieurs ne donnent aucun détail sur la nature des difficultés qui ont empêché ces interpellations et la poursuite du processus judiciaire. Les OPJ n’ont donc pas pu procéder aux interpellations nécessaires. L’ordre des procureurs n’a pas été exécuté. Pourquoi ? Une partie de la réponse se trouve entre les mains des responsables des OPJ. Problème de moyens, opérations trop risquées ou bien ces interpellations, si elles avaient eu lieu, auraient été potentiellement source de trouble à l’ordre social ?
Ce faisant, le conseil supérieur de la magistrature, en rendant publique l’inaction dans ces dossiers judiciaires, dédouane les juges, qui ne sont plus maitres de la procédure et cela peut créer un précédent dangereux. Il y aurait donc une main extérieure qui décide de l’opportunité des poursuites.
Abdoulaye TAO