2017 a eu son lot d’attaques. Si le Nord est la zone du pays la plus touchée, l’ensemble du territoire est de plus en plus touché ; au point où il faut se demander si les forces du mal ne sont pas dans une stratégie d’encerclement du pays. Ouagadougou n’y a pas échappé avec l’attaque du Café Aziz Istanbul en août 2017.
Cette psychose et cette menace d’actes terroristes pourraient handicaper la mise en œuvre du PNDES.
Dans le secteur de l’éducation, des écoles de la région du Sahel et du Nord sont fermées, désertées par les enseignants et les élèves pour cause d’insécurité. Dans son discours sur la situation nationale, le Premier ministre a rappelé les efforts fournis en 2017 et ceux en cours pour relever le défi sécuritaire qui «commande d’adapter notre doctrine, notre stratégie et nos moyens à l’évolution de la menace». Cette stratégie est basée sur deux piliers : le premier, purement sécuritaire, a consisté au renforcement des capacités opérationnelles et logistiques de l’armée à travers une meilleure dotation budgétaire pour l’équipement et la formation. Dans ce cadre, une reforme importante a été adoptée par le gouvernement en 2017 avec le Plan stratégique 2018-2022 pour la réforme des forces armées nationales et la loi de programmation militaire quinquennale d’un coût de plus de 725 milliards de FCFA. Selon Paul Kaba Thiéba, on ne retiendra que «la réforme, une fois mise en œuvre, donnera un nouveau visage à l’institution militaire en termes d’opérationnalité et de professionnalisme».
Les forces de sécurité ont ainsi multiplié les patrouilles de sécurisation des biens et des personnes
Le second pilier repose sur la lutte contre la pauvreté avec la mise en œuvre du Plan d’urgence du Sahel (PUS) qui doté d’un montant total de 445 milliards de FCFA sur quatre ans. C’est ce bouclier que le gouvernement veut utiliser pour barrer la route au terrorisme en «réduisant considérablement la vulnérabilité des populations à l’extrémisme». Ce plan vise à remettre en place les services sociaux et étatiques, et à créer des emplois pour réduire l’exposition des populations aux discours extrémistes. C’est sur ces deux piliers que le gouvernement entend resserrer les rangs entre populations et forces de sécurité à travers le mot d’ordre : «Zéro sanctuaire pour les terroristes au Burkina Faso». Pour 2018, le gouvernement annonce le renforcement du système sécuritaire national à travers entre autres la finalisation de la politique de sécurité nationale, le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, le renforcement du dispositif de répression de la cybercriminalité et l’intensification des patrouilles dissuasives. Les députés ont marqué leurs inquiétudes face la recrudescence des attaques et attendent les résultats des actions des FDS sur le terrain pour rassurer les populations.
FW
Les attaques en 2017
La gendarmerie de Djibasso dans la province de la Kossi sera touchée par une attaque sanglante le 31 août 2017. Un douanier a été mortellement atteint par une balle des assaillants qui ont incendié les motos des gendarmes avant de s’en fuir vers le Mali. Le 27 novembre 2017, un conseiller municipal et un enseignant ont été tués à Kain, dans le Nord du pays. Le 31 décembre 2017, un gendarme a trouvé la mort et un autre blessé au cours d’une autre attaque à Kombory.