Les objectifs de recouvrement de recettes de la Direction générale des impôts (DGI) sont fixés à 1.010,8 milliards de FCFA pour 2019. Cette prévision passe à 1.081,11 milliards de FCFA en 2020 et à 1.205,18 milliards de FCFA en 2021. Ces informations contenues dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) pour la période 2019-2021 ont été communiquées par Edith Clémence Yaka, ministre délégué chargé du budget à l’Assemblée nationale, le 28 mai 2018. Le DPBEP 2019-2021 avait été adopté en Conseil des ministres du 2 mai 2018.
Cette contribution croissante de la DGI aura un impact sur le niveau des ressources totales à mobiliser sur la période pour le compte du budget national. En effet, il est attendu pour l’année 2019 des recettes budgétaires totales de l’ordre de 2.237,42 milliards de FCFA. Ces prévisions passent à 2.390 milliards de FCFA en 2020 et à 2.619,3 milliards de FCFA en 2021, selon Edith Clémence Yaka. A la lumière de ces chiffres, il se dégage un accroissement annuel moyen de recouvrement de 8,46% de recettes totales à mobiliser. Ces ressources totales proviendront d’une part des ressources propres de l’Etat dont la contribution des régies de recettes et des dons projets.
Au titre des recettes propres, il est attendu 1.984,8 milliards de FCFA en 2019. En 2020, les prévisions de recettes propres sont fixées à 2.146,2 milliards de FCFA. Elles passent à 2.369, 6 milliards de FCFA en 2021, soit une progression moyenne sur la période de 9,3%. Ces recettes propres sont composées de 90,30% de recettes fiscales, 9,38% de recettes non-fiscales et 0,32% des recettes en capital. Au titre de la contribution des régies de recettes, outre la DGI, les objectifs de recouvrement de la direction générale des douanes s’élèvent à 795,99 milliards de FCFA en 2019, 874,86 milliards de FCFA en 2020 et 957,11 milliards de FCFA en 2021. Quant à la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, elle devrait mobiliser respectivement par année 177,99 milliards de FCFA, 190,19 milliards de FCFA et 207,26 milliards de FCFA en 2019, 2020 et 2021. Une des raisons sur laquelle le gouvernement table pour projeter cet accroissement des prévisions de recettes à mobiliser par les régies de recettes réside dans l’accroissement du taux de pression fiscale qui se situera à 20,2% en 2019, 20,9% en 2020 et 21,4% selon le gouvernement.
Le DPBEP 2019-2021 présente également les prévisions de dépenses budgétaires sur la période. Pour le ministre délégué chargé du budget, les dépenses totales sont fixées à 2.503,6 milliards de FCFA en 2019. Elles passent à 2.650,4 milliards de FCFA en 2020 et à 2 877,2 milliards de FCFA en 2021, soit un taux annuel de progression de 7,2%. Dans ce lot, les dépenses courantes connaissent une hausse de 4,9%. En effet, si elles se situent 1.554,8 milliards de FCFA en 2019, elles passent à 1.629,6 milliards de FCFA en 2020 et 1.711,5 milliards de FCFA en 2021. Cette rubrique représente une moyenne 61% des dépenses totales. Mais, on note malheureusement que les dépenses courantes engloutissement 75,5% des ressources propres de l’Etat. Quant aux dépenses en capital, elles présentent un taux d’accroissement de 11% sur la période 2019-2021.
La charge financière de la dette, elle, représenterait en moyenne 5,4% des recettes propres sur la période. A l’issue de la présentation du gouvernement, les députés ont soulevé des préoccupations sur des points essentiels comme la maitrise des dépenses de fonctionnement de l’Etat et la maitrise des dépenses de personnel.
Les prévisions du DPBEP 2019-2021 interviennent malheureusement dans un contexte difficile marqué par la menace terroriste. Une situation qui nécessite d’importants investissements dans le domaine de la sécurité et de la défense du territoire. Elles interviennent heureusement au moment où le Burkina Faso vient de signer avec le Fonds monétaire international un programme pour la Facilité élargie de crédits (FEC) sur la période 2018-2020. Ce programme offre l’opportunité au Burkina Faso de bénéficier d’appuis des partenaires techniques et financiers tout en exigeant un renforcement de la bonne gouvernance économique et financière.
Elie KABORE
969,6 milliards de FCFA pour la masse salariale en 2021
L’accroissement des dépenses courantes continue d’être une préoccupation majeure pour le Burkina Faso. On note à cet effet que cet accroissement est lié à la hausse continue des dépenses de personnel et les acquisitions de biens et services. Les prévisions pour les dépenses de personnel affichent un montant de 835,9 milliards de FCFA en 2019. Ce montant passe à 896,6 milliards de FCFA en 2020, puis à 969,6 milliards de FCFA en 2021.
Il se dégage ainsi un accroissement annuel moyen de 7,7%. Si l’on compare cette rubrique aux recettes fiscales, on retient que la masse salariale se situerait à 45,9% en moyenne sur la période, alors que la norme communautaire préconise au maximum 35%. Les dépenses d’acquisition de biens et services, elles, se chiffreraient à 159,9 milliards de FCFA en 2019, 164 milliards de FCFA en 2020 et 161 milliards de FCFA en 2021, soit une évolution annuelle de 2%.