La conférence annuelle sur les mines, organisée par le ministère des Mines et des Carrières le 12 juillet 2018, a servi de cadre de discussions directes et franches entre, d’une part, le gouvernement et, d’autre part, les sociétés minières, sous l’œil observateur de la société civile. Elle a été l’occasion de présenter les actions, les opportunités et les contraintes que rencontrent les acteurs du secteur minier, a indiqué Tidiane Barry, président de la Chambre des mines du Burkina Faso.
La conférence annuelle sur les mines a permis, selon Tidiane Barry, de présenter les données sur la production, les niveaux d’investissement, les contributions directe et indirecte du secteur à l’économie nationale et locale, le nombre d’employés, le volume et la valeur des achats locaux et les actions entrant dans le cadre de la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE).
Il place un espoir en cette conférence dont les conclusions devraient permettre aux sociétés minières de continuer à jouer leur rôle de levier pour l’émergence économique et sociale du Burkina Faso. Le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, a dans un premier temps fait l’état des lieux du secteur minier. L’exploitation des mines contribue fortement à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la balance commerciale. C’est pourquoi; conscient de l’apport de ce secteur à la croissance économique, d’une part, et son rôle de levier de développement économique et social, d’autre part; le gouvernement a créé en 2017 un département ministériel plein dédié aux mines, a informé le ministre.
Un ministère qui œuvre en droite ligne avec les orientations du Plan national de développement économique et social (PNDES) qui veut que ce secteur soit «à forte valeur ajoutée, et créateur d’emplois décents».
L’objectif visé à travers le PNDES est d’accroître la part des industries extractives dans le Produit intérieur brut (PIB) de 7,9% en 2015 à 10,2% en 2020. En plus, le PNDES ambitionne de faire passer les achats locaux de 14% en 2015 à 25% en 2020 dans le PIB.
Ce plan de développement vise également à rehausser la part des investissements locaux réalisés dans l’industrie minière qui est d’environ 2.000 milliards de FCFA en 2015 à 5.000 milliards de FCFA en 2020.
Enfin, il vise à augmenter le nombre d’emplois directs de 10.000 en 2015 à 20.000 en 2020.
Pour accompagner cette dynamique amorcée par le secteur des mines et des carrières, le département des mines a engagé des réformes au nombre desquelles la création de l’inspection des mines afin de permettre à l’Etat d’assurer le contrôle des activités sur toute la chaine de valeur en matière de mines et de carrières.
La création du secrétariat permanent de la commission nationale des mines s’inscrit en droite ligne de ces réformes. Elle traduit la volonté gouvernementale de promouvoir la bonne gouvernance et le développement durable. La commission nationale des mines contribue à l’analyse des projets qui lui sont soumis par les sociétés minières pour orienter la prise de décision du gouvernement.
L’une des réformes concerne la modernisation du cadastre minier pour plus de transparence dans la gestion des titres miniers, en consacrant le principe du «premier venu ; premier servi». Cette modernisation passe aussi par le renforcement des compétences du cadastre minier afin qu’il réponde aux standards internationaux. Le ministre a annoncé qu’une étude de faisabilité est en cours de finalisation.
Elle a pour objectif de rendre le cadastre minier plus autonome dans sa gestion et son fonctionnement. Enfin, l’adoption de textes d’application pour accompagner la mise en œuvre du Code minier et la loi sur la commercialisation de l’or fait partie des réformes entreprises. Le ministre des Mines et des Carrières a ensuite justifié la tenue de la conférence annuelle. Elle est un espace de concertations et de dialogue, qui doit aider à améliorer la gestion du secteur.
D’ores et déjà, il a indiqué qu’en matière de protection des investissements, l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASIM) travaille en étroite collaboration avec les autres composantes des forces de l’ordre. L’appréciation des performances du secteur a permis aux participants de dégager des recommandations et des résolutions. Le ministre a promis que le gouvernement les mettra en œuvre avec diligence.
Etat des lieux du secteur minier en 2017
Revenant aux résultats atteints par le secteur, Oumarou Idani a informé qu’en 2017 la stabilité du cours de l’or et l’entrée en production des mines de Houndé et de Nétiana ont contribué à accroitre la production d’or qui est passée de 38,5 tonnes en 2016 à 46 tonnes en 2017. Ainsi, la part du secteur dans le PIB est passée de 9,1% en 2016 à 11,4% en 2017. Les recettes d’exportation du secteur ont atteint 1.308 milliards de FCFA en 2017, contre 1.023 milliards de F CFA en 2016. Enfin, le nombre d’emplois créés est passé de 6.696 en 2016 à 9.189 en 2017.
Elie KABORE