Cheich Denis Seye se présente comme un panafricaniste. Diplômé en Droit international et parlant couramment le russe, il a créé il y a quelques années, un groupe de réflexion sur le développement du continent. Il croit dur comme fer en l’intégration africaine, c’est une des conditions, dit-il, pour lancer l’Afrique dans une vraie ère de développement. Cela passe nécessairement par des investissements structurants à l’intérieur et entre les régions économiques.
On parle de plus en plus d’intégration africaine depuis des années. Comment vous situez-vous par rapport à ce débat ?
Je suis résolument panafricaniste. C’est un idéal fort qui passe par l’intégration de nos pays. C’est la condition sine qua non du développement et de l’industrialisation de l’Afrique et par conséquent, celui des secteurs de services. Lorsque nous construisons une usine quelque part, c’est pour vendre des produits à des gens. Il se trouve que notre PIB par habitant est très faible, il faut donc un marché plus large pour que l’investisseur puisse tirer son épingle du jeu. Notre population à l’intérieur du Burkina ne vaut pas 20 millions d’habitants, contre environ 60 millions en Allemagne. Quand vous construisez une usine en France, vous vendez vos produits aux Allemands, aux Italiens qui sont encore plus riches que le Français mais aussi aux Portugais. Dans la zone euro, le taux d’échanges intracommunautaire est de 70%, voire 80%, par contre, chez nous, il ne vaut pas 20%.
Si nous voulons avoir des usines, des investisseurs externes ou africains, il faut qu’ils soient sûrs de trouver des débouchées.
Depuis des années qu’on parle de l’intégration africaine, on ne voit rien de concret. Comment vous expliquez cela ?
On a surtout de mauvaises politiques, et ce n’est pas seulement aux dirigeants de faire changer ces mauvaises politiques, mais aussi au peuple. Si le peuple sait ce qu’il veut, cela amènera le dirigeant à suivre. Le bon dirigeant, avec de bonnes intentions, ne peut pas tout faire seul. Il est confronté à de fortes pressions extérieures. Et s’il est confronté à des problèmes externes, un bon dirigeant ne pourra pas appliquer une bonne politique.
Sur quoi faut-il mettre l’accent, selon vous, pour démarrer vraiment le processus ?
La route précède le développement, et cela, les empereurs romains, chinois le savaient bien avant JC et ils ont construit des routes et des canaux. Certains disent que c’est le transport et l’énergie qui doivent être mis en priorité en Afrique, je dirais tout simplement le transport et le reste suivra .Parce que quand nous avons de bonnes infrastructures de transports, le reste suit en toute logique. Quand vous voyez l’état de nos voies, c’est désolant. On dit que les Etats-Unis préfèrent le transport automobile, qu’ils préfèrent transporter les marchandises par camion, pourtant, ils ont développé des réseaux ferroviaires plus que formidables. Leur réseau automobile s’appuie sur ce réseau ferroviaire. On ne fait pas un chemin de fer pour faire joli, c’est parce que c’est le transport terrestre le moins cher .Il y a un rapport de la Banque mondiale concernant les infrastructures en Afrique de l’Ouest qui dit qu’en Afrique, le coût de transport peut atteindre 70% du prix du produit, contre 10% au maximum en Europe .L’ex-président du Ghana, Goodluck Jonatan, a dit qu’il était moins cher de faire du commerce avec l’Occident que de le faire en Afrique, parce qu’il n’y a pas d’infrastructures de transport . Comment un investisseur peut-il investir dans un pays qui n’est pas desservi par un chemin de fer. Le port de Lomé est situé dans les eaux profondes, il a tout pour être un port formidable mais le chemin de fer est toujours en construction donc, le développement du port de Lomé reste limité sans cet investissement.
Vous dites que la construction des chemins de fer revient moins cher, mais nos pays n’ont pas toujours des ressources pour les réaliser. Comment faire ?
