Société-Culture

Gratuité des soins : Plus de 30 milliards de FCFA injectés en 2017

 

Elu le 29 novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré concrétisera quelques mois après son arrivée au pouvoir, soit exactement le 2 avril 2016, une de ses promesses électorales faites à la population.
Il s’agit de la gratuité des soins chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, celle des accouchements et des césariennes et du dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus.
Cet engagement fort du président du Faso a pour but de réduire la vulnérabilité des ménages aux revenus limités. Si dans sa phase d’opérationnalisation la mesure a rencontré quelques difficultés dues essentiellement à des ruptures de produits dans les centres de santé, elle a fini par se matérialiser; et cela, au grand bonheur des bénéficiaires.
Cette mesure forte a engendré d’énormes dépenses pour l’Etat burkinabè et ses partenaires techniques et financiers. Mais, combien coûte-t-elle au juste, cette mesure? La réponse à cette question est désormais connue. Si les chiffres de l’année 2016 ne sont pas disponibles pour, certainement, les raisons ci-dessus évoquées, ceux de l’année 2017, eux, le sont. Et, ils sont contenus dans un rapport en cours d’élaboration par la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) intitulé «l’assurance maladie: état des lieux, perspectives et défis».
Il faut savoir que depuis le 1er mars 2018, le gouvernement a adopté en Conseil des ministres un décret portant création de la CNAMU.


Et c’est cette structure étatique qui va désormais piloter la gratuité des soins. Il ressort dudit rapport que le coût de la gratuité des soins en 2017 est estimé à 30.184.380.129 FCFA. Toujours selon le rapport, cette somme a été entièrement utilisée, soit 100% du budget. En jetant un regard de près sur ce rapport, on se rend compte que le volet «achats des prestations» a englouti plus de la moitié du budget: 28.860.996.357 FCFA, soit 95,62%. La plus petite dépense revient au volet «sorties de suivi de la gestion» avec 8.427.500 FCFA, soit 0,03% du budget. Le volet «activités de soutien» a consommé 1.323.413.772 FCFA, soit 4,38%. Le volet «communication» n’est pas en reste des dépenses, avec ses 25.000.000 FCFA investis, soit 0,08% du budget. Mais, il a consommé relativement moins de part de budget. Pour les autres dépenses, elles sont contenues dans un tableau (NDLR: voir encadré 1).
Autre promesse du président du Faso, c’est de voir le Burkina Faso se doter avant la fin de son mandat (2020) d’une politique d’assurance maladie. Il ressort du même rapport que pour ce qui est des prévisions de financement, l’Etat entend y injecter des dizaines de milliards de FCFA.
Pour les trois premières phases du projet que sont  l’amorçage, l’investissement et les subventions des soins, cela va coûter au budget de l’Etat la somme de 41.218.750.000 FCFA au titre de l’année 2018, soit 30,84% du besoin de financement total du RAMU. Pour 2019 et 2020, les montants seront respectivement de l’ordre de 40.471.800.000 FCFA et de 47.308.00.000 FCFA, soit 27,44% et 28,04% des besoins de financement.
Pour combler le gap, l’Etat compte faire recours aux PTF. Certains frappent déjà à la porte. Il s’agit de l’Union européenne avec des intentions de financement de 3.278.000.000 FCFA et la Banque mondiale avec 558.000.000 FCFA. Ces montants concernent l’amorçage, l’investissement et les subventions de soins.
D’autres promesses ont été exprimées, mais sans que cela ne soit chiffré. Par exemple, la Chine Taïwan invite le gouvernement, après la création de la CNAMU, à exprimer ses besoins d’appui financier. Il en est de même pour l’UNFPA qui ouvre un nouveau projet de financement au Burkina à partir de 2018 et qui serait prêt à envisager un financement au profit de la CNAMU.

RD

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