Manga, la renfermée. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier le chef-lieu de la région du Centre-sud, tant le temps semble y avoir suspendu son vol. La vie s’écoule au rythme du soleil, aussi lentement que le taux d’accroissement naturel de la population de 1,9% contre 3,1% au niveau national (RGPH 1996 et RGPH 2006).
Les 871.927 habitants de la région s’y partagent une superficie d’environ 11.327 km², avec une ouverture sur la République du Ghana au Sud du territoire.
Selon la légende, les premiers habitants seraient les Yonyoosé et les Nînsi dans les provinces du Bazèga et du Zoundwéogo (à partir du 15e siècle). Dans la partie Nord-Est du Zoundwéogo les premiers habitants seraient les bissa qui se seraient installés vers le XVIIIe siècle en provenance du Boulgou. L’arrivée des Mossi se situerait vers la fin du XVe siècle. Concernant la province du Nahouri, les premiers occupants seraient les Gourounsi. Par la suite, vinrent les Dagomba-Mampursi à partir du Nord du Ghana.
Une diversité ethnique qui sous-entend une diversité culturelle et touristique. Ainsi, malgré son repli sur soi, la région du Centre-sud compte de nombreux attraits touristiques dont les plus importants sont: l’architecture Kasséna dans la zone de Tiébélé, le pic du Nahouri, le Ranch de gibier du Nazinga et le PNKT, le lac de Bagré (Rive droite) et ses sites sacrés, les reliefs pittoresques (collines de Zourmakita, Tiébélé etc.), les rites culturels (danse guinguéré, danseurs bissa, masques de Nobéré), la vannerie de Saponé et les poteries de Pawamtoré. La chasse est pratiquée au niveau du Ranch de gibier de Nazinga.
Une richesse touristique et culturelle qui procure des revenus au budget de l’Etat à travers les permis de chasse, les licences de restauration et les droits de concession.
Quel est alors le potentiel économique de la zone ?
A cette question, L’Economiste du Faso a approché Paingwindé Paul Balma, Conseiller des affaires économiques, Directeur régional de l’économie et de la planification du Centre-Sud. Selon ses propos, c’est l’agriculture et l’élevage qui tirent l’économie régionale
L’activité agricole bénéficie dans cette région de potentialités importantes, notamment la pluviométrie favorable et la richesse des sols qui se prêtent à plusieurs types de cultures, l’existence de terres aménageables pour une production sécurisée, des stocks d’eau de surface permanents importants, d’importants marchés céréaliers dans la région (Poré, Kaibo, Wardogo), le dynamisme de la maraîcher culture, etc.
La Région dispose d’un potentiel hydraulique important évalué à 45 millions de m 3 d’eau stockés à travers 117 retenues d’eau (105 barrages, 10 boulis et 02 mares). Sur les 105 barrages, environ 40 barrages sont dégradés partiellement ou totalement. Néanmoins, une soixantaine de barrages reste toujours intacte et constitue un potentiel pour la culture irriguée et le maraîchage.
L’agriculture irriguée, vers laquelle le pays s’est tourné afin de s’adapter à la péjoration du climat, l’aménagement des périmètres et des bas-fonds pour l’irrigation, constituent un axe stratégique en matière de développement agricole. A ce titre, le Bazèga constitue le chef de file dans le développement de l’agriculture irriguée dans la région. Avec des producteurs bien formés par les services techniques et aguerris dans la maraicher culture. A cela s’ajoute une opportunité non moins importante à saisir notamment l’existence de débouchés (Ouagadougou et Ghana).
L’élevage est la deuxième activité qui occupe la population de la région du Centre-Sud et la deuxième source de revenus après l’agriculture. En rappel, les contributions de la région au cheptel national sont de l’ordre de 3,5 % pour les bovins, 5% pour les ovins, caprins, porcins et 8% pour la volaille.
L’une des caractéristiques majeures est la coexistence où l’association entre l’agriculture et l’élevage représentent les deux activités socio-économiques de base assurant l’essentiel des besoins des populations.
NK
Principales activités de la DR économie en 2017
Paingwindé Paul Balma, Conseiller des affaires économiques, Directeur régional de l’économie et de la planification du Centre-Sud a résumé pour nous les principales activités de sa structure en 2017. Il s’agit entre autres de :
La conduite des revues régionales du PNDES au Centre-Sud en vue d’évaluer la performance des Collectivités territoriales ;
La tenue de la septième assemblée régionale des Chefs de projets de la Région du Centre-Sud en vue de mesurer la performance de ces acteurs sur la période 2015-2016 ;
Le suivi et l’évaluation des actions en matière de protection sociale à travers l’élaboration du bilan de la tranche annuelle 2016 du plan d’actions opérationnel 2016-2018 pour la mise en œuvre de la politique nationale de protection sociale au niveau de la région du Centre-Sud ;
L’animation de la concertation aux différents niveaux (région et provinces).
Notons que la Direction régionale est chargée de la planification du développement dans son ressort territorial. La structure assume aussi les attributions de certaines structures centrales telles que la Direction Générale de la Coopération (DGCOOP), l’INSD, la Direction Générale du Développement
Territorial (DGDT) et le STN/PNDES.