Boukary Sawadogo, étudiant en Sciences de l’économie et de gestion, est désormais titulaire d’un Doctorat. Pour y arriver, le 12 octobre 2018, il a soutenu sa thèse face à un jury composé de cinq professeurs titulaires et agrégés de la sous-région, autour de l’importance de l’investissement étranger au Burkina Faso.
«Analyse des déterminants et de l’incidence des investissements étrangers au Burkina Faso», c’est le thème qu’a développé Boukary Sawadogo, et qui lui a valu le mérite d’être reconnu Docteur ès Science de l’économie et de gestion, avec la mention honorable. Accompagné par le Pr Idrissa Ouédraogo, l’impétrant a présenté son travail en défendant trois principales hypothèses que sont:
-L’indice politique influence négativement l’investissement étranger au Burkina Faso.
-L’ouverture économique influence positivement les flux entrants d’IDE au Burkina.
-Les flux d’IDE influencent positivement la croissance de l’économie du Burkina.
Pour M. Sawadogo, les politiques d’investissement pourraient décourager les investisseurs sur une courte période, mais les chances d’améliorations des politiques réfractaires à ce niveau s’accroissent. Il prône, à tout égard, l’investissement étranger au Burkina Faso, sans pour autant en faire le seul modèle économique. A son avis, cela influencerait positivement l’économie du pays.
Aussi, à l’en croire, les investissements étrangers occupent une place très importante dans le financement de l’économie au Burkina et jouent un grand rôle dans la réalisation des objectifs socioéconomiques, mais l’environnement des affaires au Burkina Faso n’est pas favorable à une plus grande attraction des IDE.
Il appelle à cet effet à une valorisation et à une crédibilisation des politiques d’attraction de l’investissement étranger à court et à long termes. Les membres du jury, eux, ont apprécié le travail fourni.
Ils ont surtout noté la particularité des détails dans le document et les hypothèses que l’étudiant a examinées en relation avec le thème qui, selon eux, est très intéressant et pertinent, au vu de la situation économique des pays africains.
Le Pr Kouadio Kouakou relève ainsi la pertinence du sujet: «C’est un thème intéressant et surtout d’actualité. La pauvreté de nos pays est l’actuel défi à relever. En Côte d’Ivoire, des étudiants ont soutenu ce thème en master aussi. Mais, j’apprécie votre document. Il est très bien élaboré». Pour les Pr Ouédraogo et Abougdji, ce sujet servira de guide de réflexions et de mesures de politiques aux décideurs sur le thème des investissements étrangers au Burkina, vu que l’étudiant a même proposé des solutions. Tout cet effort et ces appréciations lui ont valu la mention honorable. «Il le mérite», selon le Pr Agboudji, président du jury. Le jury était composé des Pr Gnandeman Sirpé et Idrissa Ouédraogo du Burkina Faso, du Pr Kouadio Kouakou de la Côte d’Ivoire, du Pr Ruffin Willy Mantsie du Congo Brazzaville et du Pr Akoété Egea Agboudji du Togo, par ailleurs président du jury.
Par BD
Résumé de l’analyse des déterminants et de l’incidence des investissements étrangers au Burkina Faso: une approche macro et micro
L’objectif de la thèse est d’analyser les déterminants et l’incidence des investissements étrangers au Burkina Faso.
Concernant les déterminants des investissements étrangers, les résultats de nos analyses indiquent qu’à court terme, l’ouverture économique et le risque politique ont un impact négatif sur les flux entrants d’IDE au Burkina Faso, à l’échelle macro. A long terme, l’ouverture économique et le risque politique ont un impact positif sur les flux entrants d’IDE. L’analyse micro-économétrique des décisions d’investir des Entreprises d’investissements étrangers (EIE) montre que les facteurs décisifs de leurs décisions d’investir sont la taille, l’âge et le secteur d’activités. Les analyses descriptives de leurs décisions d’investir sont la taille, l’âge et le secteur d’activités. Les analyses descriptives montrent que l’environnement des affaires présente des handicaps relatifs aux coûts élevés des facteurs de production, aux faiblesses des services d’appui aux investisseurs, au manque de crédibilité des institutions de régulation et de contrôle et, de façon générale, à l’inefficacité de l’environnement institutionnel, réglementaire et légal.
S’agissant de l’incidence, les analyses descriptives des données à l’échelle macro et micro indiquent que les investissements étrangers contribuent à la création d’emplois, à la formation du PIB, aux recettes fiscales et à la dynamisation de secteurs d’activités à fort potentiel de croissance. Quant à l’analyse macro-économique, elle montre que les flux entrants d’IDE ont un impact positif sur la croissance économique.
Des résultats des analyses, nous proposons des lignes directrices pour la mise en place d’une politique efficace d’attractivité du Burkina Faso, à travers l’amélioration de mesures d’ouverture économique, la maitrise des risques politiques, la rationalisation des incitations et la mise en place d’actions de marketing territorial et de suivi.