En fin juin 2017, l’Union européenne, qui peinait à renvoyer chez eux les migrants déboutés du droit d’asile ou qui restent sur le sol européen à l’expiration de leur visa, s’est entendue sur une restriction de la délivrance des visas aux pays qui se montrent des réticents à réadmettre leurs ressortissants.
Le 14 mars dernier, Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen, pendant une conférence de presse, a proposé la mise en place d’un mécanisme d’évaluation du degré de coopération des pays concernés ; qui pourrait déboucher, si celle-ci n’est pas jugée satisfaisante, sur des restrictions supplémentaires en matière de visas. En gros, l’UE va durcir sa politique migratoire. Pour ce faire, elle a décidé d’augmenter son aide financière à la Turquie.
Afin de réduire l’immigration en provenance du Proche-Orient et d’Afrique, l’UE va débloquer trois milliards d›Euros pour aider la Turquie à gérer les réfugiés syriens, tout en durcissant sa politique migratoire, a annoncé l’institution le mercredi dernier.
L’Union européenne entend débloquer trois milliards d’Euros supplémentaires pour aider la Turquie à prendre en charge les réfugiés syriens, tout en durcissant sa politique de visas à l’égard des pays qui rechignent à rapatrier leurs ressortissants déboutés du droit d’asile, a annoncé Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, mercredi 14 mars.
L’objectif étant de réduire l’immigration en provenance du Proche-Orient et d’Afrique. Un effort poursuivi depuis 2014 et notamment caractérisé par des contrôles renforcés à ses frontières, un durcissement de sa politique d’asile et le financement de pays tiers pour inciter ces derniers à bloquer les migrants.
L’accord conclu en 2016 avec la Turquie (voir encadré), bien que critiqué par les organisations des droits de l’Homme, a ainsi permis de refermer presque totalement la «route des Balkans» empruntée pendant l’été 2015 par environ un million de personnes.
Quelque 1,8 million de réfugiés et migrants sont arrivés depuis 2014 en Europe en traversant la Méditerranée, selon les chiffres de l’ONU ; ce qui a provoqué de vives tensions au sein et entre pays européens.
Coopération «essentielle» avec la Turquie
Dimitris Avramopoulos a indiqué que l’UE devrait verser à la Turquie trois milliards d›Euros supplémentaires ; un montant qui doit encore faire l’objet d’un accord entre États membres et commission européenne.
«Notre coopération avec la Turquie est essentielle pour répondre aux défis communs», a expliqué pendant une conférence de presse le commissaire européen, en référence aux tensions récurrentes entre l’UE et Ankara sur fond de dérive autoritaire du président turc, Recep Tayyip Erdogan.
«Le rapprochement entre l’UE et la Turquie est un engagement à long terme (…) C’est une question de volontés politiques communes et évidentes. Il faut éviter les escalades inutiles», a-t-il ajouté.
NK
L’accord sur l’immigration entre la Turquie et l’Union européenne
L’accord sur l’immigration entre la Turquie et l’Union européenne est un texte signé le 18 mars 2016 et prévoyant des mesures réciproques en matière d’immigration.
Principales dispositions
Le texte prévoit que la Turquie, où transitent un grand nombre d’immigrants illégaux à destination de l’Union européenne, mettra en œuvre des dispositions visant à faire cesser (ou fortement diminuer) ces migrations, et s’engage à accepter le retour sur son sol des migrants ayant franchi la frontière entre la Turquie et la Grèce après le 20 mars 2016. Sont concernés les « migrants n’ayant pas besoin d’une protection internationale qui partent de la Turquie pour gagner la Grèce et […] les migrants en situation irrégulière interceptés dans les eaux turques ».
En contrepartie, l’UE s’engage à lever les restrictions sur les visas attribués aux Turcs pour entrer dans l’espace Schengen à la fin du mois de juin 2016, sous réserve d’une évaluation des actions de la Turquie en matière de lutte contre les transits de migrants.
Concernant les Syriens éligibles à la demande d’asile, ceux-ci ne seront acceptés sur le sol de l’UE qu’en contrepartie du nombre de Syriens renvoyés sur le sol turc, et dans la limite de 72.000 personnes.
Par ailleurs, l’Union européenne s’engage à accélérer le versement d’un fonds de 3 milliards d’Euros, antérieurement prévu, afin de contribuer aux frais que représente pour la Turquie l’accueil de ces migrants ; puis à accorder, en cas de respect des critères, une seconde tranche conditionnelle de 3 autres milliards d’Euros après épuisement de la première.
Brève
DHL: «Les entreprises africaines doivent adopter le commerce électronique»
Le commerce électronique transfrontalier continue à fournir une possibilité de croissance importante aux détaillants et aux fabricants bénéficiant d’une offre internationale de produits en ligne. Selon un rapport DHL (www.dpDHL.com) de 2017, rendu public le 15 mars dernier, les volumes du commerce de détail transfrontalier devraient augmenter à un taux moyen annuel de 25 % entre 2015 et 2020 (passant de 300 milliards de Dollars à 900 milliards de Dollars), soit deux fois le rythme de croissance du commerce électronique national. Steve Burd, vice-président des ventes chez DHL Express Afrique subsaharienne, déclare que cette conclusion met en évidence une opportunité sans limite pour les entreprises africaines cherchant à participer à ce commerce électronique transfrontalier.
M. Burd déclare qu›en tant que leader du marché de la logistique express, DHL Express travaille avec des milliers de clients en commerce électronique dans le monde entier, dont beaucoup en sont à la phase de démarrage. «Nous sommes par conséquent tout à fait conscients des obstacles perçus lorsqu›on envisage le commerce transfrontalier», tranche-t-il.
Il désigne cinq domaines habituels que les clients du commerce électronique considèrent comme un défi lorsqu’il s’agit de décider où commercer à l’international.
Il s’agit du coût de la livraison express, du taux de retour, des valeurs de ventes, des affaires du client qui se portent bien localement et, en dernier, il y a l’ignorance des procédures et des processus douaniers.