Sauf changement de calendrier, le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales se rendra en Tunisie au mois de mai prochain. Ce séjour pour rencontrer le contingent des 165 élèves-professeurs de l’enseignement technique et la partie tunisienne sur l’évolution et faire le point sur les activités pédagogiques et les conditions d’études.
Ce contingent est l’un des plus importants qu’un gouvernement burkinabè ait envoyé en stage. Et cela, dans le cadre du Projet de formation d’enseignants et de conseillers pédagogiques de l’enseignement et la Formation technique et professionnelle (FECOP/EFTP). Le budget du projet s’élève à plus de 4 milliards 321 millions FCFA. Il est soutenu financièrement par la Coopération luxembourgeoise et la Coopération autrichienne. La charge assumée par la partie tunisienne, qui accueille les stagiaires, est estimée à 281 millions FCFA selon le Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’enseignement technique, lors de la rencontre initiée par son département avant le départ des stagiaires.
C’était le lundi 10 septembre 2018 à Ouagadougou. A cette rencontre, les conditions de séjour et de prise en charge ont été expliquées à l’ensemble des candidats au départ. Il nous est revenu que lors d’une visite de suivi à Tunis, les responsables du projet ont eu maille à partir avec les stagiaires sur le montant exact de la prise en charge. S’appuyant sur un article du journal qui avait révélé que le montant du pécule était de 17O mille et non 70 mille qui leur est servi, les stagiaires ont exigé sine die qu’on leur paie le reliquat.
Informés tardivement sur cette erreur, nous avons rencontré la responsable du projet ainsi que le directeur de cabinet du ministère qui, documents à l’appui, ont confirmé que le pécule est bel et bien de 70 mille et que les stagiaires, tout au long de leur préparation au voyage, avaient l’information exacte et le savaient parfaitement. C’est pour cette raison que nous publions (voir encadré 1 et 2) les montants des prises en charge ainsi que la répartition des stagiaires par filière afin de clore définitivement le débat sur le volet de la prise en charge. Reste que lors de la visite des responsables du projet, d’autres préoccupations ont été soulevées. Il s’agit, entre autres, de l’assurance. Les stagiaires souhaiteraient qu’on leur verse directement le montant des deux-cent mille francs prévu par tête comme police d’assurance. Impossible, rétorque l’administration qui dit que l’assurance est obligatoire et fait partie des termes des conventions avec le pays hôte.
Le système, explique le directeur de cabinet, permet de rembourser les frais engagés. Il reconnait cependant que des retards de paiement ont été signalés mais que la situation est rentrée dans l’ordre, puisque que la société d’assurance défaillante a été remplacée : « Nous leur avions donné toutes les informations relatives au projet, autant sur la prise en charge, la bourse, le trousseau, l’assurance, et le logement pour ceux qui en avaient droit ainsi que les montants indexés. Une mission est allée pour leur installation et faire les préinscriptions et signer les conventions avec les structures d’enseignement qui les recevaient. Pour nous, ils ont eu toutes les informations nécessaires. Pour les difficultés, nous les gérons au cas par cas». La prochaine visite du ministre permettra de faire le point de la situation et de voir ce qui est envisageable face aux difficultés rencontrées par les stagiaires.
Ces futurs enseignants vont constituer l’épine dorsale du système d’enseignement technique en pleine redynamisation. Il faudra attendre 2 ans et demi pour voir ces nouveaux enseignants sur le terrain. A leur retour, ils entameront un stage de 6 mois à l’issue duquel ils seront intégrés à la Fonction publique avec le Certificat d’aptitude à l’enseignement technique (CAET) qui est l’équivalent d’un BAC + 4. Outre la formation des formateurs pour densifier la ressource humaine, le gouvernement a entrepris la construction de 13 lycées professionnels et de 45 collèges techniques à travers le pays pour enseigner la technique aux jeunes et leur permettre de disposer d’un savoir-faire à même de leur ouvrir les portes de l’emploi ou de l’auto-emploi. L’objectif du gouvernement est d’augmenter le taux de l’enseignement technique de 4 à 16 %.
FW
Répartition des stagiaires par filière
Répartition des 164 enseignants stagiaires titulaires du bac
Les 164 enseignants stagiaires sont tous inscrits pour se former au BTS. Ils sont 163 stagiaires en Tunisie et un (1) au Burkina Faso à Bobo-Dioulasso. Pour des raisons de santé, ce dernier poursuit sa formation à l’Institut supérieur de production en élevage, santé animale, humaine et agriculture.