Economie

Mobilité urbaine au Burkina Faso  : Le gouvernement à la recherche de solutions pérennes

 

Circuler dans la ville de Ouagadougou est devenu un véritable parcours de combattant ; tant les obstacles sont nombreux. Et les exemples en la matière sont légion: de multiples embouteillages sont enregistrés chaque jour ; surtout aux heures de pointe ; sur les principales artères de la ville. De longues files de montures à deux et à quatre roues sont visibles sur des voies ralliant le centre-ville comme de celles de Tanghin, Tampouy, de la Cité 1.200 logements. Conséquences de ces bouchons: des accidents plus ou moins graves. Cette situation est malheureusement semblable à celle de Bobo-Dioulasso. Ouagadougou est ainsi devenue un véritable bouchon pour les 3 millions d’habitants qu’elle compte. Et si rien n’est fait d’ici-là, ce nombre qui est amené à doubler en 2025 va devenir une bombe pour les gouvernants. C’est justement pour tenter d’endiguer cette bombe que le gouvernement burkinabè et ses Partenaires techniques et financiers (PTF) veulent y apporter les solutions appropriées. Les deux parties ont organisé les 13 et 14 mars 2018, à Ouagadougou, un atelier national sur  la «gouvernance et le financement de la mobilité urbaine». Selon le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, cette rencontre de deux jours qui réunit les responsables des communes et des ministères concernés (Sécurité intérieure, Finances, Infrastructures, Transports, Urbanisme et Environnement) est salutaire. Car, dit-il, la gestion de la mobilité urbaine à Ouagadougou est un «casse-tête chinois» pour le conseil municipal. A ce propos, il ressort d’une étude intitulé «Etat de la mobilité urbaine au Burkina : cas de la ville de Ouagadougou» que la situation n’est pas du tout reluisante. En effet si, en 1960, la ville de Ouagadougou avait une superficie de 25 km2 ; en 2014, cette superficie est passée à 520 km2. Cette étude révèle aussi qu’en 2016 le parc d’engins à deux roues à Ouagadougou était de 80% des moyens de locomotion, contre 20% pour les véhicules à quatre roues. Pour ce qui est du transport en commun, il reste largement insuffisant.

80% du réseau routier de Ouagadougou ne sont pas bitumés
L’étude mentionne que 80% du réseau routier de Ouagadougou ne sont pas bitumés. Le maire a porté à la connaissance des participants que Ouagadougou veut prendre le problème à bras-le-corps, mais la ville est confrontée au problème de financement. Sur cette question de financement, la Banque mondiale, qui est le chef de file des PTF, se dit prête à délier le cordon de la bourse. Aguiratou Savadogo/Tinto, représentante du représentant-résident de la Banque mondiale, a rappelé les différents projets que celle-ci a dans le secteur des infrastructures. Il y a le Projet d’amélioration des conditions de vie en milieu urbain (PACVU), le Projet pilote de transport modal à Ouagadougou (PPTMO). A ces deux s’ajoute le plus récent : le Projet de transport et de développement des infrastructures urbaines (PTDIU) qui finance des études clés devant permettre d’avoir des informations actualisées qui aideront les autorités à planifier et proposer un système de transport efficace et un mode de gestion pérenne de la mobilité urbaine et des transports urbains. Le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent T. Dabilgou, entouré des ministres de l’Administration territoriale, des Finances, des Infrastructures, de l’Habitat et du ministre d’Etat, a traduit la reconnaissance du gouvernement aux PTF. Abordant la problématique des transports, il a souligné que Ouagadougou est une ville très étalée et dense. Pour lui, le gouvernement doit revoir toute sa politique en matière de construction d’habitats, de construction de routes, pour mieux les réadapter au contexte burkinabè. Il a suggéré que la prochaine vision de mobilité de la ville de Ouagadougou fasse école auprès des autres pays de la sous-région. A la Banque mondiale, on est persuadé que les transports urbains pourraient mieux jouer leur rôle de facilitateur de la croissance économique des villes si on parvenait à fixer et à singulariser la responsabilité institutionnelle dans la planification et la mise en œuvre d’opérations de mobilité urbaine, ainsi qu’à bâtir un système pérenne et efficace de transports urbains.

RD


Ouaga a l’un des taux de croissance démographiqueles plus élevés au monde

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, est en proie à une urbanisation galopante. En 2016, le taux national d’urbanisation ; hormis les zones périurbaines ; avait atteint plus de 30,69% pour un taux de croissance démographique de plus de 7,2% par an ; soit l’un des taux les plus élevés au monde. Ce processus accéléré et irréversible d’urbanisation a engendré des transformations profondes du fonctionnement spatial des territoires communaux, accompagnées de mutations de la société et des modes de vie des populations. Ces mutations se sont également traduites par une évolution rapide de la mobilité urbaine et des besoins de déplacement.


 

Brève

Attaques du 2 mars 2018: un soutien venu de nos «Américains»

Les attaques terroristes du 2 mars 2018 à Ouagadougou n’ont laissé les bonnes volontés indifférentes. Si les Burkinabè de l’intérieur se sont mobilisés pour apporter les premiers secours, notamment du sang, aux blessés ; ceux de la diaspora n’ont pas été en reste. Le 12 mars 2018, la diaspora burkinabè vivant aux Etats-Unis a voulu marquer sa solidarité avec les blessés des attentats du 2 mars dernier. Une délégation conduite par George Kaboré, président du Consortium des entrepreneurs de la diaspora pour la promotion économique et commerciale du Burkina Faso (CEDIAPEC), a remis une enveloppe d’un (1) million de FCFA au ministère de la Femme et de la Solidarité nationale en signe de soutien aux blessés. Il a laissé entendre que le Burkina restera plus que jamais uni pour vaincre l’ennemi.

Selon le président du Consortium des entrepreneurs de la diaspora pour la promotion économique et commerciale du Burkina Faso (CEDIAPEC), George Y. Kaboré, «c’est un acte qui a affecté tout le monde, y compris la diaspora, malgré la distance». Les membres de la délégation ont tenu à féliciter les Forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè pour leur promptitude et le professionnalisme dont elles ont fait montre, et qui ont permis de limiter les dégâts.
C’est la secrétaire d’Etat chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion sociale, Yvette Dembélé, représentant la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, qui a reçu le don. Elle a salué ce geste qui, à sa juste valeur, vient renforcer les capacités du gouvernement en termes de soutien et de prise en charge des victimes.

Mariam CONGO (Stagiaire)

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