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Fraude : Les motos en roue libre

L’Autorité nationale de lutte contre la fraude (ANLF) a organisé 4 sessions de la commission nationale de lutte contre la fraude sur la problématique de la fraude sur les cycles et les cyclomoteurs au Burkina Faso. Avec les industriels et les importateurs, les échangent ont porté sur le respect des textes en matière d’importation d’engins à deux roues. Ainsi, l’organe en charge de la lutte contre ce fléau invite les acteurs de ce segment de l’économie à respecter les dispositions légales et réglementaires. C’est une démarche proactive qu’il faut saluer à sa juste valeur. Mais, si l’autorité en vient à une telle démarche sur les deux roues, c’est que, quelque part, la cote d’alerte en matière de fraude à l’importation est peut-être atteinte. Le Burkina est un pays où le marché des deux roues est florissant, et le pays dispose de pas moins de trois usines de montage pour satisfaire les besoins du marché. La pionnière de ce secteur, la SIFA, n’a pas survécu au boom des motos JC importées massivement de l’Asie. Comme tous les autres secteurs de l’industrie burkinabè, celui des usines de montage des deux roues a du mal à faire face aux commerçants importateurs. Et qui dit importation, parle de fraude, car les importateurs ne sont pas tous des saints, et c’est là tout l’enjeu de la création de l’autorité nationale de lutte contre la fraude dont la mission est d’organiser cette lutte, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité, et de réprimer les fautifs ; l’objectif étant d’amener tout importateur à montrer patte blanche aux cordons douaniers en payant les droits et taxes dus au budget de l’Etat. Les taxes douanières et la fiscalité intérieure restent les deux principales sources de revenus, et il en faut toujours un peu plus dans les caisses de l’Etat au vu des besoins croissants de financement du développement et du fonctionnement-même de l’appareil de l’Etat.
Le budget de l’Etat/exercice 2019 est annoncé à 2.237,42 milliards de FCFA de recettes et à 2.503,59 milliards de FCFA de dépenses, dégageant ainsi un solde budgétaire global de -266,17 milliards de FCFA. Ceci, en attendant l’arbitrage de l’Assemblée nationale. Une tendance haussière qui ne va pas s’arrêter. L’élargissement de l’assiette fiscale est à l’ordre du jour pour capter un peu plus de nouveaux contribuables au niveau des différentes régies financières. Mais, il est de notoriété publique que, dans notre pays, la fraude reste une niche de recettes importantes si les structures en charge de la contrer sont plus efficaces dans la répression. Pour cela, il faut plus de volonté et d’engagement de la part des politiques. Il faut également plus de moyens de lutte aux équipes qui sont sur le terrain. En un mot, il faut se donner les moyens des ambitions.
Sans une répression féroce, les importateurs honnêtes vont se mettre également à la fraude pour contenir la concurrence. Il faut éviter de donner l’impression à l’opinion que la «fraude est légale» dans le pays. En resserrant un peu plus les mailles du filet de la lutte anti-fraude, les amendes vont finir par décourager les fraudeurs, avec en prime de l’argent frais pour les caisses de l’Etat.

FW


Seule la répression paie !

« Chaque jour, sur une seule localité, l’on enregistre au minimum 50 motos entrées frauduleusement sur le territoire burkinabè. Ce qui s’évalue à environ 11 millions de FCFA en valeur douanière, soit 4 milliards de FCFA sur une année », c’est le constat du coordonnateur de l’Autorité nationale de lutte contre la fraude (ANLF), Issaka Tapsoba. Ceux qui empochent les bénéfices de cette fraude ne viendront pas d’eux-mêmes, il faudra, tôt ou tard, les contraindre à passer par la voie légale de l’importation ; car le manque à gagner semble énorme, même si notre administration ne dispose pas de chiffre précis. En 2014, selon la DGTTM, en moyenne 13 mille véhicules et près de 100 mille engins à deux roues sont immatriculés au Burkina Faso, avec une tendance à la hausse (source : Sidwaya du 23 /09 /2014). Combien de ces véhicules sont-ils régulièrement dédouanés ? La contrebande des motos est un business très lucratif. A l’Etat de se donner les moyens de prendre ce qui lui revient de droit ;  comme en décembre 2016, où l’ensemble des forces de sécurité ont mis en commun leurs moyens pour retirer du marché et de la circulation plus de 300 motos et cycles. C’est une opération à rééditer régulièrement.

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