Les syndicats sont partants pour reprendre les négociations avec le gouvernement. La pomme de discorde était le préalable à une vieille revendication sur la suppression du prélèvement de l’IUTS sur les primes et indemnités du privé, des établissements publics et parapublics. Le gouvernement n’avait pas apprécié ce préalable, d’autant que le dialogue reprenait après deux années de suspension. Ce faisant, en manifestant sa volonté de poursuivre les pourparlers et en annonçant, dès le 22 mai, au lendemain de la suspension des négociations que ses « services techniques ont finalisé les études qui doivent servir de base à la discussion sur la question » , le gouvernement a laissé une chance au dialogue. Et c’est cette fenêtre que les syndicats utilisent aujourd’hui pour rejoindre la table des négociations. Et ce n’est pas plus mal pour les parties. Il y a de la matière et les experts de chaque camp s’évertueront de convaincre les uns et les autres sur leur position. Une suppression de l’Iuts sur les primes et les indemnités du privé, des établissements publics et parapublics soulagerait bien des travailleurs. Les syndicats ayant obtenu une exemption de fait pour les fonctionnaires, contraire à la loi de finances. C’est la solution la plus simple à appliquer, mais elle est désastreuse pour les finances publiques en termes de perte de recettes. Le gouvernement est coincé. Il doit lâcher du lest, s’il ne veut pas donner du grain à moudre à des syndicats en position de force sur le terrain depuis quelques temps. Le risque est là de créer un nouveau front avec les établissements publics, le parapublic, gros contributeurs de cet impôt.
Abdoulaye TAO