Organisées par le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), il se tient du 1er au 10 décembre, les Journées nationales du refus de la corruption (JNRC). 13e du genre, ces Journées se tiennent sous le thème «La corruption dans le secteur de la santé : manifestations, impacts, responsabilités des gouvernants, rôle et place des populations dans la lutte». Il s’agit, à travers cette initiative, de voir les voies et moyens permettant de sonner le glas de la pratique de la corruption dans le domaine de la santé.
Les Journées nationales du refus de la corruption se déplacent, pour la 13e édition, dans les centres de santé du Burkina ; non pas qu’ils souffrent, mais elles rendent visite à un grand corps malade de la corruption.
Les symptômes décelés par le diagnostic établi par le REN-LAC, notifiés dans son rapport de 2017, font état de «rackets de patients lors des consultations, de détournements de matériels et de médicaments couverts par la gratuité, ainsi que les détournements de malades vers les centres privés de santé», a déclaré docteur Claude Wetta, secrétaire exécutif du réseau.
Il a ajouté qu’en plus de l’insuffisance de matériel biomédical, les centres de santé du pays souffrent des «surfacturations de médicaments, de l’utilisation des réactifs et du matériel du service public à des fins privées, des détournements de médicaments subventionnés au profit de pharmacies privées ou de la vente de ces médicaments par les prestataires de soins».
Pour la commémoration de ces Journées, qui se fera à Ouagadougou et dans les cinq régions abritant les comités anti-corruption, il est prévu un panel sous le thème, avec la participation du ministère de la Santé, de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), du Syndicat des médecins burkinabè (SYMEB) et le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME).
Au menu, il y a également le lancement de la plateforme d’information anti-corruption Veenem AC, auquel il faut ajouter des conférences publiques, des animations d’émissions télé et radio et des théâtres fora.
Le secrétaire exécutif, accompagné par certains de ses collaborateurs, a signifié que les sondages avaient fait ressortir une «baisse» du phénomène en 2015 et 2016, mais la tendance a été renversée suite au sondage de 2017. Pour ce qui est du secteur de la Santé, le rapport du REN-LAC sur l’état de la corruption au Burkina Faso classe «la santé au 13e rang des services les plus touchés par la corruption».
Et, à en croire le secrétaire exécutif du REN-LAC, ces Journées du refus de la corruption se tiennent dans un contexte africain et international marqué par « la poursuite des scandales de corruption et de malversations financières touchant toutes les sphères de la société, y compris les pouvoirs politiques».
Par BD