Une trentaine de participants venus des environs de la plaine rizicole de Mogtedo et de la région et constitué majoritairement de femmes ont pris part à un atelier d’information, d’échange et de plaidoyer sur les politiques publiques agricoles et foncières (PNSR 2 et loi /034 portant régime foncier).
C’est une initiative de la Fédération nationale des organisations paysannes en coalition avec ses partenaires dont Grass Roots International, Global Fund for Women, Trust Africa, l’ONG SOS faim, et l’ONG Fahamu.
Cette dernière promeut avec la Fenop et les organisations de femmes rurales, l’initiative «C’est nous la solution». Elle consiste globalement à renforcer les capacités techniques et intellectuelles de la femme rurale afin qu’elle puisse assumer pleinement son rôle d’agent économique: «Le but de ladite campagne c’est aussi de doter les femmes rurales de techniques et d’outils pour assurer que leurs voix soient entendues et que leurs préoccupations prioritaires soient prises en compte, au niveau local, national, sous-régional et international». Elle entend également doter les associations de femmes rurales des qualifications nécessaires pour analyser les politiques agricoles et réaliser des actions de plaidoyer auprès des décideurs locaux, régionaux et nationaux.
C’est dans ce cadre que se situe l’atelier de Mogtedo qui a été précédé de celui de Bobo-Dioulasso. Le coordonnateur de la Fenop, Isouf Sanou a présidé à l’ouverture des travaux que ces deux rencontres s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre d’une campagne Ouest Africaine dénommée «Nous sommes la Solution» et de la célébration de la journée internationale de la femme rurale et de l’alimentation.
L’objectif général de ces deux ateliers visait à contribuer à l’application des dispositions favorables aux femmes rurales, prévues dans le PNSR II et la loi 034-2009/AN portant régime foncier rural à travers l’information et le plaidoyer. Les participants ont pu à la lumière des deux communications échanger sur les goulots d’étranglements liés à l’application desdites lois et voir dans quelle mesure amener les autorités administratives, coutumières et religieuses des 2 régions à prendre des engagements pour assurer l’accès sécurisé de la femme rurale à la terre et l’application des dispositions prévues dans la PNSR II.
La première communication a été assurée par Monsieur Sayouba Ouédraogo, consultant sur les «Dispositions favorables aux femmes rurales dans la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural». L’on retient de sa présentation que la loi 034 contribue à la paix sociale. Les différentes organisations de producteurs ont été invitées à la maitriser afin de favoriser son application. L’Attestation de possession foncière rurale (APFR) est un document qui permet aux femmes de contracter facilement des crédits pour leurs activités. C’est une des innovations de cette loi.
La deuxième communication a été assurée par M. Mahamadou Kaboré. Elle a porté sur «L’information et de sensibilisation des acteurs sur le deuxième Programme National du Secteur Rural (PNSR II)».
L’objectif global du PNSR II est d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par le développement durable d’un secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique productif et résilient, davantage orienté vers le marché.
Le 1er adjoint au Maire de Zam, Ousséni Kaboré, a indiqué que la sécurisation foncière pour les femmes est une bonne chose.
Il s’est dit prêt à accompagner ces dernières pour l’obtention des APFR et faire le plaidoyer au niveau des propriétaires terriens et coutumiers. Les débats ont montré que l’obtention de ce document n’était pas aisée pour les femmes et que certaines communes rurales n’étaient pas à mesure de le délivrer.
D’après le communicateur sur le foncier «Il y a environ une centaine de mairies qui n’ont pas de service foncier rural. Cela est dû au manque de ressources financières. Nous recommandons que la FENOP et les autres organisations de développement travaillent à doter les mairies de service foncier rural en attendant que l’Etat ait les moyens pour cela». Dans la province du Ganzourgou, les communes qui n’ont pas de service foncier rural sont Boudry, Zam et Mogtedo. Autre difficultés soulevées, le montant des taxes qui pourraient être dissuasives. A ce niveau, il a été recommandé de faire un plaidoyer à l’endroit des autorités communales pour permettre de faciliter son accès aux femmes qui en ont besoin.
JB
Les organisateurs satisfaits
La représentante du service technique du ministère de l’agriculture, Martine Ilboudo, est satisfaite de la rencontre et des échanges. La représentante de SOS FAIM, Oumou Sawadogo, s’est dit également satisfaite des échanges par rapport à l’atelier de Bobo-Dioulasso sur le même thème.
La présidente de l’Union des Etuveuses de riz, quant à elle a demandé aux différents maires de mettre en application les recommandations qui ont été formulées.