Le Burkina Faso, à l’instar du monde entier, a commémoré le 8 mars dernier, la 162e Journée internationale de la femme. Cette année, les femmes de Air France ont décidé de commémorer autrement cette journée en rompant avec le classique. Ainsi, cette journée a consisté à partager un goûter avec les enfants autistes de l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique d’aide à l’enfance (ABAPE).
Rompre avec le classique et rendre la journée du 8 mars citoyenne. C’est de cette manière que les femmes de Air France ont commémoré la Journée internationale de la deuxième moitié du ciel. Pour cela, elles se sont rendues à l’ABAPE pour passer la journée avec les enfants autistes et leur apporter des fournitures scolaires. « A l’occasion du 8-Mars, nous les femmes de Air France, avions réfléchi et au lieu de faire comme d’habitude, nous avons décidé de rompre avec le classique et de rendre notre journée citoyenne en la passant auprès des enfants autistes », a déclaré la responsable marketing de Air France, Rolande Ouédraogo.
A l’entendre, le choix de ce centre n’est pas fortuit. « L’an dernier, le responsable est venu dans notre structure pour des informations concernant son centre. Cette idée de visiter le centre nous est venue et avec l’accompagnement de la Direction, nous avons tout organisé et toutes les femmes ont tout de suite adhéré », a-t-elle expliqué.
Cette journée citoyenne a donc consisté à toucher du doigt les réalités du centre, pour savoir comment les moniteurs s’occupent de ces enfants. « Lorsque nous sommes arrivées, nous étions touchées parce que c’est la souffrance de la femme qu’on voit », a témoigné Rolande Ouédraogo. Elle a aussi permis aux femmes de Air France de partager le goûter avec ces enfants qui ont beaucoup d’amour selon elle.
Plusieurs activités orientées sur la prise en charge sont menées au sein du centre. « Il y a des activités psycho-éducatives qui se font individuellement avec un psychologue, des acticités sociaux-éducatives où on prend un groupe hétérogène d’enfants pour leur permettre d’inter agir entre eux. On forme également les parents d’enfants pour qu’ils puissent s’approprier de l’outil éducatif pour mieux travailler à la maison. On fait aussi des visites à domicile pour mieux faire un travail de coordination entre le centre et la maison et on forme les monitrices des écoles maternelles pour qu’elles puissent avoir un regard spécifique pour les enfants qui sont dans leur classe », a dévoilé le responsable du centre qui a noté que ces activités du centre étaient financées en partie par les parents d’enfants et l’ONG Light for the World.
« C’est noble le travail abattu par les psychologues et les moniteurs de ce centre », a soutenu Rolande Ouédraogo, très touchée ainsi que la délégation qu’elle a conduite. « C’est impressionnant ! C’est vrai qu’on voit de loin mais on ne s’imagine pas que c’est du boulot que de s’occuper de ces enfants. Personne ne souhaiterait que son enfant soit dans ces conditions et on n’aurait pas voulu que ce centre existe, mais ce sont des choses qui arrivent et il faut savoir les prendre en charge et les aimer », a-t-elle noté, précisant que cette situation a touché des sensibilités parce que, dit-elle, « des collègues envisagent de faire un geste pour aider ces enfants »
Un geste qui a marqué le responsable du centre qui n’a pas manqué de le souligner. « J’étais la personne la plus heureuse lorsque ces femmes m’ont informé de leur venue au centre. Depuis notre création, nous n’avons jamais eu un regard de l’extérieur. Et étant donné que ce sont des femmes qui sont venues, elles ont compris la souffrance d’une mère qui a un enfant handicapé », a-t-il conclu.
Hannifah Sawadogo
Créé en 2011, avec une multitude d’activités beaucoup plus orientées sur la prise en charge, l’ABAPE a pour vocation de valoriser l’éducation inclusive des enfants autistes et d’efficience intellectuelle à travers une prise en charge adaptée. En 2011, le centre ne comptait que onze enfants. Mais actuellement, il compte près de 90 enfants. 46 enfants dont l’âge est compris entre 2 et 5 ans et 44 enfants dont l’âge est compris entre 7 et 10 ans. Selon le responsable du centre, Boukari Pamtaba, le premier groupe d’enfants ne vient au centre que dans la soirée pour une réhabilitation et le second groupe le matin pour un suivi et une prise en charge. « Il y a 10 enfants que nous avons pu intégrer dans une école primaire de la place dont la première promotion est en classe de CE1 », a révélé M.Pamtaba.