Depuis 1992, le Burkina Faso participe aux rencontres internationales sur les changements climatiques. Parmi elles, il y a celles de Kyoto, Copenhague, Cancun et, tout récemment, l’accord de Paris, en 2015. Mais, au juste, quelle est la contribution du pays des Hommes intègres à ces débats sur les questions environnementales ? La réponse, ici, avec Dr Joël Awouhidia Korahiré de la Direction de coordination des conventions internationales (DCCI) sise au secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable.
L’Economiste du Faso : Qu’entendez-vous par «diplomatie climatique» ?
Dr Joël Awouhidia Korahiré, directeur de la coordination des conventions internationales : «Diplomatie climatique» est un concept qui doit être analysé à travers deux mots : la diplomatie et le climat. Ce thème «diplomatie climatique» renvoie au processus de négociations sur les changements climatiques. Vous savez que les négociations, ce sont des rendez-vous du donner et du recevoir. Vous ne pouvez pas aller vous assoir sur une table de négociations et espérer avoir 100% de vos doléances. Cela peut arriver, mais c’est rare. Il faut souvent accepter de laisser quelque chose pour que votre interlocuteur puisse aussi lâcher du lest. Pour y arriver, il faut savoir bien négocier, et c’est un peu tous ces aspects qui se retrouvent dans ce qu’on appelle la diplomatie. Et puisque nous sommes dans le domaine du climat où les enjeux sont fondamentaux et touchent tout le monde, la diplomatie climatique vise à rapprocher des parties qui, à priori, sont opposées. Vous savez, dans la question de climat, on parle de deux catégories de pays : les pays développés et les pays en développement. Lorsque vous arriver à rapprocher les points de vue de ces catégories de pays, à avoir une vision commune ; là, vous avez atteint votre objectif. La diplomatie climatique, c’est l’écoute, la persuasion et une vision commune.
Depuis 1992, le Burkina Faso participe à toutes les grandes rencontres internationales sur les changements climatiques telles que celles de Kyoto, Copenhague, Cancun et, tout récemment, l’accord de Paris, en 2015. Dites-nous concrètement quel est l’apport du pays des Hommes intègres à ces échanges sur les enjeux environnementaux ?
Lorsque vous allez en négociations, vous ne partez pas individuellement ; parce que plus vous êtes en groupe, plus vous êtes forts. Et c’est comme cela que ça se passe au niveau des négociations internationales. Les pays appartiennent à des groupes ; le Burkina Faso appartient au groupe Afrique et donc au groupe des PMA, le groupe G77 plus la Chine. Nous négocions auprès de ces partenaires sur un certain nombre de thématiques qui nous préoccupent telles que l’adaptation et l’atténuation des effets climatiques. Je dois souligner que le Burkina Faso, qui porte fièrement la question des changements climatiques, est chaque fois félicité lors de ces rencontres internationales. Lors d’une ces rencontres internationales qui a eu lieu en 2011 en Afrique du Sud, il a été dit que les pays en développement puissent élaborer des plans nationaux d’adaptation. Le Burkina Faso est le premier pays au monde à avoir élaboré son plan. Et, pour cela, nous sommes cités en exemple, et nous sommes même invités lors de ces rencontres à partager notre expérience avec les autres. Une expérience qui n’est pas négligeable, puisque cela aide les autres pays à avancer dans la formulation de leurs plans d’adaptation. Cette action est un apport considérable de la part du Burkina Faso.
Interview réalisée par Rachel DABIRE