L’IA est un sujet d’actualité. L’Afrique ne peut pas prendre le risque de ne pas s’y intéresser. L’IA est un nouveau paradigme qui va impacter toutes les activités. Pour commencer, il est important de veiller au renforcement du niveau de culture en IA de nos élus africains et aussi de nos jeunes. L’Afrique ne doit pas rater le train de cette nouvelle révolution. Ensuite, il est urgent de promouvoir l’IA dans les centres d’incubation et au sein des entreprises. L’Afrique a réussi dans la monnaie mobile ; modèle qui est en train d’être copié avec des améliorations dans les autres continents. Aussi, le temps est venu de revoir les programmes scolaires en pensant à initier nos jeunes dès le primaire à la programmation informatique pour accompagner les 300 milliards de Dollars d’investissements prévus dans les nouvelles technologies dans les dix ans à venir, sur notre continent.
«Accélérer le progrès vers une vie plus digne»
L’IA peut être utilisée en Afrique aussi pour appréhender la pauvreté. L’une des solutions à cet effet provient de l’Unicef qui a décidé de s’y investir pour essayer de diagnostiquer l’éventuelle malnutrition des enfants à partir de photos ou de vidéos. Les chercheurs de l’université de Stanford (USA) travaillent aussi à la création d’algorithmes d’IA destinés à définir précisément le niveau de richesses de chaque village en combinant les images satellites prises de nuit et de jour. En ouverture d’une réunion consacrée au sujet de l’IA, le 11 octobre 2017, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que «l’IA peut accélérer le progrès vers une vie plus digne et vers la paix et la prospérité pour tous les hommes». Au cours de la même réunion, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a préconisé que l’IA soit utilisée en Afrique dans le domaine de la santé, dans un premier temps.
Reste que l’IA inquiète aussi. De grands acteurs de la planète proposent une éthique internationale, car elle pose des questions plus complexes qui ne concernent pas uniquement la régulation sectorielle des marchés. Elle concerne toutes les activités. Elle est en relation avec l’économie, la sécurité, la défense… Elon Musk, entrepreneur américain plaide pour l’introduction d’une éthique préventive de l’IA, citant des dangers comme «des robots tuant des gens dans la rue». La Corée du Sud a déjà élaboré une «charte éthique des robots», visant à éviter aux machines de se faire abuser par les hommes, et inversement.
Côté télécoms, il y a lieu de prévoir une autre régulation pour les nouvelles technologies comme l’IA. Cette nouvelle régulation doit résoudre par exemple le problème de l’itinérance et d’adressage qui seront appliqués aux engins intelligents censés traverser des frontières, comme les voitures sans chauffeurs. Avec une volonté, notre continent pourra rattraper le retard technologique dans ce domaine. Rappelons que les avancées de l’IA ont été rendues possibles notamment par les grands noms comme IBM, Samsung et les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft).
Les GAFAM investissent beaucoup dans ce domaine et se sont lancés depuis plusieurs années dans cette course, notamment par l’acquisition de startups en relation avec l’IA. Mais attention, l’histoire risque de se répéter! De nouveaux acteurs peuvent émerger pour devenir des champions de cette IA révolutionnaire. Il faut s’attendre certainement à une technologie de rupture.
Sinon, Microsoft aurait inventé Google et Nokia aurait lancé les smartphones! Espérons que les maîtres de cette rupture viendront de l’Afrique! Pourquoi pas? Surtout que les projets relatifs à l’IA sont souvent peu coûteux en infrastructures et rapides à mettre en place.
L’Afrique n’a pas d’autres choix. Elle doit s’y engager sans complexe.
L’IA commence à susciter des débats. Mais, moins sur notre continent. En relation avec les impacts de l’IA sur les emplois, plusieurs études ont été réalisées dont celle de plusieurs experts invités par Dell, et publiées en 2017, qui affirme que 85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui. D’autres études montrent qu’une délocalisation permet d’économiser jusqu’à 65% sur le coût du travail ; et une robotisation réduire ce coût de 90%.
Face à ces impacts de l’IA, certains politiques commencent à réfléchir à l’instauration d’un revenu universel pour les citoyens. D’autres proposent d’assujettir les robots aux charges sociales de manière proportionnée au nombre d’emplois salariés remplacés. Si les robots semblent remplacer les qualifications classiques, les systèmes à base de l’IA semblent attaquer les métiers dits supérieurs comme celui des médecins. Même Bill Gates s’implique dans ce débat.
Depuis un certain moment, il prône une pensée de solidarité ; car, pour lui, il est la seule possible pour la survie de l’espèce humaine. D’autres personnalités déclarent que malgré l’IA, les employés seront toujours nécessaires, parce que les machines ne remplaceront pas toutes les tâches. Les physiciens Stephen Hawking et Elon Musk ont rejoint Bill Gates et ont tous prévenu qu’une IA sans limite pourrait sonner le glas de l’humanité.
L’Economiste
Edition du N°:5274
De la fiction à la réalité
La notion d’Intelligence artificielle (IA) existe dans la littérature depuis longtemps et notamment dans les films de science-fiction. Mais, son origine scientifique serait apparue pour la première fois en 1956, dans une conférence organisée par McCarthy, professeur de mathématiques au Dartmouth College (USA). Littéralement, l’IA signifie l’utilisation des dispositifs technologiques visant à reproduire les capacités cognitives des humains pour atteindre des objectifs de manière autonome, eu égard aux contraintes éventuellement rencontrées.
Aujourd’hui, l’IA, après avoir surpassé l’intelligence humaine dans les jeux, la surpasse aussi dans certains domaines comme la médecine, les banques et le transport. L’IA permet de diagnostiquer les cancers avec presque 80% d’efficacité que les meilleurs médecins cancérologues. L’application de l’IA dédiée aux conseils peut remplacer ceux d’une banque d’affaires en matière de fusions/acquisitions par exemple! A Hong-Kong, une entreprise a même nommé un système intelligent type Watson membre d’un conseil d’administration.