Quel a été l’impact social et économique du secteur minier burkinabè en 2017? Pour Emmanuel Yaméogo, directeur des mines, au 31 décembre 2017, les 12 mines industrielles du Burkina Faso ont produit 45,582 tonnes d’or. Une production en nette hausse par rapport à 2016 où on a enregistré une production de 38,125 tonnes.
Cette hausse de la production en 2017 s’expliquerait dans un premier temps par l’entrée en production des mines d’or de Netiana à partir du mois de juin et de celle de Houndé Gold dès novembre 2017. Ces 2 sites ont produit respectivement 1,610 et 1,670 tonne d’or. Dans un second temps, la raison de cette hausse se trouverait dans le fait que les 2 mines entrées en production en 2016, à savoir Riverstone Karma et Roxgold SANU, ont atteint leur vitesse de croisière en 2017. Cependant, la quantité d’or produite aurait pu franchir la barre des 45,582 tonnes d’or si la mine d’or d’Inata n’avait pas arrêté sa production au mois de juillet 2017. En détails, la mine d’Essakane serait le plus gros producteur avec 13,535 tonnes d’or, suivie de celle de Bissa Gold avec 9,752 tonnes d’or, de SEMAFO avec 6,122 tonnes et de Taparko avec une production annuelle de 3,351 tonnes ; selon les chiffres fournis par le directeur des mines. La production d’or en 2018 connaitra sans nul doute une nette hausse avec l’accélération de la production des 2 mines entrées en production en 2017 et, surtout, avec l’entrée en production de la mine d’or de Boungou dans la province de la Tapoa, exploitée par la SEMAFO.
Et Emmanuel Yaméogo de préciser que le secteur minier national ne se limite pas à l’or. Il explique qu’en 2017, la seule mine de zinc, celle de Perkoa, a produit 179.474,335 tonnes de zinc. Lorsque l’on compare ces données à celles de 2016, on se rend compte que la production de zinc a aussi connu une hausse, puisqu’elle était de 155.679,993 tonnes.
Cette hausse de la production d’or et de zinc a eu des retombées sur le budget de l’Etat et des collectivités. Si en 2016, avec une production estimée à 38,125 tonnes et 155.679,993 tonnes de zinc, le secteur minier a rapporté 189,983 milliards de FCFA; en 2017, les 45,582 tonnes d’or et 179.474,335 tonnes de zinc ont rapporté 226,026 milliards de FCFA.
Sur ce montant, la direction générale des impôts a collecté le plus d’impôts miniers en 2017 avec 88,208 milliards de FCFA. La direction générale des douanes a collecté 81,130 milliards de FCFA et la direction générale du trésor et de la comptabilité publique, 56,688 milliards de FCFA. L’impact social et économique du secteur minier s’étend aux nombres d’emplois directs et indirects créés au cours de l’année.
En 2017, les 12 mines d’or et la seule mine de zinc ont employé 9.651 personnes dont 9.017 nationaux et 634 expatriés. La proportion de nationaux dans cet effectif serait de 93,43%.
Le plus gros employeur serait Essakane avec un effectif de 2.173 employés. Elle est suivie par Riverstone Karma (1.684 employés), Bissa Gold (1.233 employés) et Houndé Gold (962 employés).
L’impact du secteur se mesure aussi par le développement des activités connexes à l’activité minière; dans le domaine de l’hôtellerie, la restauration, le logement, la fourniture des produits de consommation (légumes, viande, etc..), les banques et assurances, le conseil juridique, fiscal et comptable, le transport et transit.
Le ministère des Mines a dénombré 27 sociétés de transit travaillant actuellement avec les sociétés minières. La contribution de ces activités n’est pas toujours comptabilisée, tout comme les 26.000 emplois qu’elles ont générés en 2017.
Malheureusement, le Burkina Faso n’arrive pas à capter toutes les opportunités qu’offrent les mines. Emmanuel Yaméogo informe que sur le plan des prestations des laboratoires d’analyses par exemple, on note l’existence de 5 laboratoires d’analyses d’échantillons au Burkina Faso (BUMIGEB, ABILAB, SGS, Bigs Global, ATLAB). Mais, plus de 300.000 échantillons de toutes natures confondues sont exportés pour analyses et essais de traitement dans 20 laboratoires de 5 pays (Afrique du Sud, Australie, Canada, Espagne, Pérou). Il note également le faible lien entre le secteur agricole et l’industrie minière, la faible capacité du secteur privé ; principal acteur de développement du lien entre le secteur agricole et les besoins circonstanciels du secteur minier; et une absence de stratégie de conquête du nouveau marché des produits agro-alimentaires.
Elie KABORE
Plus de 2 milliards de FCFA à transférer aux collectivités
L’apport du secteur minier aux budgets des communes et des régions a aussi connu une hausse. Il s’agit principalement des 20% de recettes issues de la taxe superficiaire transférés aux collectivités. En 2016, les 20% de taxes superficiaires transférés aux collectivités s’élevaient à 1,580 milliard de FCFA. En 2017, elle a connu une hausse pour se situer à 2,026 milliards de FCFA.