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Agriculture : La banque agricole (BADF) est née

 

Le Premier ministre en personne, accompagné du ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, ainsi que de celui en charge de l’Agriculture, a tenu à annoncer publiquement l’obtention de l’agrément de la banque agricole du Burkina. C’était le 22 mars devant une assemblée constituée de représentants d’organisations de producteurs, de partenaires techniques et financiers et d’associations de professionnels de la banque, de l’assurance et de la microfinance. La commission bancaire, qui est l’autorité communautaire de tutelle des établissements financiers, a donné son aval à l’ouverture de cette banque agricole le 14 mars dernier.
Pour le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, l’obtention de cet agrément est le début de la concrétisation d’une promesse de campagne du président du Faso. C’est un instrument de développement qui s’inscrit dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). Son action sur le terrain va contribuer à «la transformation structurelle de l’économie» à travers le financement des segments de la production, de la transformation, de l’achat et de la commercialisation. Le Premier ministre a insisté sur la modernisation des outils de production à travers le financement de la mécanisation agricole.

Le Premier ministre (au centre) : «Cette nouvelle institution devra être l’instrument de financement de l’investissement et de l’innovation dans ce secteur» (Ph. Fasozine)

Le président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao, a remercié les autorités d’avoir enfin pu réaliser leur rêve. Cette banque, a-t-il rappelé, est inscrite dans les doléances des acteurs du monde rural depuis la première Journée nationale du paysan en 1993. Avec cette banque, «nous allons révolutionner l’agriculture, augmenter la productivité et dynamiser les coopératives agricoles», a-t-il lancé. Depuis la disparition de la BNDB, de la CNCA, puis de le BACB, le pays n’avait plus une banque dédiée spécifiquement au financement du monde rural. Les banques universelles qui foisonnent ne sont pas arrivées jusque-là à proposer des produits financiers adaptés aux besoins des acteurs ruraux. Ceux-ci représentent 80% de la population et participent au PIB à hauteur de 30%, mais seulement 15% parmi eux bénéficient de services bancaires ou financiers. Plus grave, selon le Premier ministre Thiéba, «la part des concours consacrés au secteur agricole ne représente que 3,5% du total des financements bancaires au Burkina». L’ambition du PNDES vise une croissance du PIB de 8,4% sur la période 2016-2020, et cet objectif passe par des investissements massifs dans les secteurs porteurs dont celui de l’agriculture et de l’élevage. La nouvelle banque de l’agriculture devra donc pallier cette insuffisance de financements et permettre au secteur agricole, de l’élevage et de l’artisanat de se développer.
Lors des échanges qui ont suivi l’annonce de l’obtention de l’agrément, quelques associations professionnelles se sont exprimées.
L’association des banques et établissements financiers a salué l’avènement de la banque agricole. Elle n’y voit pas un concurrent, mais un élargissement de l’offre bancaire, et promet son accompagnement au nouveau-né. L’association des sociétés d’assurances est allée dans le même sens et a évoqué la question de l’assurance des activités agricoles qui reste une préoccupation. Pour le ministre de l’Agriculture, le gouvernement y travaille. Un projet pilote serait en cours avec l’appui du Maroc et l’implication d’une société nationale d’assurance.

FW


La BADF en bref

Elle a obtenu son agrément le 14 mars 2018. Le processus lui-même a commencé il y a plus d’une année. Les études de faisabilité ont été faites par un cabinet burkinabè. Des missions d’informations ont eu lieu au Sénégal et en Côte d’Ivoire, où il existe une structure semble. Son entrée en service est prévue pour courant 2018. Il comporte 94 actionnaires qui ont constitué un capital de démarrage de 14,2 milliards de FCFA ; au-delà du minimum exigé par la commission bancaire. L’actionnariat est composé de 70 personnes physiques, 3 sociétés d’Etat, 8 sociétés privées et 13 organisations paysannes. Ces dernières ont été impliquées dans les différentes étapes du processus.

Commentaires

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Un commentaire

  1. Bonjour. J’ai fait une formation en aviculture et j’aimerai l’entreprendre. Je suis à la recherche d’un financement pour venir au bout de mes rêves. Je suis un étudiant et je reside à Ouaga. Je vous en prie!

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