Il se passe des choses au Faso. Comme il fallait s’y attendre, les mouvements d’humeurs font des émules. Expérimentés par les policiers, il y a quelques mois, les financiers l’ont remis au goût du jour avec succès. Pas de dépôt de préavis, pas de travail non plus. On abandonne les usagers dans les mains du gouvernement qui, tôt ou tard, est obligé de trouver une solution. Les enseignants et les travailleurs de la Santé sont en train de vouloir l’expérimenter également. L’effet de contagion est en marche, surtout que la méthode semble efficace. Pourquoi donc s’en priver? Mais il ne faut pas se leurrer non plus. Le gouvernement ne va pas se permettre de laisser ce vide juridique prospérer assez longtemps. Comme avec la règlementation des sit-in, le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale pourrait revoir l’arsenal juridique actuel afin de maîtriser ses agents. D’ailleurs, la majorité présidentielle, réagissant à cette nouvelle forme de grève, n’a-t-elle pas donné le ton en demandant purement et simplement la relecture de la loi sur le droit de grève ? De grands débats en perspective.
Abdoulaye TAO