Le 25 mai dernier, le Centre national Cardinal Paul Zoungrana a accueilli le lancement officiel d’un projet de lutte anti-corruption visant à «accroître la participation citoyenne à la lutte contre la corruption et à la redevabilité publique à travers une plateforme d’information anti-corruption».
C’est une initiative du REN-LAC (Réseau national de lutte contre la corruption) et du CIFOEB (Centre information, de formation et d’études sur le budget). Elle est soutenue financièrement par l’Union européenne. Son budget est d’environ 220 millions de FCFA; avec une participation de l’Union européenne de l’ordre de 210 millions de FCFA. La mise en œuvre dudit projet est prévue sur une période de 3 ans.
Cette initiative, selon ses géniteurs, «vise, globalement, à accroître la participation citoyenne à travers des activités de veille et de contrôle citoyens dans la lutte contre la corruption et la demande de la redevabilité publique». Le REN-LAC s’est alliée au CIFOEB, qui fait dans la vulgarisation de l’information sur le budget et les finances ainsi que sur le contrôle citoyen du budget; avec pour objectif de décupler la participation des populations à la lutte anti-corruption. Trois composantes sont prévues dans la mise en œuvre du projet.
Il s’agit de la création des Comités anti-corruption (CAC), du renforcement des capacités des membres des CAC et de la création d’une plateforme numérique. Sur la première composante; la création des comités anti-corruption; le consortium REN-LAC/CIFOEB s’appuiera sur les cinq Comités régionaux anti-corruption (CRAC) dans les régions du Nord, du Centre-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Est et des Hauts-Bassins. «Ces structures seront les relais du projet sur le terrain, et mettront en place des Comités anti-corruption (CAC) par secteur d’activités (santé, éducation) et par province», confient-ils; avec pour mission de jouer un rôle important d’éveil et d’alerte sur la transparence budgétaire et la lutte anti-corruption au niveau des régions et des provinces. La seconde composante du projet va consister à donner aux membres des CAC les connaissances et les compétences nécessaires pour le suivi citoyen des prestations de services publics.
La mise en place d’une plateforme numérique chapeautera les actions du projet. Cette plateforme offrira un cadre d’échanges d’informations anti-corruption. Trois fonctions principales sont assignées à cette plateforme: faciliter l’accès du citoyen burkinabè à l’information budgétaire, faciliter les dénonciations de faits de corruption et promouvoir les bonnes pratiques en matière de lutte anti-corruption. Cette plateforme numérique devrait amplifier les connaissances des usagers sur le budget, les textes de lois, les politiques et la lutte contre la corruption, et servira également d’outil de dénonciations anonymes de cas corruption.
FW
Le numéro vert
Un des outils de dénonciations anonymes des faits de corruption reste le numéro vert 80 00 11 22. Il est gratuit et accessible via les trois réseaux de téléphonie mobile. Le REN-LAC a reçu 51 plaintes de citoyens en 2016 dont 30 via ce numéro vert. Le nouveau dispositif qui se met en place dans le cadre du projet «Accroître la participation citoyenne à la lutte contre la corruption et à la redevabilité publique à travers une plateforme d’informations anti-corruption», permettra d’améliorer le nombre de cas dénoncés. C’est l’ambition, en tout cas, des membres du consortium.