Je préconise le recours à la Banque de développement de BRICS afin de financer le chemin de fer entre les pays de l’UEMOA et le Nigeria (Niger –Nigeria et/ou Benin- Nigeria), car son existence est cruciale pour la CEDEAO et sa monnaie unique l’ « ECO », et donc pour l’Afrique entière, car tous les grands projets de l’Union africaine, même le projet de la mise en place de la monnaie unique africaine, de la suppression des bannières douanières sur le continent, commencent par les monnaies et ensembles régionaux. En premier lieu, la CEDEAO et son« ECO ». Nous demandons à la CEDEAO de procéder à l’émission d’emprunts obligataires de la CEDEAO (ainsi que la CEEAC et d’autres organisations régionales africaines) pour financer les grands projets d’infrastructures de transport, accroître la coopération des bourses africaines afin de les placer sur ces différentes bourses (les bourses qui devront s’intégrer davantage). Ces obligations (infrastructures, Bonds communautaires) seront aussi indispensables pour l’augmentation de la capitalisation boursière à travers les opérations REPO « Sale and Repurchase Agreement ». Il désigne une transaction dans laquelle deux parties s›entendent simultanément sur deux transactions : une vente de titres au comptant suivie d›un rachat à terme à une date et un prix convenus d›avance.) Où elles joueront le rôle de Blues Fiches, elles seront le meilleur outil pour créer un véritable marché boursier panafricain, créant ainsi de la valeur au lieu d’alourdir le fardeau du contribuable dans les économies fragiles du continent.
Faut-il tout miser sur les infrastructures dans un premier temps ?
Oui. La construction des infrastructures de transport permettra l’implantation en Afrique, des industries modernes, et donc l’emploi et l’essor économique. L’objectif est de former une zone de libre échange, comme la Zone tripartite de libre-échange (TFTA), composée de la CEDEAO +CEEAC +les pays de Maghreb). En supprimant les bannières douanières entre la zone AOCM (l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Maghreb) et la Zone tripartite de libre-échange (TFTA) – l’Union africaine deviendra une vaste zone de libre- échange et pourra lancer des projets plus ambitieux. Si nous avons le chemin de fer et la monnaie unique de la CEDEAO, évidemment que l’on aura les pays de la CEMAC qui vont se joindre à celle de la monnaie unique. En supprimant les bannières douanières entre la zone AOCM (l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Maghreb) et la Zone tripartite de libre échange (TFTA) – l’Union africaine deviendra une vaste zone de libre-échange et pourra lancer des projets plus ambitieux.
L’Union africaine pourra ensuite raffermir les partenariats avec les autres communautés économiques des pays de BRICS telle que l’Union économique eurasiatique (UEEA), l’UNASUR, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Ce club des communautés économiques des pays de BRICS.
FW
Intégration régionale : les potions d’un panafricaniste
• Miser d’abord sur les infrastructures
• Le chemin de fer en priorité
• La monnaie communautaire ensuite
Cheich Denis Seye se présente comme un panafricaniste. Diplômé en Droit international et parlant couramment le russe, il a créé il y a quelques années, un groupe de réflexion sur le développement du continent. Il croit dur comme fer en l’intégration africaine, c’est une des conditions, dit-il, pour lancer l’Afrique dans une vraie ère de développement. Cela passe nécessairement par des investissements structurants à l’intérieur et entre les régions économiques.
On parle de plus en plus d’intégration africaine depuis des années. Comment vous situez-vous par rapport à ce débat ?
Je suis résolument panafricaniste. C’est un idéal fort qui passe par l’intégration de nos pays. C’est la condition sine qua non du développement et de l’industrialisation de l’Afrique et par conséquent, celui des secteurs de services. Lorsque nous construisons une usine quelque part, c’est pour vendre des produits à des gens. Il se trouve que notre PIB par habitant est très faible, il faut donc un marché plus large pour que l’investisseur puisse tirer son épingle du jeu. Notre population à l’intérieur du Burkina ne vaut pas 20 millions d’habitants, contre environ 60 millions en Allemagne. Quand vous construisez une usine en France, vous vendez vos produits aux Allemands, aux Italiens qui sont encore plus riches que le Français mais aussi aux Portugais. Dans la zone euro, le taux d’échanges intracommunautaire est de 70%, voire 80%, par contre, chez nous, il ne vaut pas 20%.
Si nous voulons avoir des usines, des investisseurs externes ou africains, il faut qu’ils soient sûrs de trouver des débouchées.
Depuis des années qu’on parle de l’intégration africaine, on ne voit rien de concret. Comment vous expliquez cela ?
On a surtout de mauvaises politiques, et ce n’est pas seulement aux dirigeants de faire changer ces mauvaises politiques, mais aussi au peuple. Si le peuple sait ce qu’il veut, cela amènera le dirigeant à suivre. Le bon dirigeant, avec de bonnes intentions, ne peut pas tout faire seul. Il est confronté à de fortes pressions extérieures. Et s’il est confronté à des problèmes externes, un bon dirigeant ne pourra pas appliquer une bonne politique.
