Le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique a présidé, le lundi 14 mai 2019 à Ouagadougou, la cérémonie de lancement officiel du projet «La mondialisation en bref: opportunités et risques pour les productrices de karité dans les parcs à karité du Burkina Faso».
Initiative conjointe du Centre de recherche forestière international (CIFOR) et Bioversity international, ce projet a pour objectif de contribuer à améliorer la résilience des parcs à karité et des productrices de produits de karité en promouvant l’exploitation et la gestion durable et équitable du karité. Cet atelier qui a regroupé les productrices d’amandes et de beurre de karité, les sociétés multinationales, les grands acheteurs nationaux, les fabricants de produits à base de karité, les structures étatiques en lien avec la filière et les PTF a servi de cadre pour les participants d’échanger sur les perspectives et les opportunités actuelles de la filière.
Au Burkina Faso, la filière karité joue un rôle important dans l’économie des ménages et dans l’économie nationale. Selon les statistiques, elle constitue le quatrième produit d’exportation après l’or, le coton et la filière bétail viande. Avec un potentiel de production d’amandes de karité estimé à plus de 850.000 tonnes par an, la filière offre plus de 500.000 emplois permanents et temporaires. Toutefois, en dépit de ces atouts, le ministre de l’Environnement, Batio Bassière, a confié que les tendances actuelles étaient inquiétantes.
Il s’agit, en premier lieu, du taux de déboisement sans cesse croissant qui occasionne des pertes d’arbres à karité dans les parcs arboricoles et ce, malgré le statut de protection dont bénéficie l’espèce karité selon le Code forestier national du Burkina. En plus de cela, du fait de la pression exercée sur la ressource, des parcs à karité sont de plus en plus vieillissants sans une régénération naturelle. «Tous les fruits sont ramassés ou récoltés à l’état immature», a relevé le ministre Bassière. Toute chose qui lui fait dire que si rien n’est envisagé, la dégradation du potentiel productif couplée à la pression exercée sur la ressource sans soucis de préservation et de restauration entraînera une érosion de la variabilité intra-spécifique des arbres à karité et la biodiversité. Par conséquent, affecteront les moyens d’existence des communautés locales parce que, dit-il, lorsque les services économiques et environnementaux fournis par les parcs à karité diminuent, les communautés locales deviennent moins résilientes aux effets néfastes des changements climatiques.
C’est donc dans le but de contribuer à l’amélioration de la résilience des parcs à karité et des productrices de produits de karité en promouvant l’exploitation et la gestion durable et équitable de karité que le projet «La mondialisation en bref : opportunités et risques pour les productrices de karité dans les parcs à Karité du Burkina Faso» a vu le jour. Initié conjointement par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et de biodiversité international, ce projet bénéficie du soutien financier du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) et du Programme collaboratif de recherche du consortium (CGIAR) sur les forêts, les arbres et l’agro-foresterie (FTA). Il sera mis en œuvre au Burkina sur une durée de deux ans. Selon le coordonnateur du projet, Dr Andrew Wardell, à travers ce projet, il sera question de travailler à la création des parcs agro-forestiers où le nombre de pieds de karité est en diminution à travers des actions de régénération naturelle assistée et les reboisements. Egalement, d’améliorer la mise en valeur de la filière karité au Burkina, car, soutient-il, la grande partie des noix sont exportées au statut brut, ce qui lui fait perdre sa valeur. Enfin, de développer des potentiels pour mieux valoriser les déchets du processus de transformation du karité en combustible pour réduire la consommation de bois, car, souligne-t-il, dans le processus de préparation des amandes et du beurre de karité, il y a une grande consommation de bois pour le chauffage.
Hannifah SAWADOGO