«L’impact des allègements des procédures dans les marchés publics sur les investissements : opportunités, risques». C’est sous ce thème que l’Association des journalistes du Burkina (AJB) a organisé une conférence publique le 2 novembre 2018. Objectif de la rencontre : contribuer à la transparence et à la redevabilité dans la mise en œuvre des Partenariats publics-privé (PPP).
Les journalistes entendent s’imprégner des avantages et inconvénients des PPP et notamment faire le bilan de l’impact des allégements de procédures. Pour cette tâche, deux panélistes ont été retenus par l’AJB.
Il s’agit du Pr Idrissa Mohamed Ouédraogo et du directeur du partenariat public-privé au sein de la Direction générale de la coopération (DGCOOP), Sié Philippe Aimé Palenfo. Abdoulaye Tao, Directeur de publication de L’Economiste du Faso, a été le modérateur de la rencontre. Au menu de la conférence, une communication sur les fondements des PPP, sa définition, ses avantages et ses risques, son cadre juridique, son processus de contractualisation au Burkina Faso, les difficultés de ce système et les perspectives, animé par M. Palenfo.
L’on retient que la stratégie de financement des PPP permet d’accélérer et d’améliorer la qualité de la prestation; en ce sens qu’il fusionne les compétences du public et du privé. En outre, elle favorise une meilleure gestion aussi bien des risques que des responsabilités. En effet, les risques sont partagés entre le public et le privé.
«L’un des avantages majeurs de cette stratégie de financement est qu’elle permet à l’Etat d’utiliser ses ressources pour investir dans d’autres domaines», a affirmé le DG/PPP. En ce qui concerne les inconvénients, «le principal est le risque de surendettement si les prix ne sont pas bien négociés», a poursuivi Philipe Palenfo. La seconde communication a été donnée par le Pr Idrissa Ouédraogo.
Sa communication a porté sur l’analyse de l’impact des PPP sur la régulation des marchés publics, l’endettement, la transparence du processus et la qualité des structures réalisées, ainsi que les défis liés aux PPP en termes de régulation.
En guise de résumé, l’on retient que les PPP sont considérés comme un endettement «doux». Et de préciser néanmoins que cet engagement peut avoir à long terme un effet très lourd sur une économie.
Un autre point que le communicateur a tenu à souligner, c’est l’absence d’analyse de la viabilité de la dette avant sa contractualisation. De la conférence, il ressort que même si les PPP sont une stratégie porteuse d’avantages, les risques ne doivent pas être occultés.
Ainsi, le recours à cette technique de financement peut être contraignant pour le pays, à long terme. Pour ce faire, il faut absolument une politique de gestion de l’endettement, mais aussi renforcer la mobilisation des ressources internes.
Rachide OUEDRAOGO (Stagiaire)
Projets PPP: le ministère de la Santé détient la palme
En 2017, l’Assemblée nationale adoptait une loi pour l’allègement des procédures de PPP.
A cette époque, dans la liste des projets du programme PPP, c’est le ministère de la Santé qui arrivait en tête avec au total 8 projets. Entre construction et équipement de CHU, de CHR, de CSPS et de CMA et acquisition d’ambulances, l’équipe de Nicolas Méda avait du pain sur la planche.
Sur les 8 projets à négocier, 6 sont déjà inscrits au programme PPP ; tandis que l’on enregistre l’arrivée de deux nouveaux. Il s’agit de la construction et de l’équipement des 240 CSPS et de 11 CMA, et de l’implantation d’unités d’hémodialyse dans les CHR de Banfora, Dédougou, Dori, Fada, Gaoua, Kaya, Manga, Ziniaré, Tenkodogo.