Société-Culture

Publiez ce que vous payez (PCQVP) : Transparence et équité dans l’exploitation minière

La ville de Dakar a accueilli du 29 au 31 janvier 2019, l’Assemblée mondiale de Publiez ce que vous payez (PCQVP). La cérémonie d’ouverture de l’Assemblée mondiale a été ponctuée par 4 interventions. Ibrahima Sory Diallo, président de la coalition Publiez ce que vous payez (PCQVP) Sénégal, dans son mot de bienvenue, a rappelé qu’elle se tenait à un moment où son pays a opéré des réformes importantes, dont l’adoption du nouveau Code pétrolier. Actuellement, le Sénégal met le cap sur la divulgation systématique des données sur le secteur des industries extractives et la prise en compte du genre dans ce secteur.
Le Pr Ismaïla Madior Fall, ministre sénégalais de la Justice, Garde des sceaux, et ancien président de Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), a justifié sa présence à cette cérémonie: «Je suis un militant de la transparence et un ami de PCQVP. Le Sénégal est un pays qui a foi à la transparence. C’est ce qui justifie ma présence à la cérémonie d’ouverture». Le Conseiller technique du Premier ministre du Sénégal a représenté le Premier ministre à la cérémonie d’ouverture. Pour lui: «C’est un honneur pour le Sénégal d’accueillir cette Assemblée mondiale qui revêt une grande importance. Nous apprécions le travail de la société civile, surtout de PCQVP qui a travaillé à la réussite du processus ITIE».
Le discours d’ouverture a été prononcé par Obiageli Ezekwesilieze. Elle a été ancienne ministre nigériane des Minerais solides, ancienne ministre de l’Education et présidente de ITIE-Nigeria. Co-fondatrice de Transparency International, elle a été nominée Prix Nobel de la paix. Actuellement, elle dirige le Groupe Bring Back Girl, appelant au retour des élèves enlevées en 2014. Obiageli Ezekwesilieze est candidate pour la présidentielle de cette année au Nigeria.
Elisa Peter, directrice exécutive de PCQVP, a rappelé que l’un des points forts de cette Assemblée mondiale était l’adoption de stratégie mondiale de PCQVP pour la période 2020-2025. Cette stratégie est la résultante d’un dialogue transnational qui a duré 18 mois au cours desquels, beaucoup de membres ont apporté des contributions. La stratégie a effectivement été adoptée par l’ensemble des participants. Elle définit une vision et quatre objectifs pour un monde dans lequel tous les citoyens bénéficient de l’exploitation de leurs ressources naturelles aujourd’hui et demain. Un monde dans lequel PCQVP, en tant que mouvement mondial, sera plus informée, influente, entendue et connectée. «En cette ère de populisme et d’extrémisme, de violations des droits de l’homme et d’inégalités croissantes, qui contribuent tous à éroder les sociétés ouvertes, notre travail pour la transparence, la justice, la responsabilité et l’équité est plus que jamais nécessaire. En tant que seul mouvement mondial dévoué, œuvrant pour le secteur pétrolier, du gaz et des minéraux et qui soutient un développement durable et équitable, je suis convaincu que nous pouvons faire la différence et favoriser une gouvernance plus équitable des ressources naturelles».
L’Assemblée générale de PCQVP a été un moment propice pour la présentation du manuel de gouvernance. Après la présentation du manuel mis à jour par Dupleix Kuenzop, représentant du comité de pilotage d’Afrique de PCQVP, les participants ont adopté. PCQVP a également procédé à l’élection des membres au Conseil mondial.
En rappel, PCQVP est un réseau mondial d’organisations de la société civile qui œuvrent pour que l’exploitation des ressources naturelles améliore les conditions de vie des femmes, des hommes et des jeunes. Lancé en 2001, il compte de nos jours, 700 organisations membres, plus de 40 coalitions nationales PCQVP, dont 25 en Afrique.

Elie KABORE


Journalisme d’investigation: outils pour la redevabilité 

Au cours de l’Assemblée mondiale, une session a été dédiée aux journalistes d’investigation. L’objectif de la session était de définir comment la société civile et les journalistes d’investigation peuvent mutualiser leurs forces afin de relever le défi de la transparence dans le secteur extractif.
On peut retenir de cette session que le journaliste est un acteur important dans la société et surtout, sur la question de transparence. La société civile a besoin des journalistes pour la visibilité de ses actions et pour faire passer les messages de plaidoyer. Hamadou Tidiane Sy, un des intervenants, a recommandé des genres journalistiques appropriés comme l’investigation, le fake checking et le datajournalisme, qui sont différents des reporters qui couvrent les évènements. Ces genres journalistiques suscitent plus d’intérêt sur un sujet. Mais ils demandent plus d’investissement de la part du journaliste. La nécessité d’une collaboration entre les journalistes avec des organisations de la société civile, y compris PCQVP, a été réaffirmée.
Les journalistes participants ont proposé de mettre en place un réseau de journalistes autour de PCQVP afin d’avoir accès à une masse d’informations à publier, en se basant sur les cas comme les Panamas Papers, les west Africa Leaks.
Les participants ont aussi évoqué l’indépendance des journalistes d’investigation dans la collaboration avec les ONG et autres associations. Faire directement appel à des journalistes pour travailler sur des enquêtes et non des rapports. Laisser une totale liberté au journaliste, quitte à ce que, in fine, le résultat de l’enquête soit différent de l’hypothèse formulée au départ.

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