Société-Culture

Crise de l’électricité et terrorisme : Les recommandations de Free Afrik

Fin d’année studieuse à l’institut Free Afrik. Du 19 au 21 décembre 2018, l’équipe du Docteur Rasabgla Ouédraogo a procédé à la restitution de plusieurs études portant sur : «Crise de l’électricité: diagnostics et solutions»; «Fonds communs et performance des administrations financières» et Terrorisme: Pourquoi? Que faire». Sur le terrorisme, l’étude de Free Afrik révèle que le Burkina Faso a enregistré 60 attaques en 2016; 110 attaques en 2017 et plus de 130 attaques en 2018. Au total, près de 300 attaques ont été constatées ces trois dernières années. Le tout dans un contexte multiforme marqué non seulement par les conflits communautaires, le grand banditisme, mais l’émergence de groupes d’auto-défenses. Et aussi par le renouveau politique et la désorganisation de l’Etat.
De cette étude, il ressort le constat que 2/3 des attaques visent les représentants de l’Etat burkinabè contre 1/3 qui visent la population. Les nouveaux foyers émergents à l’Est et dans d’autres régions du pays confortent l’hypothèse que les terroristes utilisent la stratégie en taches de léopard qui consiste à attaquer de tout azimut pour mieux encercler le territoire.

Qu’est-ce qui est à la base de cette recrudescence des attaques?
Selon Docteur Rasablga, il ressort de leur étude que la recrudescence des attaques serait causée par le manque de coordination entre les Forces de défense et de sécurité, la désorganisation du service de renseignements, et la fragilité interne liée à la défaillance de l’armement militaire.
«Sur ce sujet, nous documentons une sorte d’impréparation incroyable du pays vis-à-vis d’un défi, le plus grand qu’il n’a jamais connu depuis les indépendances», a diagnostiqué Dr Ouédraogo. Et d’ajouter qu’il y a une montée de l’intolérance religieuse dans notre pays, et ce qui veut dire que les autorités religieuses ont également leur rôle à jouer dans le dialogue interreligieux, la promotion de la cohésion nationale et une cohabitation pacifique entre les différentes sensibilités». A la question de savoir «que faire?» contre le terrorisme, Dr Rasablga Seydou Ouédraogo a fait quelques propositions. Il appelle à construire un élan national pour la défense et la sécurité, à sortir de la dispersion des acteurs politiques et militaires. Outre cela, ce dernier appelle à refonder le pacte social et à construire une intelligence collective pour lutter efficacement contre le terrorisme. «Au niveau des FDS, il ne s’agit pas simplement d’augmenter leur budget, quoi que les engagements budgétaires soient très importants. Au-delà des moyens financiers et matériels, il faut beaucoup d’organisation», a-t-il déclaré.

«Crise de l’électricité: diagnostics et solutions»
La seconde étude qui a été restituée par Free Afrik révèle qu’au Burkina Faso, 4 ménages sur 5 n’ont pas accès à l’électricité, soit 80% de la population. Autre constat: la crise électrique est marquée par la recrudescence des coupures d’électricité; l’écart croissant entre la demande et l’offre à la Sonabel; le dédoublement de la population burkinabè tous les 25 ans, suivi de la croissance du standard de vie.
Les sociétés privées consomment environ 50%, contre 35% pour les ménages et 15% pour l’administration. Il ressort de cette étude qu’il y a une dépendance du coût de l’électricité et du pétrole, le coût de l’électricité est dominé par le coût du baril.
Selon les propos du Dr Rasablga Ouédraogo, « les prévisions de la Sonabel n’ont pas rencontré l’effort d’investissement du gouvernement burkinabè ». Par ailleurs, l’Etat burkinabè, pour pallier la crise d’électricité, a libéralisé le secteur de l’électricité depuis un certain nombre d’années.
En termes de recommandations, Docteur Ouédraogo interpelle l’Etat à renforcer et mieux financer l’Autorité de régulation du sous-secteur de l’électricité (ARSE) pour une amélioration de la situation énergétique. Il a insisté notamment, sur le fait que le manque d’électricité (causé par la vétusté des machines et le manque de centrale à froid) coûte 2 points de croissance au Burkina Faso. C’est fort de ce constat que l’institut Free Afrik propose de «mettre l’accent sur l’alternative solaire, créer un fonds d’investissement ambitieux dans l’énergie, mettre l’énergie au cœur de la coopération sous-régionale, et soutenir la recherche en énergie alternative».

Rachid Ouédraogo (Stagiaire)


La domination de la biomasse : met en danger l’environnement

Au Burkina Faso, c’est la consommation de la biomasse qui domine dans le secteur de l’énergie, en particulier celle du bois de chauffe. En effet, la quantité de bois consommé double chaque deux ans.
Cette forte consommation de biomasse expose les brousses et forêts du pays à une disparition lente mais certaine si rien n’est fait. En effet, d’après l’étude réalisée par Free Afrik, la consommation de bois au Burkina qui était estimée à environ 4.500 tonnes en 2007, est passée à environ 6.000 tonnes en 2015, soit un accroissement de 1.500 en 8 ans. Cela est un indicateur assez inquiétant pour l’avenir de nos brousses et forêts.

Commentaires

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Un commentaire

  1. La question sécuritaire est vraiment préoccupante dans notre pays.Si la croissance rencontrait déjà des difficultés eu égard aux causes structurelles antérieures à ce grand défi qu’est le terrorisme, il revient aux acteurs publics de prendre au sérieux les différentes recommandations issues de cette laborieuse étude de Free Afrik. Cependant, je voudrais compléter les solutions proposées afin de venir à bout ou au moins réduire cette recrudescence du terrorisme: il s’agit d’abord de faire en sorte que certaines frustrations observées dans notre armée soient réglées et que que des sensibilisations (pour faire renaitre la fibre patriotique ) soient multipliées par les acteurs politiques qui façonnent les comportements sociaux des populations. De la même manière que ces acteurs politiques s’activent à l’approche des campagnes pour gagner leur électorat, qu’ils s’investissent également dans le sens de créer un climat de paix au sein de la population.
    Bon vent à vous!

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