ASSISTONS-nous à des formes indirectes de nationalisme des ressources en Afrique ? L’indice de nationalisme des ressources élaboré par le consultant mondial des risques, Verisk Maplecroft,
répond par l’affirmative. « Les formes indirectes de nationalisme des ressources, en particulier en Afrique, sont en augmentation, menaçant le climat des investissements dans certains des plus grands pays producteurs de pétrole et de minéraux au monde », peut-on lire dans le rapport.
L’indice de nationalisme des ressources a dénombré 30 pays qui ont connu une augmentation significative des risques liés au nationalisme des ressources au cours de l’année 2018. Sur ces 30 pays, 21 sont de grands producteurs de pétrole, de gaz et de minéraux.
La République démocratique du Congo (RDC) a été citée comme le pays qui présente le plus de risques. La RDC fait partie des 10 pays africains que l’indice qualifie de « croissance des risques liés aux ressources », dont la Tanzanie, la Zambie, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Zimbabwe, le Swaziland.
Qu’entend-on par risque de nationalisme des ressources ?
Pour l’indice, le risque de nationalisme des ressources concerne les pays qui procèdent à l’augmentation de la fiscalité dans le secteur extractif. Font partie des pays à risque, ceux qui modifient le contenu des contrats miniers ou qui adoptent de nouvelles exigences en matière de contenu local afin d’exiger l’approvisionnement en biens et services miniers auprès des fournisseurs locaux. Verisk Maplecroft classe parmi les pays à risque, ceux qui présentent des risques liés à l’expropriation des entreprises privées. Les gouvernements de ces pays utilisent ces mécanismes pour réduire les revenus des compagnies qui opèrent dans leur pays, estime l’indice. La RDC, par exemple, qui produit plus de 70% du cobalt dans le monde. Ce pays a placé le cobalt dans la catégorie des métaux stratégiques avant de procéder à une augmentation de taux de perception des royalties sur ce minerai. En réaction à cette mesure, le prix du cobalt est passé de 95.250 $ /tonnes en 2018, a baissé pour atteindre son niveau le plus bas, c’est-à-dire 31.000 $ / tonnes. Pour l’indice, la RDC présente le profit d’un pays où le risque s’est fortement accru suite à cette mesure. La Tanzanie présente également ce profil dans l’indice depuis que le président de ce pays a interdit l’exportation du minerai de cuivre brut afin d’encourager la transformation locale qui constitue une opportunité de dynamisation et de diversification de l’industrie nationale.
Des pays comme la Russie et le Venezuela sont aussi considérés comme à risque parce que les premiers responsables manifestent des velléités d’expropriation des entreprises.
J B
Burkina: le Fonds minier de développement local concerné ?
LORSQU’ON applique les résultats de l’indice au Burkina, on se rend compte que la création du Fonds minier de développement local (FMDL) est concernée par ce que le rapport considère comme risque de nationalisme. L’application de cette disposition du Code minier de 2015, qui intervient après la signature des conventions minières, étant vue par les investisseurs comme une violation des clauses de stabilisation et la modification des exigences en matière de contenu local, ce qui réfute l’administration minière les organisations de la société civile.