Sur quoi faut-il mettre l’accent, selon vous, pour démarrer vraiment le processus ?
La route précède le développement, et cela, les empereurs romains, chinois le savaient bien avant JC et ils ont construit des routes et des canaux. Certains disent que c’est le transport et l’énergie qui doivent être mis en priorité en Afrique, je dirais tout simplement le transport et le reste suivra .Parce que quand nous avons de bonnes infrastructures de transports, le reste suit en toute logique. Quand vous voyez l’état de nos voies, c’est désolant. On dit que les Etats-Unis préfèrent le transport automobile, qu’ils préfèrent transporter les marchandises par camion, pourtant, ils ont développé des réseaux ferroviaires plus que formidables. Leur réseau automobile s’appuie sur ce réseau ferroviaire. On ne fait pas un chemin de fer pour faire joli, c’est parce que c’est le transport terrestre le moins cher .Il y a un rapport de la Banque mondiale concernant les infrastructures en Afrique de l’Ouest qui dit qu’en Afrique, le coût de transport peut atteindre 70% du prix du produit, contre 10% au maximum en Europe .L’ex-président dudu Nigeria , Goodluck Jonatan, a dit qu’il était moins cher de faire du commerce avec l’Occident que de le faire en Afrique, parce qu’il n’y a pas d’infrastructures de transport . Comment un investisseur peut-il investir dans un pays qui n’est pas desservi par un chemin de fer. Le port de Lomé est situé dans les eaux profondes, il a tout pour être un port formidable mais le chemin de fer est toujours en construction donc, le développement du port de Lomé reste limité sans cet investissement.
Vous dites que la construction des chemins de fer revient moins cher, mais nos pays n’ont pas toujours des ressources pour les réaliser. Comment faire ?
Je préconise le recours à la Banque de développement de BRICS afin de financer le chemin de fer entre les pays de l’UEMOA et le Nigeria (Niger –Nigeria et/ou Benin- Nigeria), car son existence est cruciale pour la CEDEAO et sa monnaie unique l’ « ECO », et donc pour l’Afrique entière, car tous les grands projets de l’Union africaine, même le projet de la mise en place de la monnaie unique africaine, de la suppression des bannières douanières sur le continent, commencent par les monnaies et ensembles régionaux. En premier lieu, la CEDEAO et son« ECO ». Nous demandons à la CEDEAO de procéder à l’émission d’emprunts obligataires de la CEDEAO (ainsi que la CEEAC et d’autres organisations régionales africaines) pour financer les grands projets d’infrastructures de transport, accroître la coopération des bourses africaines afin de les placer sur ces différentes bourses (les bourses qui devront s’intégrer davantage). Ces obligations (infrastructures, Bonds communautaires) seront aussi indispensables pour l’augmentation de la capitalisation boursière à travers les opérations REPO « Sale and Repurchase Agreement ». Il désigne une transaction dans laquelle deux parties s›entendent simultanément sur deux transactions : une vente de titres au comptant suivie d›un rachat à terme à une date et un prix convenus d›avance.) Où elles joueront le rôle de Blues Fiches, elles seront le meilleur outil pour créer un véritable marché boursier panafricain, créant ainsi de la valeur au lieu d’alourdir le fardeau du contribuable dans les économies fragiles du continent.
Faut-il tout miser sur les infrastructures dans un premier temps ?
Oui. La construction des infrastructures de transport permettra l’implantation en Afrique, des industries modernes, et donc l’emploi et l’essor économique. L’objectif est de former une zone de libre échange, comme la Zone tripartite de libre-échange (TFTA), composée de la CEDEAO +CEEAC +les pays de Maghreb). Si nous avons le chemin de fer et la monnaie unique de la CEDEAO, évidemment que l’on aura les pays de la CEMAC qui vont se joindre à celle de la monnaie unique. En supprimant les bannières douanières entre la zone AOCM (l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Maghreb) et la Zone tripartite de libre échange (TFTA) – l’Union africaine deviendra une vaste zone de libre-échange et pourra lancer des projets plus ambitieux.
L’Union africaine pourra ensuite raffermir les partenariats avec les autres communautés économiques des pays de BRICS telle que l’Union économique eurasiatique (UEEA), l’UNASUR, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Ce club des communautés économiques des pays de BRICS. Ce club des communautés économiques des pays de BRICSL pourrait être utile afin d’assurer la convertibilités des monnaies ,favoriser les investissement ou même créer une cryptomonnaie commune comme instrument complémentaire des échanges.